Sébastien Desabre, le sélectionneur français des Léopards A congolais, va assister au Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) en Algérie. Mais le technicien aura surtout un rôle d’observateur, qu’il développe pour Sport News Africa.
Corentin Martins (Libye) et Amir Abdou (Mauritanie), entre autres, sont également en charge de la sélection locale. Pourquoi n’est-ce pas votre cas ?
Il y a des compétences en RD Congo. Il me semble donc tout à fait logique que la sélection locale soit confiée à un coach congolais. J’ai signé au mois d'août dernier, et mon travail consiste à qualifier l’équipe A pour la CAN en Côte d’Ivoire. J’ai déjà assez de travail de ce côté-là, et même si on m’avait proposé de prendre en charge la sélection locale, je ne pense pas que j’aurais accepté. Comme je vous l’ai dit, Otis Ngoma, le sélectionneur des locaux, fait du très bon travail, il est expérimenté, et moi, je dois avant tout me concentrer sur mon équipe. Ces dernières semaines, j’ai beaucoup voyagé en Europe, notamment en Belgique, en Allemagne, en Angleterre et en Ecosse, pour voir des joueurs.
Vous étiez présent en Tunisie pour le stage de préparation, et vous le serez lors de la phase finale. Quel sera exactement votre rôle ?
Il y a des joueurs qui ont déjà évoluer en A et qui vont participer à ce CHAN. On prépare la suite des qualifications, avec deux matches très importants face à la Mauritanie au mois de mars. Mon travail consiste donc à les observer, mais également à regarder les autres joueurs de cette sélection locale, qui pourraient éventuellement intégrer l’équipe A. Je suis en RDC depuis six mois, je vis là-bas, j’ai donc pu assister à de nombreux matches de championnat, de coupes africaines et aux matches qualificatifs du CHAN face au Tchad. Mais cette compétition internationale va me permettre de les observer dans un autre contexte.
Échangez-vous beaucoup avec le staff technique ?
Oui. J’assiste aux entraînements, aux matches amicaux. Il y a de la vidéo, notamment sur les adversaires du premier tour (Sénégal, Ouganda, Côte d’Ivoire), des échanges divers et variés sur l’équipe, les joueurs, mais moi, je ne suis là que pour donner mon avis si on me le demande. Le patron, c’est Otis, il connaît très bien son job. Je vais aussi m’intéresser aux autres équipes du groupe, pourquoi pas aller voir le Soudan, adversaire de mon équipe en qualifications pour la CAN, et dont presque tous les joueurs de la sélection A vont disputer le CHAN.
Y-a-t-il une grosse attente autour de cette sélection locale en RDC ?
La RD Congo a remporté deux fois le CHAN (2009, 2016). Il y a effectivement une réelle attente de la part des supporters congolais, d’autant plus que la sélection A ne s’est pas qualifiée pour la CAN au Cameroun, ni pour la Coupe du Monde au Qatar et qu’elle a perdu ses deux premiers matches éliminatoires pour la CAN en Côte d’Ivoire. Les Léopards locaux sont tombés dans un groupe relevé, avec une équipe ougandaise toujours difficile à jouer, alors que le Sénégal et la Côte d’Ivoire s’appuient sur des joueurs évoluant dans de bons championnats.
Vous êtes en RDC depuis six mois. Quel est votre regard sur le championnat congolais ?
Il y a de la qualité. La RDC est un grand pays de football. Actuellement, aucun club ne prend vraiment le dessus sur les autres, même si le TP Mazembe, qui a été éliminé en Ligue des Champions, ce qui a constitué un petit évènement, Vita Club et DCMP restent de grands clubs. D’autres travaillent bien également. Il y a un immense potentiel en RD Congo, un pays très vaste.
Alexis BILLEBAULT
