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CAN 2023 : Emerse Faé vs José Peseiro, finale des héros d’aujourd’hui, choix par défaut hier

La finale de la 34e édition de la CAN, ce dimanche 11 février 2024 va opposer la Côte d’Ivoire et le Nigeria. Deux adversaires qui s’étaient retrouvés dans la poule A, avec un succès des Super Eagles (1-0). Une chose a changé entre-temps, la Côte d’Ivoire à l’issue de la 3e journée s’est trouvé un nouveau technicien, Emerse Faé. Cette finale en plus de la bataille sur le terrain, va opposer sur le plan tactique deux coachs Emerse Faé et José Peseiro, qui, n’avaient pas la totale confiance de leurs fédérations pour cette campagne. Portraits croisés de deux revanchards du destin.

Emerse Faé vs José Peseiro, la finale dans la finale de la CAN 2023

Emerse Faé, le choix par défaut qui s’est révélé être le bon

Emerse Faé, le technicien ivoirien de 40 ans a à son tableau de chasse, en tant que sélectionneur intérimaire de la Côte d’Ivoire respectivement, Sénégal-Mali et RD Congo.  Qui l’aurait cru ! Après la phase de poules calamiteuse des Eléphants et le départ de Jean-Louis Gasset, Emerse Faé son adjoint est propulsé entraineur titulaire. Pas encore installé, le président de la Fédération travaille à la venue d’Hervé Renard sous la forme d’un prêt... d’entraineur. Une première ! Une partie de la population semble acquiescer à cette décision. Le souvenir de la seconde CAN ivoirienne remportée en 2015 étant fugace dans les mémoires. Comme le destin fait bien les choses, l’affaire capote.

Contre mauvaise fortune bon cœur, Faé, donc choix par défaut, est maintenu. Et pour son premier test, il bat le champion d’Afrique en titre. Son match est cohérent. Il prend des décisions radicales, en remettant en scelle un Jean-Michel Seri, Max-Alain Gradel, en installant Kossounou en défense. Il met Kessié sur le banc, qui à son entrée égalise et ensuite exécute le penalty victorieux. La chance sourit aux audacieux, dit-on. Le coach imprime sa marque, il n’y a pas d’intouchable.  Seko, le porte-étendard national se voit souvent remplacé, par exemple. Il a pour ainsi dire, pour ses débuts, toujours la lecture lucide des matchs. Après Kessié remplaçant buteur (vs Sénégal), c’est Adingra et Omar Diakité substituts dans un match mal embarqué contre le Mali qui offrent la qualif en demi à la Côte d’Ivoire.  Encore contre la RDC le coup Haller et Adingra au départ est une réussite. Le coach aujourd’hui a convaincu l’opinion. Une victoire l’installerait au rang d’immortel.

Peseiro comme Faé : la réussite inattendue du pari donné perdant

Le parcours de Faé ressemble à certains égards à celui du technicien portugais de 63 ans à la tête du Nigeria, qui a retourné les opinions défavorables sur sa personne. Car oui, avant la CAN, Peseiro était fortement critiqué. La raison à une campagne de qualifications à la CAN poussive eu égard au standing  du Nigeria. Mais encore à un début d’éliminatoires pour le Mondial raté, avec 2 nuls face aux plus que modestes Lesotho et Zimbabwe.

Le Nigeria n’offrait aucune certitude dans le jeu. Ce qui explique, qu’à un moment donné, un vote a même été lancé en ligne, pour s’interroger sur son maintien ou pas à la tête des Super Eagles. Ironie du destin, le technicien est maintenu après avoir accepté de baisser son salaire, mais surtout parce que la Fédération en cas de licenciement, n’aurait pas eu les moyens de lui payer ses indemnités. « Si nous avions l'argent (pour payer ses indemnités), nous serions prêts à le démettre de ses fonctions, nous ne sommes pas contents », affirmait, Nse Essien, membre du comité exécutif de la Fédération nigériane de football (NFF), auprès des médias.

Alors que donc que personne n’avait foi en lui, le technicien presque honni, contre toute attente, réalise une CAN très consistante. Il semble avoir trouvé la bonne alchimie dans son groupe. Comme quoi le temps est le meilleur juge ! Avoir un groupe à disposition, durant un certain moment, est capital. Le coach s’est réinventé avec un 3-5-2 qui fait des étincelles.

Il a, sauf contre l’Afrique du Sud, lors de la demi-finale, toujours dominé ses matchs sur le plan technico-tactique. Contre la Côte d’Ivoire en poules, le Cameroun en 8es, l’Angola en quart. Il a réussi à rétablir son nom dans l’opinion. La gagne contre la Côte d’Ivoire, lui octroierait une place dans la légende et peut-être un statut d’indéboulonnable. Au football les choses changent vite !

Lire sur le même sujet : CAN 2023 : Nigeria vs Côte d'Ivoire, il n'en restera qu'un !

Emerse Faé ou l’immédiateté de la bonne formule ; Peseiro, l’équation résolue avec le temps

La seule différence notable entre les 2 techniciens c’est que Faé, a été convaincant dès ses débuts et Peseiro, lui semble se bonifier avec le temps. Faé dans l’urgence a eu le bon diagnostic, pour donner l’électrochoc nécessaire à la sélection.

