Suspendus provisoirement par la Fédération guinéenne de football (Feguifoot) dans le cadre d’une enquête sur des abus sexuels présumés, les trois entraîneurs continuent pourtant d’exercer leur profession, parfois même au sein de clubs présidés par des membres de la fédération.
Par Romain Molina
Suite à nos révélations d’abus et harcèlement sexuel (notamment sur mineurs) au sein de l’Académie de Nongo et dans les sélections féminines, la Feguifoot avait suspendu provisoirement trois entraîneurs : Sekouba ‘Nesta’ Camara, la coach des U20, Mariama Diallo, sa suppléante chez les U20, et Sékou Djibril Camara, le coach des U17.
Officiellement, la Fédération guinéenne promettait à RFI qu’un rapport d’enquête conduit par l’Inspection régionale et l’Oprogem (Office de protection des genre, de l’enfance et des mœurs) serait rendu le 20 mai. Plus d’un mois après, aucun rapport n’a été rendu tandis que la Commission d’éthique de la Feguifoot n’a toujours pas pu se saisir du dossier ; le président de la fédération, Bouba Sampil, ne débloquant pas les ressources nécessaires.
Les connexions de Bouba Sampil et d’autres membres de la Feguifoot...
Depuis les suspensions provisoires des entraîneurs, beaucoup d’acteurs du football et des médias guinéens pointent le mutisme de la fédération. D’autres ont également signalé la publication d’une photo sur le Facebook de Macka Traoré, membre du comité exécutif de la Feguifoot, avec Sekouba Camara.
Ce dernier, connu comme Nesta, était l’entraîneur d’Alu Star de Fria, une équipe de D2 détenue par le président de la fédération dont la gestion a été cédé en 2021 pour huit ans à… Macka Traoré. Officiellement, Nesta n’est pas le coach d’Alu Star, mais selon les informations de Sport News Africa, il agit toujours, prononçant parfois le discours dans les vestiaires.
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Un autre suspendu, Sékou Djibril Camara, a lui été nommé fin avril coach de Ted Afrique, une autre équipe de deuxième division présidée par Mamadou Alpha Bah, membre du bureau exécutif de la Ligue Guinéenne de Football Professionnel (LGFP).
Quant à Mariama Diallo, elle a réuni un groupe de filles à Coyah, une ville à une cinquantaine kilomètres de la capitale, Conakry, afin de les entraîner et préparer progressivement son retour.
Dans ce marasme, RFI publia un témoignage accablant d’une ancienne internationale espoir sur les abus et pratiques sévissant depuis de nombreuses années dans le football féminin guinéen. La fédération, elle, n’a toujours pas réagi.
