C’est une saison paradoxale que vit le Wydad Casablanca. Leader de son championnat, toujours engagé en Ligue des champions, il reçoit l’AS Vita Club ce vendredi 3mars mais également En Coupe du Trône. Le club marocain vient de changer une nouvelle fois d’entraîneur, et le jeu produit déçoit ses supporters.
De notre correspondant en France,
Il existe deux catégories de clubs. Celle où les mauvais résultats finissent – presque – toujours par aboutir au licenciement de l’entraîneur. Le seul levier offert aux dirigeants pour calmer les supporters. Et celle où les performances sont globalement bonnes, mais où la pression est telle que le siège du coach est forcément éjectable après chaque match. Le Wydad Casablanca, avec quelques cousins plus ou moins éloignés, tels les turbulents égyptiens d’Al-Ahly et de Zamalek, appartient à cette catégorie.
LeWydad, champion du Maroc en titre et dernier vainqueur de la Ligue des champions, traverse une saison particulièrement agitée. Alors que sur le papier, les résultats n’appellent pas forcément à l’affolement. L’équipe est en effet en tête du championnat, elle s’est qualifiée pour les 8e de finale de la Coupe du Trône. Mieux, elle peut encore atteindre les quarts de finale de la C1.
Ce vendredi 3 mars, le Wydad va recevoir les Congolais de l’AS Vita Club. Ce sera en match en retard de la 1ère journée de la C1, avec un nouvel entraîneur, le troisième de la saison. L’Espagnol Juan Carlos Garrido (53 ans), était déjà sur le banc de touche casablancais en 2020. ll a été rappelé par le président Saïd Naciri pour remplacer le Tunisien Mehdi Nafti qui est viré moins de deux mois après sa nomination.
«On voit bien que depuis le départ de Walid Regragui, qui avait permis au club de remporter le championnat et la Ligue des hampions et le championnat, avec une équipe qui pratiquait un football plutôt léché, il y a beaucoup trop d’instabilité technique. Le Wydad a nommé Houcine Ammouta, il a été remplacé par Nafti, Et aujourd’hui, c’est Garrido, qui a l’avantage de connaître le club et le championnat marocain, qui arrive. Chaque entraîneur à sa méthode, sa philosophie de jeu, et il faut un temps d’adaptation à chaque fois», observe l’ancien gardien international Khalid Fouhami (35 sélections), formé au Wydad et désormais entraîneur du Stade Marocain (Botola Pro2).
Nafti a été remercié après une victoire en Ligue des champions face au Petro de Luanda (1-0). Le tempo choisi par du président du Wydad Naciri, dont la pondération n’est pas la principale des qualités, interpelle forcément. Même si certaines rumeurs laissent supposer que les relations entre le technicien tunisien et une partie de son vestiaire n’étaient pas des plus fluides. «Cela peut constituer une explication. Comme l’élimination lors du premier match en Coupe du monde des clubs de la FIFA face aux saoudiens d’Al-Hilal (1-1, 3-5 aux t.a.b) a sans doute pesé. Je pense que c’est le jeu proposé depuis des mois qui ne convient pas aux supporters. Ces derniers veulent non seulement des résultats, mais également un football de qualité. Et le Wydad, même s’il gagne, ne joue pas très bien. Mais il gagne, ce qui est essentiel », poursuit Fouhami.
L’effectif du Wydad, après le spectaculaire doublé de la saison 2021-2022, n’avait pourtant pas subi de changements trop profonds. Puisque la direction du club avait souhaité conserver l’ossature de l’équipe.
Vendredi 3mars, face à l’AS Vita Club, et avec Garrido sur le banc, le Wydad pourrait soit retrouver un peu de sérénité. S’il gagne avec le minimum de panache requis par ses exigeants supporters, soit s’enfoncer un peu plus dans la crise s’il ne s’impose pas. Mais ces paramètres, l’Espagnol les avait bien intégrés avant de dire OUI à Naceri…
Alexis BILLEBAULT