Battue mardi soir à Bouaké par la Mauritanie (0-1), l’Algérie a été éliminée dès le premier tour de la CAN, comme au Cameroun en 2022. Une immense désillusion pour Nabil Neghiz, l’ancien sélectionneur intérimaire et ex coach de l’ES Sétif et de MC Alger.
Comment avez-vous vécu ce nouvel échec de la sélection nationale ?
C’est une énorme désillusion. La troisième de suite, après la CAN 2022 et l’élimination lors du dernier tour qualificatif pour la Coupe du Monde 2022 contre le Cameroun. La sélection nationale avait beaucoup d’espoirs pour cette CAN en Côte d’Ivoire, je pensais qu’elle pouvait faire un beau parcours, comme tous les supporters algériens. Il y a beaucoup de déception, de tristesse, sans doute aussi de la colère.
L’Algérie pouvait se satisfaire d’un match nul pour se qualifier, face à l’adversaire a priori le plus modeste du groupe…
Oui, et il faut féliciter les Mauritaniens, qui ont fait le match qu’il fallait, avec beaucoup de sérieux. Je ne m’attendais vraiment pas à ce scénario. Contre l’Angola (1-1), l’équipe avait fait une bonne première période. Face au Burkina Faso, elle avait su revenir deux fois au score, en égalisant dans les dernières minutes, grâce à sa détermination. J’avais l’impression que la sélection montait en puissance, qu’elle avait trouvé ses marques, s’était globalement adaptée à la chaleur et à l’humidité. Mais elle n’a jamais vraiment su contre la Mauritanie monter en puissance.
Comment l’expliquez-vous ?
L’équipe n’a pas fait preuve de suffisance ou d’arrogance. Elle a parfois manqué de réussite, même si la Mauritanie a eu aussi des occasions. L’Algérie n’a pas réussi à élever son niveau de jeu. Je crois qu’elle aurait pu jouer encore longtemps sans trouver la solution. Les absences de certains joueurs, comme celles de Bensabaïni et Bennacer, la méforme de Mahrez ont pesé, c’est certain, mais cela n’explique pas tout.
Djamel Belmadi a finalement été démis de ses fonctions, moins de 24 heures après la défaite de l’Algérie…
On pensait qu’il allait démissionner. Il va falloir de toute manière vite se projeter vers l’avenir. Il y a la suite des qualifications pour la Coupe du Monde 2026, pour lesquelles l’Algérie, avec ses victoires face à la Somalie (3-1) et le Mozambique (2-0), a pris un bon départ, et celles pour la CAN 2025 au Maroc. Il faudra être rapidement fixé sur le nom du nouveau sélectionneur
Est-ce la fin d’un cycle ?
Pour certains joueurs, sans doute. Il est fort possible que deux ou trois décident de mettre un terme à leur carrière internationale. Mais il y a de nouveaux internationaux qui sont arrivés récemment, l’effectif est globalement jeune. On va rentrer dans une période particulière. Attention à la traversée du désert, après quelques années de stabilité. Il y a des choses qui vont changer, mais il ne faut pas tout remettre en question.
Alexis Billebault