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Les déchirantes confessions de Tabitha Chawinga

C’est une figure bien connue du football féminin africain. Tabitha Chawinga fait parler d’elle partout où elle passe. Mais, l’attaquante du PSG a dû faire face à d’énormes difficultés pour en arriver là. La star malawite a du même se déshabiller pour prouver qu'elle était bien une fille.

Tabitha Chawinga
Tabitha Chawinga

Tabitha Chawinga se dévoile. Dans un entretien  accordé au média français 20 Minutes, l'attaquante du PSG revient sur son parcours parsemé d'embûches. En l'absence de footballeuse dans son village, la capitaine de la sélection malawite devait jouer avec les garçons.

«Si je voulais jouer, il fallait que je m’intègre avec les garçons»

«J’ai commencé à jouer au football dans mon quartier, dans la rue, avec les garçons. Les filles ne jouaient pas, je n’avais donc pas le choix, si je voulais jouer, il fallait que je m’intègre avec les garçons. On jouait dans la rue, on se fabriquait un ballon avec des bouteilles en plastique ou des canettes. J’ai commencé par jouer dans les buts, puis sur le terrain, et j’ai tout de suite adoré. Après j’ai aussi commencé à regarder les matchs à la télé. Celle qui m’a inspirée, c’était Marta, la joueuse brésilienne. J’étais là : ''wahou, elle a l’air aussi forte que les garçons !''. C’est en regardant les matchs à la télé que j’ai appris le football, je regardais les gestes techniques, les mouvements, et je le répétais dans la rue. Je n’avais pas le choix, car il n’y avait pas d’équipe dans mon village. Ça ne m’a pas empêché de jouer, dans la cour à l’école, dans le quartier après l’école, de chercher sans cesse à progresser. Et à 13 ans, je suis allée à la capitale pour intégrer une équipe féminine, le DD Sunshine, c’était la première fois que je jouais avec des filles.», confie Chawinga.

«Ils allaient voir mes parents pour leur dire que je couchais avec les garçons»

Jouer avec les garçons n'étaient pas vu d'un bon œil par les habitants du village et ses parents. Sa mère y était strictement opposée. Face à l'entêtement de sa fille, elle a eu recours à la force pour la démotiver.  «Oui, c’était bizarre pour les gens de voir une fille jouer au football. Ma famille était gênée, elle avait honte de l’image que ça renvoyait d’elle dans la communauté. Les gens parlaient dans notre dos, ils allaient voir mes parents pour leur dire que je couchais avec les garçons. Pour eux, si je jouais au football avec eux, ça voulait forcément dire que je couchais avec eux. Ma mère avait honte, elle ne voulait pas que je joue au foot et elle me frappait pour que j’arrête. Il lui arrivait aussi de me priver de nourriture pour que j’arrête de jouer. Je m’endormais sans avoir à manger. Et mon père était du même avis, tout le monde était de cet avis, je me suis sentie extrêmement seule à cette époque. Heureusement qu’il y avait mon cousin, qui jouait au foot lui aussi, et qui m’a toujours soutenue. Mais concernant ma mère, elle a eu beau faire, j’avais décidé de jouer au foot et je ne comptais abandonner ce rêve pour rien au monde. C’était la volonté de Dieu, il m’a ouvert ces portes et j’ai réussi, grâce à mon niveau, au fil des années, à leur faire accepter ça. C’est à ce moment-là que je suis partie à la capitale pour intégrer le club du DD Sunshine », explique Tabitha Chawinga.

« Ils pensaient que j’étais trop bonne au football pour être une fille »

Mais, le pire était à venir pour Tabitha Chawinga. Excellente footballeuse, ses adversaires étaient persuadées qu'elle était un garçon. Alors qu'elle n'avait que 13 ans, la Malawite a été obligée à se déshabiller lors d'un tournoi scolaire pour prouver qu’elle était bien une fille. Une expérience douloureuse pour la joueuse. Même si elle a vécu pire, confie t-elle. «Pfff… Oui, ils pensaient que j’étais trop bonne au football pour être une fille. Ils voulaient prouver que j’étais une femme. C’est difficile d’expliquer l’humiliation que j’ai ressentie ce jour-là. Mais finalement, malgré ces deux épisodes très douloureux, c’est surtout avec les filles de mon village que c’était compliqué. Je sais qu’elles parlaient sans cesse dans mon dos, elles disaient des choses horribles à ma mère, et ma mère me tapait, ce que je n’ai jamais toléré. Du coup je les frappais à mon tour. C’est surtout ça qui m’a fait mal à l’époque, plus que le fait de devoir me déshabiller pour prouver que j’étais bien une fille, car à ce moment-là j’étais déjà blindée, je m’étais endurcie et plus rien ne pouvait m’atteindre. Peu importe la bêtise des gens, je savais ce que je voulais faire, je savais ce que je valais, je savais qui j’étais, et rien ni personne ne pourrait m’arrêter. C’est sûr que je n’ai pas toujours eu une vie facile, mais à l’arrivée, quand je vois où j’en suis aujourd’hui, Dieu m’a ouvert les portes, je ne regrette rien.»

Après des passages en Suède et en Chine, Tatitha Chawinga fait les beaux jours du PSG. Elle compte 6 buts et 3 passes décisives en 9 apparitions en D1 Arkema cette saison.

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