A la suite du retrait de l'organisation de la CAN 2025 à la Guinée, la Confédération africaine de football lance un appel à candidatures afin de trouver le nouveau pays hôte du tournoi panafricain. Plusieurs pays ne cachent pas leur envie de remplacer la Guinée au pied levé.
C'est finalement le vendredi 30 septembre que le couperet est tombé avec l'annonce du retrait de l'organisation de la CAN 2025 à la Guinée. A la veille du tirage au sort des groupes du CHAN 2022 en Algérie, la Confédération africaine de football a officialisé une décision prise depuis déjà quelques semaines. Dans la foulée, l'instance a lancé un appel à candidatures afin de trouver un nouveau pays hôte, capable d'organiser le tournoi dans les délais, à l'image de l'Egypte qui avait remplacé le Cameroun pour l'édition 2019. Sans réelle surprise, deux pays ont immédiatement été cités comme candidats les plus crédibles pour organiser le tournoi : l'Afrique du Sud et le Maroc.
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Forts de leurs installations existantes (et consolidées au fil des années) depuis leurs candidatures pour l'organisation de la Coupe du monde 2010, finalement attribuée à l'Afrique du Sud au détriment du Maroc, les deux pays ont manifesté leur intérêt en vue de faire acte de candidature. Ce qui en fait des favoris logiques aux yeux de bons nombres d'observateurs du football africain. D'un côté, l'Afrique du Sud a déjà eu à jouer le rôle de sauveur de la CAN, en organisant l'édition de 2013 à la place de la Libye. De son côté, le Maroc veut renouer avec la compétition continentale après le rendez-vous manqué de 2015, en raison du virus Ebola. De par leurs infrastructures sportives, leurs réseaux de transport et capacités hôtelières, les deux dossiers pourraient receler de sérieux avantages. Encore faudra-t-il que les deux soient appuyés par leurs gouvernements respectifs. Ce qui n'avait par exemple pas été le cas de la Fédération sud-africaine en 2019.
De quoi donner des ambitions à d'autres protagonistes pour l'organisation de la CAN 2025, d'autant plus que le président Motsepe a indiqué samedi en conférence de presse qu'une dizaine de pays ont fait part de leur envie de remplacer la Guinée. Parmi lesquels l'Algérie. Pays hôte du CHAN 2022 qui aura finalement lieu en janvier 2023, le pays des Fennecs entend se positionner et pleinement profiter du CHAN pour servir de test grandeur nature en vue de l'organisation de la CAN. « Il est temps que l'Algérie organise des événements d'envergure, on va présenter un bon dossier pour organiser la Coupe d'Afrique des Nations 2025. Nous allons prouver que l'Algérie est capable de le faire. La délégation d'inspection de la CAF s'est montrée satisfaite des installations sportives en vue du Championnat d'Afrique des nations CHAN 2022 que l'Algérie va abriter en janvier prochain. On défendra notre dossier de candidature jusqu'au bout », a ainsi annoncé le ministre des Sports, Abderrazak Sebgag.
Le COSAFA en quête d'influence
Et si certains ont la capacité d'organiser cette CAN 2025 dans des délais assez courts, d'autres en ont l'envie, à défaut pour l'heure de pouvoir répondre au cahier des charges de la CAF. C'est d'ailleurs le cas du Sénégal, toujours intéressé pour abriter la grand-messe du football africain qu'elle n'a plus accueilli depuis 1992. Le gouvernement sénégalais a d'ailleurs tenté un appel du pied en direction de la Guinée en vue d'une co-organisation, sans succès. En Afrique australe, si l'Afrique du Sud est un mastodonte, d'autres pays de la zone COSAFA verraient d'un bon œil l'organisation du tournoi. La Zambie n'a de ce point de vue pas caché ses velléités, même si pour l'heure là aussi une candidature solitaire pour l'horizon 2025 semble difficile à concrétiser. Dans cette même zone COSAFA, le Botswana et la Namibie, mais aussi l’Ouganda et la Tanzanie (en zone CECAFA) qui ont déposé des candidatures communes pour l'organisation de l'édition 2027 de la CAN, pourraient être tentés de se rabattre sur celle de 2025.
Ce qui laisse déjà quelques solutions de repli à la Confédération africaine de football, en attendant l'officialisation des candidatures. « Je peux vous assurer qu'il n'y a aucun pays en Afrique qui va être favorisé ou qui pourra faire pression à propos d'un autre pays. Nous voulons donner leur chance à tous les pays. Ce qui est important à mes yeux, c'est ce que pensent de nous les gens en Afrique, leur perception. Est-ce qu'ils pensent que nous agissons de manière juste ?», a avancé le président Motsepe histoire de montrer que la solidité des dossiers sera l'argument décisif au moment du choix du nouveau pays hôte de la CAN 2025. D'ici-là, les premières candidatures officielles ne devraient plus tarder et des surprises sont à prévoir, comme un possible ticket Bénin-Nigeria, deux pays qui ont manifesté leur envie de collaborer pour organiser une CAN à l'avenir.