Mariama Diallo, fraîchement intronisée sélectionneuse de l’équipe féminine U20 de Guinée, est elle accusée par plusieurs joueuses de harcèlement sexuel. Elle venait juste de remplacer Sekouba Camara, suspendu provisoirement suite aux allégations d’abus sexuel à son égard…
Par Romain Molina
Suite aux révélations de Sport News Africa sur les abus sexuels au sein de l’Académie de Nongo pilotée par la Feguifoot, les dirigeants ont tout fait pour éteindre le scandale. Sans aucune communication officielle sur les réseaux sociaux de la Fédération, ils ont tout de même suspendu momentanément l’entraîneur de l’équipe féminine U20, Sekouba Camara, surnommé « Nesta ».
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Désireux de mettre le scandale sous le tapis, la Feguifoot a immédiatement nommé une remplaçante bien connue du milieu féminin : Mariama Diallo. « Le démon est parti, ils nous ramènent Lucifer », se lamente une des joueuses. « Je n’y crois pas », renchérit une autre, désireuse de conserver l’anonymat pour des raisons de sécurité. « Vous ne pouvez pas ignorer ce que faisait Madame Diallo toutes ces années. Comment voulez-vous que nous puissions faire confiance à cette fédération ? Vous remplacez Nesta par une dame qui préfère prendre des joueuses ouvertes à avoir des relations sexuelles avec elle ? »
Enquête de la FIFA à venir
Au cours des mois de l’enquête réalisée par Sport News Africa, plusieurs noms ressortaient avec insistance, notamment celui de Mariama Diallo. Avec sa nomination, les langues se sont déliées davantage, excédées par un système inique. « Si nous devons aller à l’international pour faire valoir nos droits, on va le faire », tonne une joueuse.
Avertie, la commission d’éthique de la FIFA devrait ouvrir prochainement officiellement une enquête. Une nécessité vu la légèreté avec laquelle la Feguifoot traite ce grave dossier qui n’a pas fini de rebondir. Rappelons, par exemple, que la fameuse Académie de Nongo a été fermée manu-militari début février 2023 suite à une vision de la mission FIFA qui évoquait « des mesures d’urgences ».
Financée à coup de millions par la FIFA et l’AFD (Agence française du développement) avec le soutien de l’UNICEF et Plan International, ce centre qui devait servir de « modèle » contre les violences de genre et l’émancipation de la femme était simplement une façade.
Derrière la publicité et tout cet argent dilapidé, la Feguifoot et le ministère des Sports ne voulaient surtout pas montrer l’âpre réalité, celle des abus en tout genre. Une politique de l’autruche difficilement compatible avec la saisie des organisations internationales garantes de ce projet…
NB : contactée, la Feguifoot n’a pas répondu à nos demandes (qui concernaient également les allégations reprochées à Mariama Diallo), pas plus que le ministère des Sports.
Romain MOLINA
