Comme un peu partout en Afrique subsaharienne, de fortes chaleurs s’abattent ces derniers temps sur le Congo-Brazzaville. Et c’est sous ces chaleurs étouffantes que se joue la Ligue 1 de football. L’adaptation devient ainsi un défi, mais surtout un grand enjeu.
De notre correspondant au Congo
« Nous sommes prêts à les affronter », promet Rock Davy Tsoumou Likibi. En accueillant ce 7 avril, Étoile du Congo de Brazzaville dans le cadre de la 18e journée de Ligue 1, l’ailier gauche de V Club Mokanda de Pointe-Noire et ses coéquipiers entendent remuer ciel et terre pour prendre trois points. Ce qui permettrait aux Vert et Noir (8e avec 22 points) de détrôner Étoile du Congo qui pointe à la 7e place avec 24 points. De son côté, c’est une Étoile du Congo qui, espérant une défaite de Diables noirs de Brazzaville (6e avec 25 points) face à Nathaly’s de Pointe-Noire, entend poursuivre son ascension au sommet de la Ligue 1 congolaise de football.
Mais quels que soient les enjeux, les deux adversaires comme les douze autres clubs engagés dans la compétition doivent affronter un adversaire commun : la forte chaleur qui s’abat depuis fin février sur tout le pays ou presque.
Les services météorologiques font état d’une température moyenne maximale de 33 degrés et d’une température minimale de 27 degrés durant cette période. Et malgré des averses « éparses », le mercure pourrait encore grimper bien au-delà de 31 degrés. « Une situation presque exceptionnelle, car très rarement le mercure monte à ce niveau en cette période. On n’a pas besoin d’être climatologue ni météorologue pour constater l’impact du changement climatique », explique un météorologue en service à Pointe-Noire.
Une situation exceptionnelle qui n’est pas sans conséquences, notamment sur les activités sportives et singulièrement sur le football. « Oui, vraiment la chaleur nous fait mal cette année. Jouer sous ce cuisant soleil, c’est infernal. Et cela réduit très significativement les performances des joueurs », déplore Rock Davy Tsoumou Likibi.
Des risques sanitaires sont aussi évoqués par des experts, à l’instar de la fièvre thermique et de l’accélération du rythme cardiaque en raison de l’augmentation du débit sanguin.
Du côté des staffs dirigeants des clubs de Cono-Brazzaville, l’on se dit conscient de la réalité. « Nous savons quelles souffrances endurent les enfants en jouant sous ces chaleurs écrasantes. Ce qui influe sur leur rendement sur le terrain », reconnaît Cyr Niaty, coach adjoint de V Club Mokanda.
Et pourtant, il faut s’adapter à la situation. « Nous essayons de nous adapter à cette dure réalité. Chez nous par exemple, nous avons résolu de décaler les heures des séances d’entraînements. Comme vous l’avez constaté, nous ne nous entraînons plus dans les après-midis. On s’arrange à faire nos entraînements durant la matinée, avant que le soleil ne soit au zénith. Mais là aussi, ce n’est pas du tout facile, car ces jours-ci, le soleil se lève dès les premières heures avec la même chaleur brûlante », déplore encore Niaty.
Lire aussi : Congo : la difficile intégration des femmes dans des instances sportives
Ces difficultés d’adaptation sont également éprouvées au niveau des organisateurs. « On peut bien décaler les rencontres le soir. Mais les coupures intempestives et incessantes d’électricité ne nous facilitent pas la tâche. On se débrouille comme ça », explique une source proche de la Ligue nationale de football (LINAFOOT).
Toutes les équipes de Congo-Brazzaville n’ont guère d’autre choix : se débrouiller jusqu’à la fin de la Ligue 1 prévue le 2 juin prochain.
John Ndinga Ngoma