Samedi à Dar Es Salam (Tanzanie), les Djiboutiens d’Arta/Solar 7 ont réussi une des plus surprenantes performances de l’histoire des compétitions africaines en battant (2-0) les Egyptiens de Zamalek lors du 2e tour qualificatif aller de la Coupe de la CAF. L’attaquant burkinabé Alain Traoré est revenu sur ce résultat inattendu.
Arta/Solar 7 qui bat Zamalek, c’est un véritable exploit, sans doute le plus grand de l’histoire du football djiboutien…
Oui, à Djibouti, c’est perçu comme la plus grande performance du football local. Zamalek, c’est un des plus grands clubs africains, et je ne pense pas que beaucoup de gens croyaient Arta/Solar capable de gagner. Mais on l’a fait, et cette victoire, nous la voulions.
Vraiment ?
Absolument. Nous avions cet objectif, et notre entraîneur (le Franco-algérien Bouziane Benaraïbi) a tenu un discours très positif. On croyait en nous. Lors du tour précédent, nous avions battu les Somaliens de Horseed (3-0, 3-0), sur cette pelouse d’un stade de Dar Es Salam, puisque notre stade n’est pas homologué par la CAF (la pelouse doit être changée, ndlr). Evidemment, Zamalek, c’est beaucoup plus fort que Horseed, c’est une des meilleures équipes d’Afrique, mais depuis qu’on a repris la saison, on travaille bien et on savait que nous étions capables de faire un bon match. On ne voulait pas seulement faire une bonne prestation, mais aussi obtenir un résultat.
Les Egyptiens ont-ils eu tendance à vous sous-estimer ?
J’ai eu un peu l’impression qu’ils nous prenaient un peu de haut. Lors de l’échauffement, par exemple, certains de leurs joueurs ne semblaient pas très concernés, ils étaient plutôt décontractés. Je pense qu’ils croyaient que ce serait facile. En plus, ils ont un peu dominé le début du match, mais Arta/Solar 7 a commencé à poser son jeu, à se procurer des situations et des occasions. En fait, nous avons rapidement compris qu’il y avait de la place pour faire un résultat.
Gabriel Dadzie a ouvert le score à la 47e minute, et ce but a tout changé…
Oui, et je crois que non seulement cela nous a donné encore plus confiance, mais ce but a agacé les Egyptiens. Ils s’engueulaient entre eux, on voyait bien qu’ils étaient tendus. Et on a inscrit le deuxième but juste à l’heure de jeu. Zamalek a bien tenté de réagir, ils ont eu quelques occasions, mais de notre côté, nous aurions très bien pu marquer au moins un but de plus. Battre 2-0 une équipe comme Zamalek, c’est quelque chose d’extraordinaire. Et à la fin du match, j’ai vu les Egyptiens assez nerveux entre eux, je crois qu’un joueur s’est pris la tête avec l’entraîneur. Ils ne s’attendaient sans doute pas à ce résultat.
Evidemment, il faut s’attendre à une réaction de leur part, fin septembre au Caire…
Bien sûr. Les Egyptiens vont vouloir se racheter et se qualifier, devant leur public. On sait que ce sera un match difficile, qu’ils vont nous mettre la pression. Mais nous avons un bon effectif, avec des joueurs expérimentés. Nous avons une avance de deux buts, ce qui est très bien. Arta/Solar 7 peut croire à une qualification historique pour la phase de groupes d’une Coupe d’Afrique. Il y a encore un match retour à jouer, on va bien se préparer pour défendre nos chances. Il faut y croire.
Alexis Billebault
