Un comité de normalisation a été placé à la tête de la Fédération Congolaise de football association par la FIFA avec comme président Dieudonné Sambi. Et alors qu'il est appelé à mener l'organe congolais aux élections dans 7 mois, le CONOR bute déjà sur une résistance interne à la FECOFA.
Le torchon brûle à la Fédération congolaise de football association (FECOFA) entre les secrétaires généraux sortants du comité exécutif déchu le 24 avril dernier et le comité de normalisation placé par la FIFA. Pour cause, la décision prise par le CONOR de placer un nouveau secrétariat général en nommant maître Innocent Kibundulu et Betty Ndandani respectivement aux postes de secrétaire général et secrétaire générale adjointe en lieu et place du Belge Situatala et Patrice Mangenda.
En désaccord total avec la décision du CONOR, les deux secrétaires généraux sortants ne veulent, jusque là, pas effectuer la passation de service. Patrice Mangenda a d'ailleurs envoyé une plainte à la secrétaire général de la FIFA, Fatma Samoura, pour dénoncer cet acte du CONOR qui, selon lui, veut aller au-delà des missions qui lui ont été assignées lors de sa mise en place. Il va jusqu'à contester la présence, dans le comité de normalisation, des deux experts FIFA-CAF qui ont accompagné l'ancien comité déchu, à savoir Dieudonné Sambi et maître Guy Kabeya qui sont devenus respectivement président et vice-président du CONOR.
«C'est avec exaspération que je me permets de vous écrire au regard de la détérioration progressive de l'environnement de travail. Les deux experts FIFA-CAF figurant dans le CONOR ont cessé d'être des experts et sont devenus respectivement président et vice-président du CONOR» a-t-il écrit, estimant que les deux experts FIFA-CAF ne devaient pas figurer dans le CONOR car ayant échoué ensemble avec l'ancien comité exécutif déchu.
Patrice Mangenda a aussi dénoncé une gestion financière opaque de Monsieur Dieudonné Sambi depuis son arrivée à la FECOFA et demande un audit. Il estime par ailleurs que le CONOR est un cercle d'amis du secrétaire général de la CAF, Véron Mosengo, avec lesquels il a grandi à Yolo, un quartier de Kinshasa. Tous les membres qui le composent ont vécu dans ce quartier hormis maître Guy Kabeya, qui est par ailleurs, avocat de Me Sambi. Il révèle même que ce dernier l’avait défendu lorsqu’il était arrêté pour une affaire de détournement de fonds.
Cette plainte envoyée à la FIFA n'inquiète en aucun cas les membres du CONOR. Interrogé à ce sujet, maître Guy Kabeya, vice-président et porte-parole du CONOR répond : «Si la FIFA nous vire, nous partirons car ce n'est qu'un mandat».
Plusieurs analystes sportifs congolais doutent de la capacité du CONOR à remplir toutes ses missions en 7 mois. Ils estiment que le mandat du CONOR sera prolongé. Mais ce n'est pas du tout ce que démontrent les membres du comité de normalisation qui, deux semaines seulement après leur installation, ont publié un nouveau calendrier électoral.
Selon ledit calendrier, tout va prendre fin le 11 novembre 2023 avec l'élection du nouveau comité exécutif de la FECOFA, soit 19 jours avant la fin du mandat du CONOR. Considérant ce calendrier, l'élection des membres des comités électoraux et de recours aura lieu le 8 juillet 2023.
Pour l'élection du nouveau comité exécutif de la FECOFA, le dépôt de candidatures débutera le 27 septembre et prendra fin le 12 octobre. Les listes de candidats aux différents postes du comité exécutif seront publiées le 1er novembre 2023 avant la tenue de l'Assemblée générale extraordinaire et élective le 11 novembre.
Jonathan MASIALA
