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Binationaux, la CAN 2023, le modèle sénégalais…, Idriss Diallo sans détour

Le président de la Fédération ivoirienne de football était face aux journalistes de la plate-forme CAN 2023, ce mercredi 5 avril 2023. Idriss Diallo n’a pratiquement éludé aucune question. Extraits

Idriss Diallo, président de la FIF
Idriss Diallo président de la FIF

La méthode Idriss Diallo

Idriss Diallo : Je suis exigeant avec moi et avec mes collaborateurs. Le football est passionnel. Nous avons ‘’30 millions’’ de sélectionneurs et de présidents de Fédérations et de techniciens donc c’est normal que chacun ait son point de vue. Et quand vous avez la responsabilité de diriger la FIF, vous devez être irréprochable. Je suis régulièrement au contact de mes collaborateurs. C’est un exercice qui vous permet d’avoir des résultats probants. Il faut rester figé sur un objectif et avoir des bilans par étape. Cela vous permettra d’obtenir les résultats que vous recherchez.

La communication fédérale

Concernant la communication que certains estiment mauvaise, laissez-moi vous dire que lorsque vous héritez d’une institution comme la FIF, vous ne pouvez pas imaginer le nombre de dossiers chauds qui vous attend. Pour pouvoir mettre de l’ordre dans tous les secteurs. Concernant la communication, il y a des travaux de refonte qui sont en cours. Le site de la fédération est en travaux avec un partenaire. La finalisation se fera d’ici la fin de ce mois. Vous aurez un site dynamique avec des community manager totalement dédiés à ce site afin d’être à la hauteur des attentes sur le plan digital.

Les salaires des joueurs du championnat

Concernant le salaire des joueurs, c’est un pan important de notre projet. Nous avons laissé quatre mois aux clubs pour s’organiser. Sur cette base les subventions ne sont payées que si les critères sont respectés. Vous savez que nous ne pouvons pas changer les vieilles habitudes en un coup de baguette magique. Nous allons nous organiser pour former au mieux les secrétaires généraux et les comptables pour que cela puisse se passer de la meilleure des façons possibles. Notre objectif est de faire évoluer les ressources d’ici la fin de notre mandat.

Les cas des binationaux

Concernant les binationaux, le coach Gasset a en formé beaucoup en Europe. Il s’est servi de son relationnel pour convoquer plusieurs joueurs dont Jonathan Bamba. Je peux vous le confirmer  qu’il a répondu oui. Cela dit, permettez-nous de garder le secret sur les autres que l’on démarche. C’est quand nous aurons obtenu leur accord définitif que l’on pourra les annoncer. C’est de cette façon qu’on a toujours procédé.

Les Sponsors

Le football a besoin de ressources et c’est issu le plus souvent du sponsoring. A ce sujet, nous avons réalisé un projet que nous avons proposé. Il y a des sponsors qui étaient là et qui ont accepté de revenir. Il y a de plus en plus de nouveaux qui arrivent. Nous leur proposons un produit attractif et un produit de qualité. Quand vous avez CANAL qui revient alors qu’il vouait partir, ou encore Orange qui n’était plus là depuis quatre ans ou encore la Lonaci qui est présente, c’est la preuve de la confiance placée en vous.

Le Stade de Yamoussoukro

Le stade a été homologué pour les compétitions de la CAF. Il y avait un certain nombre d’espaces qui n’avait pas été finalisés. Ce stade a abrité toutes les compétitions depuis bientôt un an. Celui de Bouaké aussi a été homologué. Nous avons décidé de fermer le Stade de Yamoussoukro pour finir les travaux. Ceux qui sont donc allés à Yamoussoukro ont pu se rendre compte que le parking est en gravier. Il va donc falloir bitumer tous les parkings autour. Vous convenez avec moi que l'on ne peut utiliser le Stade alors qu’il est en train d’être bitumé. Il y a aussi la zone VVIP qui est en train d’être finalisée. Il y a enfin quelques petits travaux de finitions à faire. Le Stade était utilisable mais les travaux dans ses parties extérieures sont en voie de finition.

