À la découverte de Sambo, nouvelle discipline sportive au Burkina Faso
Créé au début du 20e siècle par des soldats russes, le Sambo est une forme de lutte, de judo, de karaté, de boxe mélangée aux différentes formes de lutte traditionnelle. En plein essor au pays des hommes intègres, cette discipline favorisera également la culture de la paix, la cohésion sociale à travers les valeurs qu'elle inculque aux pratiquants. Pour mieux découvrir le Sambo et avoir une idée de ce qui se fait sur le terrain au Burkina Faso, Sport News Africa a rencontré Amidou Guindo, secrétaire général de l'Association Sportive Burkinabè de Sambo et coach international de Sambo. Dans cet entretien, Amidou Guindo revient sur la naissance de la discipline au Faso, les activités sur le terrain, les difficultés et les projets.
Amidou GUINDO, secrétaire général de l'ASBS
Sport News Africa : Parlez-nous un peu de cette discipline, le Sambo ?
Amidou Guindo : Le Sambo c'est un sport de combat. Un art martial d'origine russe qui veut dire autodéfense sans arme. C'est un sport qui fait la synthèse des sports de combat comme le judo, la lutte, la boxe, le karaté...
En quoi le Sambo se différencie des autres arts martiaux ?
Premièrement, l'origine russe de la discipline fait la différence. Deuxièmement, c'est un sport qui a trois styles voire quatre à savoir le Sambo sport qui est une synthèse de judo et de la lutte, le Sambo combat qui est le Sambo sport plus pied, point, coup de tête, coup de genou. Le dernier, c'est le Sambo défense qui est purement anti agression. Là c'est vraiment dans la rue quand on est agressé, qu'est-ce qu'il faut faire pour se défendre ?
Les 3 styles participent-ils aux compétitions ?
Non, dans les compétitions c'est le Sambo sport et Sambo combat qui entrent en jeu. Le Sambo défense comme je l'ai dit, c'est anti agression. Il faut préciser que le Sambo a été créé pour les militaires. Dans les années 1930, la Russie traversait une situation compliquée et l'Etat a demandé aux experts de se réunir pour créer un style de combat efficace pour les militaires. C'est là que le Sambo est né.
Comment le Sambo est arrivé au Burkina Faso ?
En 2019, j'ai été au Mali pour faire mon premier stage. Ensuite, en Égypte, au Maroc, en Russie pour pouvoir mettre la discipline en place au Burkina. Mais l'Association Sportive Burkinabè de Sambo a été mise officiellement en place en septembre 2020.
Combien de clubs ou de pratiquants avez-vous actuellement ?
Depuis la mise en place de l'Association Sportive Burkinabè de Sambo, on fait des sensibilisations, des stages à l'intérieur du pays pour mettre en place des clubs. À l'heure actuelle, on a plus de 12 clubs dans les villes de Koudougou, de Fada, de Tenkodogo, de Ouagadougou, de Ouahigouya et un peu partout sauf à Bobo-Dioulasso pour le moment.
À quel âge peut-on pratiquer le Sambo ?
Même à 5 ans, on peut commencer à pratiquer le Sambo jusqu'à 50 ans, 60, 70 ans. Il y a des compétitions pour les jeunes qui existent au niveau mondial. Donc c'est pour tous les âges.
Sur le terrain, est-ce que vous rencontrez des problèmes d'infrastructures comme au niveau des autres sports au pays ?
C'est normal qu'on rencontre des problèmes d'infrastructures mais pour nous, c'est un défi. C'est à nous de tout surmonter pour atteindre nos objectifs.
Avez-vous une politique de détection ?
À chaque fois qu'on organise des activités, on essaie d'échanger avec des Lycées. On les approche, on les envoie des informations à propos de l'organisation et de la discipline pour que les élèves et autres personnes viennent vers le Sambo. L'objectif nous le savons très bien, c'est là-bas qu'on peut trouver l'avenir.
À propos des accoutrements des arbitres et des joueurs aux couleurs bleu, blanc et rouge, est-ce que ça à un rapport à avoir avec la Russie ?
C'est pour différencier le Sambo avec les autres disciplines. Au début, c'étaient pratiquement les mêmes tenues.
Comment on fait pour y adhérer ?
Pour adhérer, nous avons un centre qui est à Ouaga 2000 où tout le monde vient s'entraîner. Tout est concentré au niveau du centré pour le moment.
Quel est le projet en perspective ?
Le Sambo va participer à la 13e édition des Jeux africains qui auront lieu du 8 au 23 mars 2024 à Accra au Ghana. Ce qui sera une grande première pour la discipline au Burkina.
Y a t-il des chances de médailles pour le Burkina ?
Oui, bien sûr. Il y a des chances pour qu'on revienne avec des médailles en Sambo.
Ils seront combien aux Jeux africains ?
Quatre personnes, il y a une fille et un garçon avec une arbitre qui est continentale puis un coach.
Avez-vous un appel à lancer à tous ceux qui viennent de découvrir le Sambo à travers cet entretien ?
Oui, l'appel c'est vraiment demander aux gens de faire un effort, se déplacer à chaque fois que nous allons organiser nos activités afin de mieux connaître ou découvrir cette belle discipline très riche en techniques, qui est nouvelle et qui est très ouverte.