Un penalty peut changer l’histoire. Dans le bon, comme dans le mauvais sens. En Sierra Leone, les joueurs vivent un traumatisme à cause de fans qui saccagent leurs maisons s’ils ratent.
La Sierra Leone a fait parler d’elle, avec un match nul face à l’Algérie à la CAN (0-0). Egalement grâce à son gardien Mohamed Kamara qui a réalisé de très belles parades. Elle aurait pu se qualifier pour le second tour de la compétition. Mais lors de la 3ème journée, la Sierra Léone a chuté face à la Guinée Equatoriale (0-1). Rencontre durant laquelle l’attaquant Kei Kamara a raté un pénalty. Mécontents, des supporters ont voulu saccager sa maison. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre. Une mésaventure qui était également arrivée à Umaru Bangura. Ce dernier avait manqué un pénalty en éliminatoires du mondial 2022.
Depuis, les pénaltys semblent être devenus un traumatisme pour les Sierra Léonais. C’est ce qu’a confié Umaru Bangura, le capitaine de la Sierra Leone, à BBC Sport Africa. « La plupart des garçons m'ont dit qu'ils avaient maintenant peur de prendre les pénaltys à cause de ce qui est arrivé à deux joueurs seniors de l'équipe, moi-même et Kei Kamara ».
Pourtant, le capitaine de la Sierra Leone n’oublie pas cet épisode de 2019. Un traumatisme pour lui. Il ne comprend d’ailleurs pas pourquoi les supporters ont réagi de la sorte. Puisque rater un penalty, ça arrive même aux meilleurs. « C'est normal qu'un joueur rate un penalty, Mahrez, Messi et d'autres grandes stars ont manqué des penaltys. Kessie, qui marque toujours un penalty pour son club, a raté contre nous quand on a joué la Côte d’Ivoire.»
Après son expérience de penalty raté, le capitaine de la Sierra Leone a décidé de ne plus tirer de penalty en équipe nationale. D’expérience, il sait donc ce qu’a vécu son coéquipier Kei Kamara. Et il trouve cette situation dommageable. « J'ai guéri quand nous nous sommes qualifiés pour la Coupe des Nations pour la première fois en 25 ans après avoir battu le Bénin à Conakry. Je me suis senti soulagé lorsque j'ai dirigé l'équipe jusqu'à la qualification. Je savais que j'avais donné à mon pays quelque chose que j'avais perdu auparavant. Je comprends donc ce que Kamara traverse et sa situation est la pire parce qu'il n'a peut-être plus rien à redonner à la Sierra Leone et que les Sierra-Léonais oublient ce qui s'est passé. » Conclut Bangura au micro de BBC Sport Africa.
Oumar NDONGO