Après la déroute de la Guinée aux Jeux Olympiques de Paris 2024, la Fédération guinéenne de football a officialisé le limogeage de Kaba Diawara. Sélectionneur du Syli qu'il a conduit en quarts de finale à la CAN 2023, le technicien paye le prix des résultats contrastés des équipes qu'il a eu à diriger. Analyse d'une décision qui semblait inéluctable, mais interpelle tout de même par son timing.
La nouvelle est tombée comme un couperet : Kaba Diawara n'est plus le sélectionneur de l'équipe nationale de football de Guinée. Après une série de performances décevantes lors de la CAN 2023 et des Jeux Olympiques 2024, mais aussi face aux nombreuses critiques qui accompagne sa mandature, la Fédération guinéenne de football (Féguifoot) a pris la décision de mettre fin à son contrat.
Un bilan mitigé à la CAN 2023
Pour beaucoup de supporters, la CAN 2023 en Côte d'Ivoire a été le théâtre d'une nouvelle désillusion pour le Syli National. Bien que l’équipe a réussi à sortir d'un groupe composé du Sénégal, du Cameroun et de la Gambie, elle a échoué à passer la phase des quarts en chutant devant la RD Congo.
Les attentes étaient pourtant élevées, et beaucoup espéraient que Kaba Diawara puisse mener la Guinée au-delà des quarts. Un objectif ambitieux mais réaliste selon plusieurs analystes. Cependant, la réalité sur le terrain a été tout autre. L’équipe a montré des lacunes tactiques, notamment en défense où les faiblesses ont été flagrantes. L'incapacité à créer des opportunités offensives a également coûté cher, menant à une élimination qui a laissé un goût d'inachevé.
« Nous espérions voir une équipe plus compétitive et des choix tactiques plus audacieux de la part de Diawara », a déclaré un membre de la fédération sous couvert d’anonymat. « Malheureusement, nous avons constaté un manque d’adaptabilité face aux défis. »
Déroute aux Jeux Olympiques 2024
Dans la foulée, les éliminatoires au Mondial 2026 sont venus confirmer ces résultats en dents de scie, avec un succès de haute volée face à l'Algérie, avant une défaite devant le Mozambique, suscitants de nouvelles interrogations.
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont ensuite été l'occasion pour Kaba Diawara de se montrer avec les U23 cette fois. Une mission qui s'est révélée être un cadeau empoisonné au final avec à la clé une grosse déconvenue pour la Guinée. Malgré un groupe de qualité et beaucoup d'ambition, les Guinéens ont quitté la compétition dès la phase de groupes sans remporter un seul match.
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Une participation perçue comme un échec majeur, renforçant l'idée au sein de la Fédération guinéenne de football que l’équipe n’était pas suffisamment préparée pour affronter les grandes nations du football mondial. Les critiques se sont accentuées, pointant du doigt la préparation physique et mentale des joueurs. Kaba Diawara a été indexé pour ne pas avoir su tirer le meilleur parti de son groupe et de ne pas avoir su s’adapter aux stratégies adverses, montrant ainsi ses limites tactiques.
Les raisons d’un limogeage inévitable
Face aux critiques et à la pression médiatique, le poste de Kaba Diawara est apparu fragilisé. Mais, la décision de la Fédération guinéenne de football de se séparer du sélectionneur a pris de court le public sportif guinéen. « La Fédération est consciente des attentes du peuple guinéen », a commenté un porte-parole de la Féguifoot. « Nous avons besoin d'une nouvelle approche pour reconstruire et avancer. » Comme pour dire que Kaba Diawara n'était plus, à leurs yeux, l'homme de la situation et un symbole du manque de confiance des dirigeants de l'instance envers le technicien pour les échéances à court et moyen terme.
Avec le départ de Kaba Diawara, la Fédération guinéenne de football doit désormais choisir un nouveau sélectionneur. Ce dernier aura pour mission de réorganiser l’équipe nationale, de tente de tirer le maximum des joueurs et de répondre aux attentes grandissantes des supporters. Il aura en outre la lourde tâche de travailler sur la cohésion de l’équipe et la discipline tactique, des aspects qui ont fait défaut sous la direction de Diawara. Sans quoi, il sera difficile de faire mieux que son prédécesseur.