Avec l’Olympique de Marseille, Dimitri Payet a inscrit 75 buts et délivré 93 passes décisives en 309 matches. Le Réunionnais a porté l’équipe durant plusieurs saisons. Néanmoins, pour cet exercice 2022-2023, le numéro 10 cède sa place à Amine Harit (1 but et 3 passes décisives depuis son arrrivée) en tant que meneur de jeu des Olympiens.
Il dribble, percute, crée du liant entre le milieu et l’attaque, distribue des caviars à ses coéquipiers marseillais, crée du danger. On peint le portrait d’un joueur formé au FC Nantes. Mais, ce n’est pas celui de Dimitri Payet, mais plutôt celui d’Amine Harit. L’international marocain, de retour chez les Phocéens, endosse le profil de créateur de l’Olympique de Marseille, tandis que Payet lui, chauffe le banc de touche. La passation de pouvoir, qu’on n’attendait sans doute pas si tôt dans la saison, semble bel et bien entérinée. Harit réconforte Igor Tudor sur ses choix à chacune de ses prestations. Après la victoire à Lisbonne ce mercredi (2-0), le technicien croate n’a pas tari d’éloges à propos du joueur formé à Nantes.
« Il a été incroyable aujourd’hui, je suis content pour lui et pour nous. C’est un gars fantastique. Le jeu qu’on pratique est parfait pour lui, il aime ce genre de football. Il peut attaquer les espaces mais aussi jouer entre les lignes. Il a la capacité de combiner avec les autres joueurs, c’est un joueur complet. Aujourd’hui, il a vraiment fait la différence ». Une déclaration qui devrait faire grand plaisir à Amine Harit qui, il y a quelques semaines, avait déjà clamé vouloir prendre la succession de Dimitri Payet à l’Olympique de Marseille.
Dans cette double confrontation face au Sporting CP, l’Olympique de Marseille a fait un carton plein (4-1 ; 2-0). Amine Harit a rayonné dans les deux rencontres. A l’aller, le milieu offensif marocain a inscrit un but et délivré une passe décisive avec en prime, le trophée d’homme du match et une place dans l’équipe type de la 3ème journée de Ligue des champions.
Ce mercredi, au retour, l’ancien de Schalke a provoqué un pénalty plus l’expulsion de Ricardo Esgaio (19ème), puis délivré une passe décisive. Le joueur de 25 ans a également réussi 19 passes dans le dernier tiers, seul Valentin Rongier (24) en a fait davantage. De plus, Amine Harit a participé aux tâches défensives. Le Marocain a réalisé 2 interceptions, le deuxième total le plus haut derrière Balerdi (3). Il a aussi récupéré 3 ballons dans le camp adverse, le troisième total le plus élevé de la rencontre. Virevoltant, ses adversaires n’avaient d’autre choix que de faire faute pour l’arrêter. Ce faisant, Harit a subi le plus grand nombre de fautes (4). Le Marocain a donc été largement présent avant de sortir à la 72ème minute. Grâce à lui, l'OM, 2ème du groupe D (6 pts) peut espérer se qualifier pour les 1/8èmes de la Ligue des champions.
🇲🇦 "Le game-changer de l'OM en Ligue des Champions c'est Amine Harit"
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— Winamax FC 🔞 (@WinamaxFC) October 13, 2022
Lors de ses premières années comme professionnel, Amine Harit a trainé l’étiquette de talent pur, mais incapable de l’exprimer pour plusieurs raisons. D’abord, les observateurs pointaient du doigt une absence de travail. Ensuite, un caractère bien trop trempé qui l’a poussé au clash plusieurs fois.
Toutefois, le nouvel Amine Harit semble laisser tout ça derrière lui. En revenant à l’Olympique de Marseille, le milieu marocain avait donné le ton en affirmant revenir pour franchir un cap. Ce mardi, sur le site de la Ligue 1, Il explique son renouveau. « Je suis plus concentré sur le foot par rapport à certaines saisons où j’avais un petit peu plus de distractions. Je ne vais pas dire que je n’aime plus sortir avec mes potes ou faire des choses de jeunes, mais je le fais largement moins que j’ai pu le faire avant. Aujourd’hui, je fais passer mon métier avant ma vie privée (…). On m’a souvent, et même tout le temps, répété que si je me focalisais sur le football et que je travaillais plus dur, alors j’aurais de très, très belles choses à aller chercher. Aujourd’hui, j’en suis conscient à 100%, et c’est ce qui va faire la différence». Les Fadas olympiens doivent être ravis. Et les Marocains, eux, doivent espérer un joueur aussi en forme pour la Coupe du monde au Qatar.