Quand Peseiro, moins instinctif, s’est bonifié avec le temps comme le bon vin.  Emerse est moins expressif sur le terrain, voire est plutôt calme, mesuré, proche de ses hommes. En face Peseiro dans cette CAN affiche beaucoup de nervosité, c’est un grand hâbleur depuis le banc. Sans doute cela s’explique par l’âge. Il gère moins bien la pression en tout cas à en juger que sur cette CAN.

Emerse Faé : le parcours

Emerse Faé, international ivoirien, a débuté sa carrière de joueur, à Nantes en 2003-2004. Il y évoluera jusqu’en 2007. Il rejoint ensuite Reading pour une année, avant de revenir jouer à Nice jusqu’à ce que des phlébites à répétition, le poussent à stopper sa carrière brutalement à 28 ans (2012).

L’OGC Nice lui propose une reconversion. Voilà comment le jeune joueur tombe dans le métier. Il commence au bas de l’étage en tant que formateur, pour ensuite, se voir confier la réserve de Clermont en 2021-2022 en National 3. Cela par le directeur de Clermont qui l’avait rencontré lors de sa formation d’entraineur entre 2018 et 2020.

Il recoit par la suite, le 20 mai 2022, une proposition de son pays pour gérer la sélection espoir et être adjoint de Gasset. La suite est connue, et continue de s’écrire. Emerse a une réussite insolente depuis qu’il a les rênes de la sélection, 3 matchs, 3 victoires.

Emerse Faé, coach débutant, homme simple, calme

Emerse Faé est décrit par ses connaissances comme « proche et apprécié de ses joueurs. Il savait ce qu’il voulait », selon Didier Digard. Alain Mayzerac sur l’équipe le décrit « simple, très exigeant…, rigoureux…avec beaucoup d’humanisme… ». Son flegme, son caractère mesuré se dégage aussi de ses discours, mais également de son attitude sur le banc. Il trouve toujours les mots justes dans les interviews. Il dégage une grande maturité d’esprit pour un technicien aussi jeune. Même lorsque les rumeurs sur la venue de Renard ont été annoncés. Il a été exemplaire dans le discours.

Ce résultat positif à la CAN est une excellente chose après les moments difficiles qu’il a traversés, avec l’arrêt de sa carrière à la fleur de l’âge. C’est peut-être aussi un clin d’œil du destin, après tout ce qu’il a vécu. « Les épreuves préparent souvent les gens ordinaires à un destin extraordinaire », dit Clive Staples Lewis. Il semble en être la preuve.

Peseiro le sanguin : plus de vingt ans sur les bancs

En comparaison de Faé, José Peseiro est un technicien au curriculum vitae évocateur. Le Portugais a une vingtaine d’années d’expérience. A 63 ans, il a bourlingué un peu partout. Il a entrainé 19 clubs, dans des pays aussi divers que le Portugal, la Roumanie, la Grèce, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabe Unis.  Peseiro a géré 2 sélections avant le Nigeria (l’Arabie Saoudite, le Venezuela). Il a aussi été adjoint de Carlos Queiroz au Real Madrid. Peseiro a entrainé les plus grands clubs portugais dans des expériences souvent pas longues. Le Sporting Portugal par 2 fois avec lequel, il a atteint la finale de la Coupe de l’UEFA perdue en 2005. Il a aussi entrainé Porto et Braga. Riche de son parcours long mais tortueux, il a tardé à convaincre le public nigérian, avec des résultats pas à la hauteur de l’effectif qu’il a à disposition.

Mais avec sa dernière cartouche, la CAN, débutée par un résultat décevant, il a trouvé son système, fédéré le groupe qui dégage une grande maturité. Et en toute logique, il a atteint la finale. Il a réussi dos au mur à retourner l’opinion. Peseiro, se définit comme un entraineur adepte du beau jeu, qui aime la possession. Ce qui apparait aussi dans cette CAN, c’est que c’est un coach sanguin, volubile et très expressif. Il n’hésite pas en s’en prendre aux joueurs qui ne respectent pas les consignes ou pour de mauvaises décisions. Il vit plus les matchs que son cadet.

Qui triomphera entre la jeunesse et l’expérience ?

La revanche est donc déjà là, pour les 2 techniciens, ou sous-estimé (Faé) ou desestimé (Peseiro), qui ont déjà déjoué tous les pronostics des sceptiques. Cela en ayant conduit leur équipe en finale. Mais l’histoire sera encore plus belle, au soir du 11 février pour un des deux protagonistes que beaucoup de choses lient mais que l’âge et surtout l’expérience opposent.

L’entraineur vainqueur inscrira son nom dans l’histoire du football continental et surtout de son pays. Qui triomphera de la Côte d’Ivoire ou du Nigeria ? Quid de l’élan du débutant ou de l’expérience de l’ancien ? Rendez-vous est pris pour le début de la rencontre à 20h GMT au stade Alassane Ouattara, d’Ebimpé pour clore ce chapitre déjà beau, pour les 2 techniciens et leurs troupes. La CAN quelle quoi soit l’issue du match consacrera une surprise, un miraculé. Faé, le scénario auquel personne n’avait pensé ou Peseiro, le cauchemar annoncé, transformé en rêve éveillé.

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