Le modèle sénégalais en termes de formation

Il est très intéressant par rapport aux résultats que ce pays obtient. Mais pour moi, la référence dans la formation, c'est la France. Si vous regardez aujourd’hui dans tous les grands championnats européens, elle a des joueurs de 18 à 25 ans qui brillent. Tout simplement parce qu’il y a eu une organisation structurée qui a été mise en place depuis près de 20 ans. Le modèle sénégalais existe depuis une quinzaine d'années et aujourd’hui, les résultats probants arrivent. Quand nous sommes arrivés, nous avons restructuré la direction technique nationale et fait appel à un technicien chevronné qui est Ludovic Batteli. Nous l'avons nommé comme directeur technique national et il est en train de finaliser la politique de formation de relance de tout ce qui est football de jeunes.

C’est un travail qui est à 360 degrés. Il faut d’abord former les formateurs de masse ensuite ceux de  l’élite. Une fois que cela est fait ce sont ces formateurs qui doivent prendre le relais. A côté de cela, il faut mettre un dispositif pour qu’il y ait une classification des différents centres et des académies avec des encouragements pour ceux qui font du bon travail. Mais si les enfants ne sont pas formés par des personnes compétentes et chevronnées, il va sans dire qu'ils seront perturbés. Au bout de la chaine, il y a des compétitions qui permettent de sortir les meilleurs. C’est un travail de longue haleine qui demande de la patience. Nous avons commencé avec le championnat Elite U20,  c’est aussi la détection des jeunes qu’on a pris pour aller à Montaigu. Ce n'est que le début d'un long processus.

Les élections à la FIF

Nous devons laisser les élections derrière nous. Elles ont eu lieu le 23 avril 2022 et cela fait un an. Il est temps qu’on laisse les élections de côté et que nous rentrions dans un processus de construction. Conscient du fait qu'on ne peut rien réaliser seul, j’ai pour slogan ‘’rassembler pour développer’’. Ce qui compte aujourd'hui, c'est le football ivoirien et la CAN que nous allons organiser et que nous souhaitons remporter. Ne parlons plus des élections mais plutôt de la construction.

Son bilan après un an

C’est difficile de faire un bilan. Mais je peux vous assurer que nous avons posé les bases d’une ère nouvelle. Cette ère nouvelle concerne la gestion administrative et financière, en matière d’organisation, de gouvernance et de politique sportive. Je pense apporter quelques pistes. Mais nous n’allons pas nous prévaloir de ça pour dire que nous avons réussi. Le Chan a montré que le niveau de notre championnat était un peu plus élevé. La qualification de l'Asec Mimosas prouve que les Mimos ont su élever leur niveau de jeu pour être présents sur la scène continentale. Le football ivoirien est de retour et je suis d’autant plus heureux qu’il s’agit du football local qui est la prunelle de nos yeux. C’est grâce à lui que nous pouvons aller de l’avant. Nous sommes satisfaits mais nous pouvons faire mieux.

Fuite des talents précoces

Concernant la fuite des talents, nous n’avons rien pour empêcher cela. Par contre, si nous réussissons le projet en cours avec la direction technique nationale au sujet de la formation de qualité des formateurs, la mise sur pied des critères précis pour les centres de formations et que derrière, il y ait des clubs de Ligue 1 et Ligue 2 qui prennent ces joueurs et les valorisent, il y aura de moins en moins de départs anarchiques. Toute la chaine pourra ainsi bénéficier des retombées.

Les absences de Seko Fofana

Il faut qu’on se fasse confiance. Vous avez eu l’entraineur et il vous a donné les raisons. Il faut s'en tenir à ça. Quand je choisis un collaborateur, je le responsabilise à 100 %. Si le sélectionneur fait sa liste et qu'il ne prend pas Séko avec lui c'est de sa responsabilité. Faisons confiance à l’entraineur. Séko n'est pas venu mais ceux qui étaient là, ont-ils été performants oui ou non ? Il faut aussi comprendre que le sélectionneur voulait voir de nouveaux joueurs. Il a appelé Ahoulou, Ahmad Diallo et Ahmed Traoré.  Nous avons vu ce qu’ils ont apporté.

L'équipe féminine

L’équipe nationale féminine travaille. C’est la première fois que même en dehors des compétitions, il y a des regroupements qui se font. Avec Touré Clémentine, il y a toujours des ateliers et des séances. Nous travaillons à préparer une équipe nationale féminine compétitive. Les prochaines compétitions n’auront pas lieu avant août et septembre. Mais nous sommes à pied d’œuvre. Le championnat de football féminin se porte bien et les clubs aussi. La subvention est passée à 10 millions FCFA. On a créé un championnat de Ligue 2.

Retranscris par Sanh Séverin

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