La République Démocratique du Congo fait face à une vague de tests positifs au dopage des ses athlètes dans des grandes compétitions. Après le test positif du judoka Gédéon Kasota aux Jeux de la Francophonie à Kinshasa, un autre Congolais a été testé positif aux Jeux olympiques de Paris 2024, en la personne du sprinteur Dominique Lasconi. Ces test positifs suscitent des questionnements sur le travail que fait le Comité national antidopage de la RDC dans la sensibilisation des athlètes. Sport News Afrique a pu obtenir un entretien avec le coordonnateur du programme antidopage de la RDC, Yves Kapa.
Sport News Africa: Yves Kapa, les cas des athlètes congolais positifs au dopage défrayent la chronique. Après les Jeux de la Francophonie, un autre cas a été relevé aux Jeux olympiques de Paris 2024. Cela veut-il dire que le Comité national antidopage congolais ne fait pas bien son travail de sensibilisation auprès des athlètes ?
Yves Kapa : La sensibilisation est très bien faite en RDC. C'est depuis très longtemps que le CNAC l'a fait. Il est vrai que ce n'est pas le premier cas mais le CNAC a même accentué la sensibilisation avec son site Internet qui détient toutes les informations sur les produits interdits par l'Agence mondiale antidopage. Nous avons même innové en créant une application que nous avons mise à la disposition des athlètes qui se sont faits enregistrer.
Vous vous êtes souvent entretenu avec les athlètes qui étaient à Kinshasa. Mais Celui qui été testé positif à Paris n'était pas à Kinshasa. Il s'est préparé au Sénégal. Est-ce que cela sous-entend que votre sensibilisation s'arrête au niveau local ?
Nous avons une base des données avec les noms de tous les athlètes qui étaient qualifiés pour les Jeux Olympiques de Paris. Nous avons fait le travail comme il se doit. Pour ceux qui étaient au pays, nous avons parlé avec eux et ça a continué jusqu'à Paris. Mais comme on ne cesse de le dire, l'athlète est le seul responsable de tout ce qu'il consomme.
Au-delà de dire aux athlètes que le dopage est mauvais, le CNAC leur a-t-il donnés les noms de tous les produits interdits par l'Agence mondiale antidopage ?
Oui, la liste des produits interdits est disponible sur le site de l'Agence mondiale antidopage et nous les avons tous mis aussi sur le site du CNAC. Nous avons même fait une actualisation par rapport aux produits qui sont souvent consommés ici au Congo. Pour les athlètes qui se sont fait enregistrés, tout est disponible. Le site du CNAC c'est www.cnac.org.
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Les noms scientifiques de ces produits peuvent être compliqués à comprendre pour les athlètes. Est-ce vous avez essayé de faire correspondre ces noms aux noms des produits, naturels ou pas, fréquemment utilisés au pays pourqu'un athlète qui pense prendre un produit naturel ne se dope sans le savoir ?
Nous avons fait un grand travail sur l'application que nous avons créé. Nous avons essayé d'expliquer tout ça. À part ça, nous avons rattaché les produits interdits par l'Agence mondiale antidopage aux différents produits pharmaceutiques vendus au pays.
Les encadreurs techniques peuvent servir de pont entre vous et les athlètes, le CNAC organise-t-il des ateliers de recyclage à leur endroit ?
Nous avons déjà eu à participer à plusieurs séminaires avec les cadres techniques de plusieurs fédérations. Ils sont outillés et nous aussi, nous continuons à les sensibiliser.
Un message à adresser aux athlètes congolais ?
Se doper c'est tricher, se doper conduit à la mort et surtout qu'ils viennent d'enregistrer au système adams afin d'être mis au parfum de tout ce dont ils ont besoin pour lutter contre le dopage.