Parti de la France à seulement 20 ans à l’été 2019, Modibo Sagnan est rentré au bercail cet hiver. Le défenseur central de 20 ans, formé à Lens, a signé un contrat de quatre ans et demi avec Montpellier au mois de février dernier. Ce mercredi, juste après la séance d’entraînement des Héraultais et 24 heures avant la réception de Nantes pour un match décisif dans la course au maintien en Ligue 1, l’international malien, natif de Saint Denis à Paris, a accordé une vingtaine de minutes à Sport News Africa. C’était l’occasion de parler de son bel accueil à Montpellier, de ses aventures en Espagne, au Portugal et aux Pays-Bas. De Thiago Silva, Sergio Ramos et Marquinhos. Et bien sûr du Mali dont il défend les couleurs depuis le mois de mars.
Modibo Sagnan, vous avez certainement passé une bonne semaine après votre précieux but dimanche à Reims (victoire 2-1 de Montpellier)
Modibo Sagnan : Ah oui, déjà on a gagné. Le match était très important. On a eu les trois points. J’ai eu donc l’occasion de marquer le premier but. Franchement, ça fait plaisir.
Ce vendredi vous recevez Nantes (31e journée de Ligue 1) où évolue Jean-Kevin Duverne avec lequel vous avez joué à Lens. Parlez-vous de cette rencontre importante pour le maintien ?
Jean Kevin, c’est un bon ami à moi. On était ensemble à Lens. On garde toujours contact mais on n’a pas particulièrement parlé du match. C’est vraiment un bon ami.
Depuis votre retour en France au mois de février, vous avez joué avec Montpellier 10 matchs et déjà 3 buts marqués. On peut dire que vous avez fait le bon choix ?
J’avais vraiment envie de revenir en France. C’était dans mes objectifs. J’ai donc eu cette opportunité avec Montpellier. C’est un club avec une histoire. Un club familial. J’étais donc très content de les rejoindre. Et dès que je suis arrivé, ils m’ont bien accueilli. Ça s’est vu rapidement sur le terrain. Je pense que je fais de bonnes choses. Je suis épanoui.
La présence de plusieurs joueurs africains au MHSC avec notamment deux internationaux maliens (Falaye Sacko et Kiki Kouyaté) vous a-t-elle facilité la tâche ?
Oui forcément. Comme ils sont maliens et que je suis aussi d’origine malienne, ça facilite un peu. Mais il y a d’autres personnes que je connaissais un peu. Ça n’a franchement pas été difficile de m’intégrer.
Comment passe-t-on d’un jour à l’autre d’une équipe d’Utrecht qui joue pour une place européenne dans le championnat des Pays-Bas à un club qui lutte pour se maintenir en Ligue 1 française ?
C’est vrai que c’est un peu différent. J’arrive ici (à Montpellier) avec un peu plus de pression parce que le club veut se maintenir. Le plus important, c’est d’être fort mentalement et de savoir ce que je voulais. Je savais ce qui m’attendait ici. Et, on va tout faire pour se battre afin d’atteindre l’objectif.
Le 17 mars Montpellier reçoit le PSG et perd le match, vous passez tout la rencontre sur le banc. Pour un gamin de Saint-Denis (Paris), cela doit quand même être une petite déception ?
Un peu oui. On est compétiteur et on veut tout le temps jouer pour aider l’équipe. Déjà en jeune, on jouait beaucoup contre Paris. Vu qu’il y a dans ce club des joueurs de très grandes classes, je voulais jouer. Mais bon, j’ai vu à quoi je devais m’attendre dans le futur lorsque l’on rencontre de très grands joueurs. C’est une grosse équipe le PSG et j’espère qu’ils iront loin en Ligue des champions.
Avec le recul, ne pensez-vous pas avoir sauté une étape en quittant votre club formateur, Lens, à 20 ans seulement pour la Real Sociedad (D1 Espagne) à l’été 2019 ?
Pour moi non. C’était un choix à faire et je l’ai fait. Je ne le regrette pas. Au final, j’ai appris. J’ai progressé. Pour moi, le plus important, c’est ça : apprendre et progresser.
Après votre départ de Lens, vous avez connu l’Espagne, le Portugal et les Pays-Bas, qu’avez-vous appris spécifiquement dans chacune de ses aventures ?
En Espagne, ça jouait beaucoup au ballon. C’était très tactique. J’ai progressé sur mes déplacements sur le terrain, mon positionnement. J’ai appris comment bien ressortir le ballon de derrière. Dans les autres championnats, c’était à peu près pareil.
A votre poste, quel (s) joueur (s) vous inspire (nt) particulièrement ?
Il y a Thiago Silva qui est beaucoup dans l’anticipation. Il y a aussi Marquinhos, Sergio Ramos. Van Dijk aussi. Ils m’inspirent beaucoup parce qu’ils sont sereins derrière. Ils lisent bien le jeu.
Et ils marquent des buts comme Modibo Sagnan ?
(Rires…)
Au mois de mars, vous avez connu votre premier rassemblement avec la sélection du Mali. Qu’est-ce qui vous a motivé à choisir les Aigles ?
Depuis tout petit, j’ai baigné dans la culture malienne. Ma mère est malienne. Mon père est d’origine mauritanienne. Chez moi, on parlait Bambara qui est la langue la plus parlée au Mali. On regardait les séries maliennes à la télé et écoutait la musique malienne. Donc quand j’ai commencé à jouer au foot, je pensais déjà à la sélection malienne. Maintenant j’y suis et donc je suis très content.
Comment avez-vous vécu l’élimination du Mali à la CAN 2023 par la Côte d’Ivoire ?
On avait match avec Montpellier ce jour-là. J’ai beaucoup suivi les commentaires d’avant-match. Quand j’ai atterri à l’aéroport, j’ai regardé tout de suite le résultat et comment ça s’est passé. J’étais déçu. Mais c’était encourageant aussi vu leur parcours. Ils ont fait pour moi une bonne CAN.
Quels sont vos objectifs pour cette fin de saison ?
Avec Montpellier c’est se maintenir. Avec le Mali, il y aura des échéances importantes en juin avec les éliminatoires du Mondial 2026. Ce sera compliqué mais il faudra se battre et se donner les moyens pour réussir les qualifications.