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Rwanda : le cyclisme, entre psychose et espoir

Les cyclistes rwandais ne brillent plus dans les compétitions de haut niveau. Depuis que le Tour du Rwanda est passé dans la catégorie 2.1 et le départ en 2019 de l’Américain Jonathan Boyer, coach de la sélection rwandaise et initiateur du Centre national d’entraînement (Africa Rising Cycling Center), le cyclisme rwandais connaît d’énormes difficultés. Les cyclistes se lamentent du manque de compétitions de haut niveau et le coach du manque du matériel adapté au haut niveau. Une situation qui plombe le développement de cette discipline dans ce pays d'Afrique de l'est.

De notre correspondant au Rwanda

Rwanda-Cyclisme
Equipe du Rwanda de Cyclisme

Le Tour du Rwanda 2023 a encore une fois montré que les cyclistes rwandais ne sont pas préparés pour rivaliser avec les meilleurs de cette discipline. Depuis le départ de l’Américain Jonathan Boyer en 2019, les spécialistes du cyclisme rwandais indiquent que cet entraîneur n’a jamais été valablement remplacé. « Avec l’Américain, on parvenait à gagner non seulement les étapes mais également le Tour du Rwanda et même d’autres compétitions internationales. Son départ a laissé un vide difficile à combler », regrette Niyomukiza, un journaliste qui suit de près le cyclisme rwandais.

Lors de cette 15ème édition, les Rwandais n’ont gagné aucune étape. Pour la précédente édition, Moïse Mugisha a sauvé l’honneur , remportant la huitième et dernière étape. Cette année, la plupart des Rwandais pensaient qu’il allait faire mieux mais, malheureusement, il a abandonné à la cinquième étape. Moïse Mugisha lui-même avoue qu’ils ne sont pas à la hauteur. « Quand tu n’es pas bien entraîné, dans de telles compétitions avec des cyclistes de renoms, le corps ne suit pas. On s’entraîne certes, ce qui est bien, mais franchement cela ne suffit pas. Il nous faut des compétitions de haut niveau pour nous habituer à affronter des professionnels qui ont l’habitude de ce type de compétitions. A un certain moment mon corps m’a dit stop, et j’ai arrêté. C’est dommage parce que je voulais faire mieux que l’année dernière ».

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Moïse Mugisha n’est pas le seul à avoir abandonné, puisque son coéquipier dans la sélection nationale Jean-Bosco Nsengimana, l’un des meilleurs grimpeurs du Rwanda, a également abandonné au cours de la compétition. Ces abandons sont des signes éloquents d’une mauvaise préparation. Eric Muhoza, qui a représenté l’équipe Bike Aid (Allemagne) pendant le Tour du Rwanda, était le Rwandais le plus en forme de la compétition. Un seul mois d’entraînement en Allemagne a métamorphosé Muhoza. Ses résultats ont montré que ce ne sont pas les talents qui manquent au Rwanda, mais des entraînements avec des équipes professionnelles et des entraîneurs expérimentés qui font défaut à la plupart des cyclistes rwandais. Le coach de la sélection rwandaise, Félix Sempoma, indique quant à lui que ce ne sont pas les entraînements qui manquent mais le matériel adéquat. « Mes cyclistes se débrouillent très bien quand il s’agit des montées, mais rencontrent beaucoup de difficultés lors des descentes. Ils ont peur des chutes parce que les vélos qu’ils utilisent ne sont pas faits pour les descentes. Nous avons un problème de matériel, mais je garde l’espoir que nous serons bien équipés pour la prochaine édition ».

Manque cruel de compétitions pour les cyclistes rwandais

Ces inquiétudes du coach sont fondées d’après le président de la Fédération rwandaise de cyclisme (FERWACY), Abdhallah Murenzi. « Nous avons un projet bien défini pour relever le niveau du cyclisme rwandais. Nous allons chercher des entraîneurs expérimentés. Sempoma et ses adjoints font un bon travail mais ils ont besoin de travailler avec des entraineurs qui sont habitués au haut niveau. Nous sommes en pourparlers avec la fédération française de cyclisme et j’espère qu’un coach expérimenté va nous arriver au plus tard dans deux mois. Il ne vient pas uniquement pour l’équipe nationale, car il aura aussi la mission de former les entraîneurs locaux ».  Abdallah Murenzi reconnaît également qu’ils ont un problème de matériel mais qui sera bientôt résolu. « Nous voulons chercher des vélos pour les jeunes car nous avons beaucoup de talents. Malheureusement les cyclistes ne sont pas nombreux dans les clubs. Nous allons mettre plus d’efforts dans le développement pour promouvoir un grand nombre de cyclistes ».

Le président de la Ferwacy soutient que les cyclistes rwandais n’ont pas de compétitions suffisantes, que ce soit au Rwanda ou en dehors du pays pour pouvoir s’améliorer. « Cette année nous allons augmenter le nombre de compétitions. Nous comptons faire entre 30 et 50 compétions cette année. Nous allons également chercher des compétitions internationales pour que nos cyclistes puissent se flotter aux meilleurs du monde. Si on y arrive, ce que j’espère bien, l’année prochaine, nous ferons sûrement de bons résultats ». Abdallah Murenzi a également indiqué à SNA qu’ils vont appuyer les clubs pour les aider à former plus de cyclistes. « Nous allons aussi sensibiliser les districts pour soutenir les clubs cyclistes comme ils le font au football. Avec l’appui, de tout en chacun, j’espère que de bons résultats suivront ».

Désiré Hatungimana

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