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Guinée-Boxe : Ibrahima Sory Barry pour perpétuer l’héritage familial

Du taekwondo à la boxe, le parcours inspirant d'Ibrahima Sory Barry, à ce jour le seul boxeur professionnel guinéen en activité, n’a pas été de tout repos. Champion intercontinental World Boxing Union en 2019 et détenteur de la ceinture depuis cette date, il est l’un des fils de l’illustre champion de boxe guinéen, Bella Sadio Barry double champion d’Afrique.

De notre correspondant en Guinée

Ibrahima Sory Barry rêve de marcher sur les traces de son illustre père.

Chez les Barry, si la pratique de la boxe est une voie toute tracée, les enfants qui suivent le chemin du paternel ont réussi avec plus ou moins de succès. Si son frère aîné Samba Barry a très tôt épousé la passion pour la boxe, Ibrahima Sory Barry avait lui tout d’abord suivi une autre voie. Durant sa tendre jeunesse il a pratiqué le taekwondo comme il le confie à Sport News Africa : « À l’époque je faisais le taekwondo et mon frère pratiquait la boxe ». Et là un évènement va changer le cours de sa carrière. « Là j’ai passé plusieurs années et j’étais épanoui dans ce sport. C’est de là que mon papa qui voulait coûte que coûte que je pratique la boxe m’a demandé de changer de discipline. Il m’a conseillé et finalement j’ai cédé comme on le dit en Afrique, quand tu écoutes les conseils de tes parents tu auras la bénédiction pour prospérer », raconte t-il. Et de se réjouir des conseils du paternel : « Finalement je suis venu dans la boxe et j’ai su que mon avenir se trouvait dans cette discipline. La boxe c’est aussi dans le sang donc ce n’est pas difficile de trouver sa voie. »

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Un changement de discipline salutaire

De ce changement de discipline suivra une réussite aussi bien sur le plan local que sur la scène continentale et internationale. Il sera champion de Guinée à de nombreuses reprises ce qui lui a permis d’intégrer l’équipe nationale. « Quand je suis venu, j’ai été champion de Guinée avant d’intégrer l’équipe nationale contrairement à d’autres. C’était entre 2010 et 2011 à mes débuts. Une grosse pensée à maître Souleymane Yala Kéita. Grâce à lui j’ai été champion de Guinée en 2016, 2017, 2018 et 2019 », se remémore t-il. Avec le temps, il va acquérir de l’expérience et prendre part à de nombreuses compétitions.

Lors du championnat d’Afrique qualificatif aux JO de Tokyo en 2020, il verra son rêve brisé aux portes du dernier carré. « J’ai participé aux qualifications des jeux africains de Dakar en 2020 qualificatifs pour les JO de Tokyo. Là, j’ai échoué en quart de finale », rappelle Ibrahima Sorry Ba. Celui qui a été un temps coaché par Lansana Béa Diallo (actuel ministre des sports) va prendre part à de nombreuses compétitions internationales. « En octobre 2021 j’ai atteint les quarts de finale du Championnat du monde militaire. Médaillé d’or aux Championnats d’Afrique militaire en 2019 à Conakry. Quarts de finaliste aux championnats d’Afrique de boxe militaire en Algérie en 2018 », énumère Ibrahima Sory Barry.

Un parcours jalonné d’embûches

En 22 combats chez les amateurs, il affiche un bilan de 17 victoires et 5 défaites. Chez les professionnels en trois combats, il compte trois victoires. Si le bilan laisse présager d'une carrière tranquille, le parcours du boxeur n’a pas été de tout repos. « Certaines fois, quand les compétitions arrivaient on me retirait de la liste des athlètes à la dernière minute » révèle-t-il. « En 2015, lors de mon premier voyage sur la Tunisie pour une compétition internationale, j’ai pratiquement passé deux semaines sans manger pour perdre du poids et compétir chez les 81 kilos à cause de mon poids. Le jour du combat, en moins de 30 secondes j’ai perdu mon combat et là mon calvaire a commencé », se souvient Ibrahima Sory Barry.

Cet épisode marquera le début de moments difficiles comme il le confie à Sport News Africa. « En 2015, j’étais retenu pour les Jeux Africains et le Championnat du monde en Corée du Sud et mon nom a été retiré de la liste. Les responsables disaient que je n’ai pas tenu 30 secondes face à mon adversaire en Tunisie donc que ça serait un gâchis de m’envoyer. Je suis resté 3 ans sans voyager » se souvient Ibrahima Sory Barry. « A cette période, j’ai failli craquer, mais mon papa m’a prodigué des conseils qui m’ont permis de m’accrocher. C’est durant cette période qu’il m’a dit que le monde entier va parler de moi. Et là j’ai continué à persévérer », se rappelle le boxeur.

La Renaissance

Comme le dit le dicton : « c’est dans les défaites que l'on forge les victoires » et Ibrahima Sory a pu tirer ses ressources de son échec en Tunisie. Un évènement qui fera office de déclic pour la suite de sa carrière. « En 2018, le championnat de la zone 2 est organisé à Conakry. Finalement n’ayant pas eu d’adversaire je n’ai pas compéti. Il y a des Maliens qui ont demandé des boxeurs professionnels et mon nom a été proposé. Mais le président de la Fédération guinéenne de boxe de l’époque s’est opposé. Mais suite à l’insistance du chargé de l’organisation à la fédération Mohamed Lamine, j’ai été retenu. J’ai combattu contre Soukoulé, un boxeur malien qui était l’un des meilleurs et le plus convoité. Trois de mes adversaires ont été changés durant la compétition. Au finish j’ai affronté un Sénégalais qui pesait plus de 100 kilos et qui avait battu un de mes aînés ici à Conakry. J’ai relevé le défi », se souvient le boxeur qui découvre le monde professionnel sous la coupe de sport Events. Et la gloire, il l’atteindra un soir de mars 2019. « Le 31 mars 2019 j’ai remporté le titre intercontinental de la World Boxing Union (+91 kilos) à Banjul en Gambie. C’est l’une de mes plus belles réussites », se réjouit Ibrahima Sory Barry.

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En 22 combats disputés chez les amateurs, Ibrahima Sory Barry compte 17 victoires et 5 défaites. En professionnel trois victoires en autant de combats. Des standards loin du paternel (107 combats ,18 défaites) certes, mais qui prouvent que l’héritage familial est en train d’être perpétué. Comme son frère aîné Samba Barry, Ibrahima Sory s’inscrit dans la lignée familiale. S’il peut se targuer d’être le champion intercontinental, l’héritage laissé par son illustre paternel a tout son pesant d’or dans la boxe guinéenne. Avec la réussite des fils, on assiste sans doute à l’éclosion de l’une des plus grandes familles de boxeurs guinéens.

Mamadou Gongorè DIALLO

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