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CAN U17 : l'Académie Mohammed VI, noyau d'un Maroc solide

Le football marocain s'illustre encore après les prouesses des clubs en compétitions CAF et de l'équipe nationale A lors de Coupe du monde 2022. Les U17 de Said Chiba ont, pour la première fois, atteint la finale de la CAN avec seulement 2 buts concédés. Une performance qui s'explique, en partie, par la bonne école marocaine, dont l'Académie Mohammed VI (AMF) reste le plus illustre exemple. Dans cet entretien, Abdellatif Belmahdi, formateur des U15 au sein de l'AMF, revient sur les contours de cette réussite et l'évolution des jeunes joueurs.

CAN U17 Maroc Académie Mohammed VI
Les U17 marocains heureux de leur qualification en finale de la CAN

SNA : Encore une fois l'Académie Mohammed VI de Football (AMF) se distingue particulièrement en plaçant plusieurs éléments dans l'équipe nationale des U17 finaliste de la CAN, quels sont les secrets de cette production continue de talents ?

Abdellatif Belmahdi : Il n'y a pas de secret. Le seul secret reste le travail. Il faut savoir qu'au niveau des équipes nationales de jeunes, le pourcentage de joueurs passés par l'Académie tourne quasiment autour de 60%, en dehors des joueurs provenant d'équipes européennes. Lors de cette CAN U17, nous avons encore 8 éléments de l'Académie Mohammed VI de football (AMF). Ils étaient neuf au départ, mais l'un s'est blessé à la dernière minute. Tous ne sont certes pas titulaires. Il y a les remplaçants tels que Marouane Bayane, l'ailier et Said Errafi, mais cela montre que le secret reste le travail. L'objectif de la création de cette académie est d'alimenter continuellement les sélections nationales de jeunes avec le maximum de joueurs possible. Notre politique est de pouvoir mettre la main sur des joueurs dès leur jeune âge.

Comment se passe le recrutement, la recherche de pépites ?

Nous avons effectivement deux types de recrutement. Nous avons des cellules dans tout le Royaume, dans toutes les villes, du Nord au Sud... Il y a aussi le recrutement à l'extérieur de l'Académie. Nous essayons donc de trouver les bons profils dans certaines associations. Nous essayons de ne pas trop piocher dans les clubs, car nous avons aussi chez nous des U13. C'est à cet âge qu'ils intègrent l'Académie. Dans les cellules, il arrive de trouver des U10, des U9, mais nous prenons leur contact et nous attendons qu'ils aient l'âge pour rejoindre l'Académie. Car, nous ne voulons pas les éloigner de leurs parents à cet âge-là.

Deux éléments de l'Académie Mohammed VI de football se distinguent particulièrement, le gardien Taha Benrhozil et le capitaine Ait Boudlal, pouvez-vous revenir sur leur parcours ?

Les deux jeunes sont impressionnants, car ils font partie des joueurs surclassés. A l'Académie, ils n'évoluent pas avec les U17, ils jouent plutôt avec les U21 et dans le championnat national des espoirs. C'est aussi le cas des Adam Chakir, Hamza Koutoune et Fouad Zahouani. La plupart n'avaient joué aucun match en U17 à l'Académie. Ils sont impressionnants, car ils ont l'habitude d'évoluer avec les espoirs. Il faut savoir que chaque équipe du championnat national espoirs peut intégrer trois ou quatre éléments U17. Cela reste surtout bénéfique pour le joueur dans son évolution.

Ces jeunes arriveront prochainement à la fin de leur formation à l'Académie. Ils vont sortir l'année prochaine. Et ils devront partir avec un certain bagage pour devenir professionnel.

Quant à leurs qualités intrinsèques, Ait Aboudlal a déjà montré qu'il est capable de garder sa concentration. Au-delà de ses qualités techniques, il a aussi montré qu'il peut guider cette équipe. Même dans les moments difficiles, il a prouvé qu'il est capable de tenir la baraque.

Nous l'avons vu face au Mali, qui est une très bonne équipe capable de déséquilibrer l'adversaire, de mettre de l'intensité, dans l'axe et sur les côtés... Pour nous, le meilleur moyen de les mettre à mal était de bien défendre avec Ait Aboudlal et de profiter des contre-attaques ainsi que des coups de pied arrêtés. Sur les coups de pied arrêtés, le Maroc a failli marquer à trois reprises.

Abdellatif Belmahdi formateur à Académie Mohammed VI de football
Abdellatif Belmahdi, formateur à l'Académie Mohammed VI de football

Quid de Taha Benrhozil...?

C'est le profil des gardiens modernes. Le dernier rempart n'est pas qu'un gardien aujourd'hui. Taha est différent notamment de Reda Tagnaouti passé aussi par l'Académie Mohammed VI de football, qui est très bon sur sa ligne. Qui a déjà disputé deux Coupes du monde et gagné deux LDC CAF. Mais dans la formation de l'Académie, on a déjà un gardien qui est sous contrat avec Strasbourg, Alaa Bellaarouch. Il a les mêmes qualités que Taha. Ce que réalise Taha Benrhozil dans cette CAN U17 est à l'image de ce que l'Académie Mohammed VI de football essaie de leur inculquer. Nous évoluons, en effet, avec les tendances du football moderne : jeu de pieds, lecture des trajectoires, anticipation des profondeurs.... Taha pour moi est sur la bonne voie pour devenir un très bon gardien.

Vos joueurs doivent actuellement être très sollicités?

Cela arrive souvent avec les résultats du football marocain et la visibilité qu'il y a maintenant. C'était notamment le cas lors du Tournoi International U19 de haut niveau organisé récemment (remporté par l'Académie Génération Foot du Sénégal ndlr). C'était un plateau relevé avec notamment la participation du Real Madrid, de Lyon, de la Real Sociedad.... Ce type d'événements ramène de la visibilité à l'Académie Mohammed VI de football. Et c'est bénéfique, puisque nous souhaitons que ces jeunes puissent intégrer des clubs européens et y évoluer par la suite.

Après une période de football champagne, le foot marocain semble opérer un virage avec une approche tactique bien meilleure, que pouvez-vous dire sur cette évolution ?

Il n'y a pas que le football marocain qui a évolué dans ce domaine. Avant tout le monde disait que le football africain est un football "champagne", mais quand il s'agit de défendre et de garder une discipline tactique, il y avait plus d'hésitation. Maintenant, tous les cadres sont très bien formés au Maroc. Le staff des U17 est local et est bien formé. Nous avons une identité marocaine désormais. Depuis que le Roi a investi dans ce football, ce qui a permis de ramener de bonnes personnes à certains postes, il y a une bonne dynamique. Et cela va aller de l'avant. Aujourd'hui, le Maroc est l'une des meilleures nations africaines voire mondiales.

Comment voyez-vous la finale face au Sénégal ?

Ce sera dur pour les deux équipes. Le Maroc a gagné en expérience après avoir affronté le Nigeria et le Mali. Je pense que le Sénégal ressemble plus ou moins à ces deux équipes. Donc l'expérience acquise sera avantageuse pour le Maroc. Le Sénégal a aussi souffert contre le Burkina Faso. Vu que nous sommes sortis de ces confrontations avec succès, je pense que le Maroc aura un petit avantage sur le plan psychologique, car il arrive à bloquer des équipes très offensives. Mais, bien évidemment, il faudra matérialiser toute cette expérience acquise sur le terrain lors de la finale de vendredi.

Propos recueillis par Mohamed Hadji

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