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Bénin : pourquoi les coachs locaux ne réussissent pas à la tête des sélections ?

L'année 2022 et le début de la saison de football en cours sont rythmés par de cuisants échecs des sélections nationales du Bénin aux compétitions de la CAF et de la FIFA. Tour à tour, les équipes U17, U23, A’ ont été éliminées des compétitions avec à leurs têtes, des entraîneurs locaux. Ce bilan mitigé est en réalité le résultat des maux dont souffre le football dans le pays.

Les Guépards du Bénin

Les derniers résultats des sélections nationales de football du Bénin sont loin de combler les attentes du public. Les équipes U17, U23, A' et A n'ont pas réussi à se qualifier pour les phases finales des compétitions auxquelles elles ont participé. Les sélections féminines U17 et U20 n'ont pas fait mieux dans les éliminatoires de la Coupe du Monde de leur catégorie tout comme l'équipe senior dame sortie des éliminatoires de la CAN Maroc 2022.

La sélection U20, la seule qui s'est qualifiée pour la CAN Égypte 2023 de la catégorie, a été éliminée dès les quarts de finale. « On ne peut pas se satisfaire d'un bilan où sur 4 matchs on a 2 défaites, 2 nuls et un seul but marqué. On aurait aimé passer et se qualifier pour la Coupe du Monde. Après, pour en avoir parlé avec plusieurs techniciens, ils nous ont félicité pour le contenu du jeu mais ont été tous déçus comme nous par notre secteur offensif », regrette Jean-Marc Adjovi-Boco, conseiller technique du ministre des sports.

« On veut avoir des résultats sans former nos cadres »

Au Bénin, la presque totalité des sélectionneurs des équipes nationales est détenteur soit de diplômes inférieurs ou égaux à une licence UEFA B, soit une licence CAF de niveau inférieur. En 2021, Mathias Déguenon, sélectionneur des U20 alors, et titulaire d'une licence obtenue en Leipzig en Allemagne, n'a pas été autorisé par la CAF pour être sur le banc de touche de Loto-Popo (champion du Bénin 2021) lors du premier tour préliminaire de la Ligue africaine des champions contre Nouadhibou FC. La Confédération Africaine de Football a formé et pourvu 23 entraîneurs de Licence Pro CAF en juin 2022. Aucun entraîneur béninois ne figure sur cette liste. Pis, les coachs souffrent de l'absence des formations de licence CAF supérieure par la Fédération béninoise de football au plan national.

Le diplôme n'est pas l'alpha et l'oméga, précise toutefois Jean-Marc Adjovi-Boco. « On veut avoir des résultats sans former nos cadres. J'ai vu Déguenon qui a pu faire un excellent travail avec les U20 (à la CAN U20 Égypte, ndlr) mais aujourd'hui si on veut se comparer aux grandes nations de football, il faut qu'on puisse s'appuyer sur les dernières analyses, techniques et formations de nos cadres ».

L'inexistence de la direction technique nationale, la boîte de Pandore

La direction technique nationale sert de pont entre la fédération et les équipes. Le 12 mai 2020, la FBF a nommé l'ex-international béninois Adolphe Ogouyon au poste de directeur technique par intérim pour respecter les exigences de la FIFA. Malheureusement, la direction ne sera jamais installée avec ses démembrements, causant la souffrance des entraîneurs.

Outre l'équipe fanion masculine, les autres sélectionneurs des petites catégories n'ont pas de contrats signés avec la tutelle. Ces derniers ne disposent pas non plus d'une base technique de données à exploiter pour le suivi des joueurs. Ceci explique la difficulté par exemple à voir des joueurs d'une génération évoluer d'une catégorie d'âge à une autre.

En l'absence d'une DTN qui va développer la pratique sportive du football par la formation de joueurs et de cadres, les entraîneurs font avec les moyens du bord pour former leur équipe et participer aux compétitions. « Quand on parle de la formation des cadres, c'est le rôle de la DTN. Quand depuis 2014, on n'a eu qu'une seule formation de diplôme cadre, ce n'est pas normal. On ne peut espérer de résultats si on ne forme pas ceux qui vont former les joueurs. Cette direction technique nationale est la première pierre à poser », alerte le conseiller technique du ministre des sports, Oswald Homeky.

À ces maux, s'ajoute l'impréparation. En général, les entraîneurs locaux et leurs équipes entrent en regroupement qu'à la veille des compétitions. Quels résultats alors face aux équipes qui ont déroulé plusieurs stages de préparation avant la compétition ? Il n'y a pas de magie dans le football pour obtenir des résultats. La bonne organisation, le travail acharné, la discipline et la motivation sont les clefs qui ouvrent les portes du succès.

Rachidi Dossa

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