Souvent appelés avec Vahid Halilhodzic et même depuis l’arrivée de Walid Regragui, certains internationaux resteront à quai sauf énorme retournement de situation. Ayoub El Kaâbi, Soufiane Rahimi, Munir El Haddadi ou encore Ryam Mmaee paient leurs performances jugées insuffisantes et/ou leur choix de carrière.
Le Maroc ira au Mondial sans un joueur qui a grandement contribué à la qualification. Ayoub El Kaâbi, attaquant de Hatayspor, est absent de la lise de Walid Regragui. Le gaucher paie son début de saison moyen en Superlig turque, mais surtout le retour d’Abderrazzak Hamdallah sur le front de l’attaque et l’émergence de Walid Cheddira très en vue en Serie B italienne avec l’AS Bari.
Pourtant, Ayoub El Kaâbi partait avec une longueur d’avance. Durant la première phase des éliminatoires, il a totalisé 3 buts et 5 de passes décisives contre la Guinée Conakry et la Guinée Bissau. Lors du barrage contre la RDC, El Kaâbi permettra au Maroc de ramener le nul de Kinshasa en offrant une passe décisive à Tarik Tissoudali. Mais cela reste insuffisant aux yeux de Walid Regragui. S’il s’est illustré contre l’Afrique du Sud lors des éliminatoires de la CAN 2023, l’attaquant n’a pas été sur les feuilles de match contre le Chili et le Paraguay. Un premier signe qu’il n’entrait plus dans les plans de Regragui en tant que premier choix. Ses statistiques plaident pourtant en sa faveur. En 35 apparitions avec les Lions de l’Atlas, dont la sélection A', le buteur a scoré à 20 reprises. 8 buts ont été inscrits avec l’équipe A. Mais aux yeux de Regragui, c’est encore insuffisant.
« Il y a eu des décisions qui ont été prises, qui ont été importantes... Il y’aura beaucoup de déçus et beaucoup d’heureux, mais avec le staff on a beaucoup travaillé sur cette liste. C’est la meilleure possible pour défendre nos couleurs », a brièvement lancé le technicien en conférence de presse avant de dévoiler sa liste.
Rahimi, un espoir déchu
Si les statistiques plaident pour Ayoub El Kaâbi, ce n’est pas le cas de Soufiane Rahimi. Le talentueux ailier fait les frais de la présence de joueurs qui lui sont supérieurs sur les côtés (Soufiane Boufal, Abdessamad Ezzalzouli...). Mais Rahimi paie un peu son choix d’aller dans le Golfe. Certes, il marque avec Al Ain, mais dans un championnat moins huppé que la D2 des pays du top 5 européen. L’ancien rajaoui, apprécié par le public, aura du mal à digérer la situation actuelle puisqu’il était considéré comme l’un des futurs de la sélection A après un CHAN très réussi au Cameroun il y a deux ans. Malheureusement, il n’a jamais pu s’installer chez les A (aucun but en 6 matchs).
De son côté El Haddadi n’a jamais convaincu en sélection. Malgré sa motivation sur le terrain, l’ancien international espagnol n’a pas encore réussi à trouver ses marques avec les Lions de l’Atlas. Il ne compte que deux petites réalisations en 11 apparitions. Des chiffres insuffisants pour chambouler la hiérarchie établie en attaque. Ce n’est pas le cas de Ryan Mmaee intéressant en sélection (4 buts et 4 passes décisives en 11 matchs) même si le groupe du Maroc était a priori « facile » lors de la première phase des éliminatoires. Le joueur de Ferencvaros (Hongrie) subit un certain diktat du public qui réclamait des joueurs locaux. Sportivement, son absence reste difficile à comprendre, d’autant plus qu’il a participé à plusieurs matchs, contrairement à Badr Banoun, ancien capitaine du Raja Casablanca. L’attaquant apparait régulièrement en Europe League et dans le championnat hongrois. Sur le plan technique et de la vivacité, il reste même un joueur intéressant. Son frère Samy Mmaee est aussi écarté au détriment de Banoun.
Pour certains observateurs, l’absence des ces joueurs n’est pas le problème, mais ceux qui leurs sont préférés « qui ne sont pas forcément supérieurs ni plus méritants ». Regragui assure en tout cas qu’il dispose d’une liste de réservistes pour remplacer d’éventuels blessés.
Cheddira, le grand gagnant
Il y a à peine 6 mois, il jouait en Serie C en 3e division italienne et, après quelques mois spectaculaires en Serie B avec Bari il aura la chance de disputer sa première Coupe du Monde. Walid Cheddira a grillé la politesse à la concurrence. Le solide goleador, pas si technique, figure dans la liste après avoir convaincu durant les dernières rencontres amicales (Madagascar, Chili et Paraguay). Sans être flamboyant dans le jeu, sa combativité lui a valu d’être retenu. Cheddira convainc aussi avec des chiffres en club qui feraient sourire tout sélectionneur:14 buts en 15 matches officiels avec l’AS Bari.
Mohamed Hadji