Said Bakari, un des cadres de la sélection comorienne, s'est prononcé dans une interview accordée à Sport News Africa avant les deux matchs décisifs en novembre, comptant pour les éliminatoires de la CAN 2025. L'arrière droit du Sparta Rotterdam ne vise que la prochaine Coupe d'Afrique des nations avec les Cœlacanthes.
Après quelques années de traversée de désert, les Comores reviennent sur le devant de la scène. Avec le sélectionneur Stefano Cusin, les Cœlacanthes redeviennent une équipe redoutable. La preuve, ils ont pris 4 points sur 6 possibles face à la Tunisie en octobre. Said Bakari est revenu sur la méthode du travail du coach, les ambitions de la sélection et les raisons des débuts timides dans les éliminatoires de la CAN 2025.
Après la CAN 2021, les Comores ont connu un passage à vide. Comment expliquez-vous ce retour au premier plan ?
Said Bakari : C'est un peu difficile à expliquer. Il y a eu certains changements notamment le changement du coach. Il y a eu beaucoup de choses en interne qui se sont passées. Il y a eu de nouvelles organisations. Donc, la transition a été un peu difficile. Je pense que les résultats n'étaient pas si mauvais. Mais, comme on ne s'était pas qualifié à la CAN d'après, c'était un échec. Je pense qu'on avait fait de bonnes prestations. Malheureusement, les résultats n'ont pas suivi. C'est un peu difficile à expliquer. Je ne pense pas qu'il y ait une raison. Dans une organisation, ça peut arriver et c'est ce qui s'est passé tout simplement. On a essayé de faire du mieux qu'on pouvait mais sur ce moment-là il y avait eu plus de difficultés pour l'équipe nationale.
Le sélectionneur Stefano Cusin en est pour beaucoup. Quelle est sa méthode ? Et qu'est-ce qui a fondamentalement changé depuis son arrivée ?
Said Bakari : Depuis l'arrivée du coach, il a déjà voulu imposer une bonne rigueur défensive. Il a ramené la discipline et la rigueur défensive. Il est à cheval sur les placements et la méthode de défense et aussi un jeu plus direct vers l'offensive. Le coach aime bien la construction mais il aime aussi la rapidité pour aller vers les buts. C'est ce qui a fait mal aux équipes qu'on a rencontrées depuis son arrivée. Chaque coach a son identité.
« Contre la Gambie et Madagascar, on a eu un manque d'efficacité »
Après deux matchs nuls, vous avez pris 4 points en 2 matchs face à la Tunisie contre toute attente. Quel était l'état d'esprit avant cette double confrontation ?
Said Bakari : L'état d'esprit était le même. Tous les matchs qu'on a joués, on les a joués pour les gagner. Contre la Gambie et Madagascar, on a eu un manque d'efficacité. Ça a été la différence. Contre la Tunisie, on a eu moins d'occasions mais on a été plus efficace. L'état d'esprit et l'objectif ont été toujours les mêmes. Du premier au dernier match, c'était les 3 points et c'est ce qu'on a essayé de faire. Sur les deux premiers, ça n'a pas réussi. L'état d'esprit était le même ; la victoire, jouer pour s'imposer. C'était le plus important pour nous et grâce à Dieu, on a réussi à gagner contre la Tunisie. On espère continuer sur cette dynamique, de continuer à engranger des points et ne surtout pas perdre.
« On souhaite gagner le premier match pour se qualifier et ensuite enchaîner »
Novembre sera décisif pour les Comores avec le déplacement en Gambie et la réception de Madagascar. Comment comptez-vous aborder cette rencontre ?
Said Bakari : Le rassemblement de novembre, on l'aborde avec le même état d'esprit que le précédent. On sait que rien n'est joué, rien n'est fait. Beaucoup de gens pensent qu'après une victoire contre la Tunisie et des résultats contre d'autres équipes qu'on est prêt à affronter la Gambie et Madagascar et cela devrait être une formalité, ce qui n'est absolument pas le cas. On va aborder ces matchs avec les pieds sur terre et l'humilité et le travail bien-sûr. On souhaite gagner le premier match pour se qualifier et ensuite enchaîner. L'objectif, c'est de gagner tous les matchs. On veut gagner tout simplement. C'est ça l'état d'esprit. On veut aborder les matchs comme il le faut je l'espère. On va prendre match après match. On va se concentrer sur la Gambie et essayer d'engranger les trois points et après on se tournera vers le match contre Madagascar.
À l'aller, les Comores ont enregistré deux nuls face à la Gambie et à Madagascar. Qu'est-ce qui a manqué aux Cœlacanthes en septembre ?
Said Bakari : Sur les deux premiers matchs, ce qui a manqué je pense, c'était l'efficacité. C'est vrai que ce sont des matchs qui sont arrivés à une période où physiquement on n'était pas tous dans les meilleures conditions. Certains avaient changé de club, d'autres avaient moins de temps de jeu, c'était le début de saison dans les championnats. On est arrivé dans une période où c'était un peu plus difficile. On a eu des occasions, on a produit du bon football aussi mais je pense que c'est dans la dernière phase qu'on s'est manqué. Le plus important, c'est qu'on se crée les occasions. Footballistiquement, on était au niveau qu'on voulait. J'espère qu'aux prochains matchs, on va encore s'améliorer et pouvoir concrétiser toutes les occasions qu'on a.
« Les équipes nous craignent un peu plus maintenant »
Comment jugez-vous la progression de l'équipe sous Stefano Cusin ?
Said Bakari : Je pense que l'équipe a gagné en maturité, c'est sûr avec l'expérience. Il y a beaucoup de joueurs qui ont découvert le niveau international, beaucoup de jeunes joueurs aussi. La qualité technique y est toujours. Je pense qu'on devient une équipe qui est de plus en plus dangereuse qui recherche l'excellence et qui est exigeante envers elle-même. La progression est plutôt globale, elle est mentale et psychologique. Je pense que les équipes nous craignent un peu plus maintenant et il faut qu'on continue dans ce sens et ça passe par le travail des joueurs, du coach et du staff qui s'améliorent et j'espère qu'on continuera dans ce chemin-là.
Quelles sont les ambitions à court terme de l'équipe ?
Said Bakari : A court terme déjà, c'est de gagner le match contre la Gambie qui nous assurera la qualification (ndlr, CAN 2025). C'est le plus gros objectif actuel, c'est de se qualifier à la Coupe d'Afrique. Une fois qualifiée, c'est de se préparer parce qu'il y aura les matchs de Coupe du monde (ndlr, éliminatoires Mondial 2026). On prendra match après match, compétition après compétition. Mais l'objectif à court terme, c'est déjà gagner contre la Gambie et de s'assurer la qualification, c'est le mot d'ordre. Après, on se dirigera vers le match de Madagascar et on se concentrera sur les matchs de Coupe du monde.
