Avec le Nigeria, le Zimbabwe, le Rwanda, l’Afrique du Sud et le Lesotho, le Bénin aura un sacré challenge à relever s’il veut se qualifier pour la Coupe du Monde 2026. Gernot Rohr, le sélectionneur franco-allemand des Guépards, en est conscient.
De notre correspondant en France,
Chaque chose en son temps. Même si le tirage au sort effectué le 13 juillet dernier à Abidjan a permis aux 54 sélections africaines engagées de connaître leurs adversaires pour les qualifications pour la Coupe du Monde 2026 aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique, cette parenthèse s’est vite refermée, après le temps de l’analyse, pour rouvrir celle de la CAN en Côte d’Ivoire (13 janvier-11 février 2024). Surtout pour celles qui joueront un dernier match décisif au mois de septembre, à l’occasion de la 6e et dernière journée.
Le Bénin est de celles-ci. Le match nul obtenu à Cotonou face au Sénégal (1-1, le 17 juin) lui permet de rêver à un retour sur la scène continentale, après une absence en 2022 au Cameroun. Il lui faudra pour cela gagner au Mozambique, où il n’est jamais facile de s’imposer. Mais dès la fin de ce périlleux déplacement en terre lusophone, Gernot Rohr se penchera sur les deux premières journées des qualifications pour la Coupe du Monde, programmées au mois de novembre. Le technicien franco-allemand aura sans doute d’ici là pris connaissance du calendrier, attendu dans les prochaines semaines, et le Groupe C ne comporte pas beaucoup d’inconnues pour lui. «C’est un groupe relevé, compliqué et très intéressant. Le Bénin va retrouver le Rwanda, qui est dans son groupe de qualifications pour la CAN ivoirienne. Nous connaissons bien cette équipe, qui voudra sans doute prendre une revanche après sa défaite sur tapis vert contre le Bénin (0-3), mais il nous faudra montrer que nous sommes capables de gagner sur le terrain.»
Les Guépards croiseront aussi le Zimbabwe, dont la suspension par la FIFA a pris fin, mais qui n’est pas assuré de recevoir à Harare ou Bulawayo, puisqu’aucun de ses stades n’est homologué par la CAF. «C’est une sélection physique et solide, une bonne équipe», prévient l’ancien défenseur du Bayern Munich et des Girondins de Bordeaux. Ils retrouveront également le Lesotho, qui vient de disputer la finale de la Coupe COSAFA en Afrique du Sud face à la Zambie. «J’avais affronté cette équipe avec le Nigeria, et le Bénin a aussi joué contre elle lors des qualifications pour la CAN au Cameroun (1-0, 0-0). Nous allons aussi rencontrer trois sélections d’Afrique australe, proches géographiquement, car il y a aussi l’Afrique du Sud dans ce Groupe C. Elle s’est qualifiée rapidement pour la CAN en Côte d’Ivoire, elle est animée par un nouvel état d’esprit», ajoute Rohr.
Mais au moment du tirage au sort, le sélectionneur béninois a forcément ressenti une émotion particulière quand le Nigeria, une des 9 têtes de série, a été placé dans le Groupe C. Rohr a entraîné les Super Eagles de 2016 à 2021, les a qualifiés pour la Coupe du Monde 2018 et les deux dernières CAN, même s’il avait été limogé quelques semaines avant l’édition camerounaise. «Je vais retrouver une équipe que je connais bien, des joueurs qui ont débuté avec moi en sélection (dont Victor Osimhen et Samuel Chukwueze). Le Nigeria est le favori du groupe. De plus, c’est un pays voisin du Bénin, ce sera un vrai derby. Il y aura beaucoup de derbies dans ce Groupe C… La Coupe du Monde 2026 est un objectif, mais avant, il y a ce match fantastique à jouer au Mozambique…».
Alexis BILLEBAULT