Excepté les moins de 17 ans, qualifiés pour la CAN en Algérie (29 avril au 19 mai 2023), les différentes sélections de football du Cameroun empilent les défaites ces derniers temps. Explications.
De notre correspondant au Cameroun,
Le football camerounais ne cesse de s'enfoncer dans la médiocrité. A l’image du club de Coton Sport de Garoua, éliminé de la Ligue des champions de la CAF après six défaites consécutives. Les sélections nationales du Cameroun sont également devenues le paillasson préféré des nations qu’elles affrontent. Tant au plan continental qu’international. Seule rescapée, la sélection des moins de 17 ans, qualifiée pour la CAN en Algérie (29 avril au 19 mai 2023).
Depuis que le président de la Fécafoot, Samuel Eto’o, a procédé à ses premières nominations au sein des staffs techniques en février 2022, les sélections du Cameroun ont en effet perdu plus de matchs qu’elles en ont gagné. Un an après l’arrivée de Rigobert Song sur le banc des Lions Indomptables, la sélection a disputé 12 matchs officiels, pour un bilan de 3 victoires, 5 défaites et 4 nuls. Si certaines contre-performances font véritablement tache (comme la défaite 2-1 subie le 28 mars contre la Namibie), le Cameroun a aussi perdu 9 places au dernier classement FIFA.
En sélections inférieures, les Lions locaux ont été sortis au premier tour du Championnat d’Afrique des Nations 2023 par le Niger. Les Lionceaux U20 et U23 eux, n’ont pas été capables d’obtenir une qualification pour les CAN de leurs catégories respectives. Au fond, toutes ces sélections du Cameroun ont quelque chose en commun : elles sont entraînées par des sélectionneurs sans expérience. La preuve. Avant d’arriver chez les A, Song a entraîné les A' et les U23 du Cameroun. Résultats : deux éliminations au premier tour du Chan 2018 au Maroc et de la CAN 2019 en Egypte.
Comme lui, l’entraîneur des moins de 23 ans du Cameroun, Guy Feutchiné et son collègue des moins de 20 ans Augustine Simo, n’ont aucune référence en matière de coaching. Enfin, mis à part le fait qu’ils ont fait leur classe respectivement sur les bancs du club de D2 grecque Irodotos (2018-2019) et celui de D2 suisse de l’Etoile Carouge (2013-2017). S’ils ne parviennent pas à atteindre les résultats escomptés, il faut dire que les responsabilités sont à partager avec les dirigeants de la Fédération qui se refusent à voir la vérité en face : la formation à la camerounaise est un échec.
Parallèlement à sélection sénior du Cameroun, les jeunes ne font aussi peur à personne. Cette supposée relève est donc déjà en retard par rapport aux principales sélections de sa génération comme le Sénégal et le Maroc. Ce n'est pas un bon signe pour l'avenir. Et ce n'est pas nouveau. «Depuis une dizaine d’années, le Cameroun souffre de l’absence d’une Direction technique nationale efficace. Nous n’avons pas un label camerounais en matière de formation», argue Emmanuel Mbangkollo, analyste sportif. «Il faut, dit-il, mettre en place une Direction technique forte qui va repartir sur les rudiments de base et sera focalisée sur la qualité de la formation des éducateurs en amont et des joueurs en aval. Parce que, lorsqu’on a échoué dans la formation, on ne peut pas espérer des résultats».
Il faudrait prendre le problème à la base. «Notre football à la base, c’est la fondation. Or, elle est mal structurée, a-t-il tranché. C’est pourquoi nous avons des joueurs médiocres et des championnats de très faible niveau». Alors que de nombreux autres pays ont développé leurs programmes de football, investissant dans la formation, la préparation et le développement des joueurs. La concurrence accrue rend la tâche difficile aux équipes nationales du Cameroun qui devra se mettre très vite au travail pour rattraper son retard. Sinon…
Arthur WANDJI