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Alors que le Rwanda s’apprête à accueillir les premiers Championnats du monde de cyclisme sur le sol africain, son image à l’international est écornée. La cause ? Sa présumée implication dans la guerre qui sévit en République Démocratique du Congo. L’incertitude plane sur la tenue de cet évènement dans un contexte géopolitique tendu.
Les Mondiaux de cyclisme au Rwanda en péril ? Des rumeurs ont circulé notamment dans la presse belge prétendant que l’Union cycliste international (UCI) aurait déjà trouvé une alternative si la guerre en République Démocratique du Congo perdure. L’instance a toutefois battu en brèche ces informations soutenant que le pays des mille collines reste l’hôte officiel de cet évènement. « Les championnats du monde de cyclisme ne peuvent se dérouler que dans un climat apaisé dans l'Est de la RD Congo. Si la crise perdure, les instances sportives seront interpellées », prévient toutefois Dr Mamadou Koumé, spécialiste des médias et du sport.
L’implication du Rwanda dans la guerre en RD Congo reste un facteur déterminant qui pourrait compromettre l'organisation de la compétition. Le pays d’Afrique de l’Est a été désigné comme sponsor et acteur à la fois de la crise en RD Congo par les Nations Unies et l’Union Européenne. D’autant plus que des pays européens ont commencé à revoir leur coopération avec le régime de Kagame. L'Allemagne a par exemple suspendu de nouvelles aides au développement et réexamine ses projets actuels avec le Rwanda, l’exhortant à cesser tout soutien au M23. Le Royaume-Uni quant à lui, a interrompu l'assistance future en matière de formation à la défense. Il a également réévalué les licences d'exportation pour l'armée rwandaise et restreint les activités de promotion commerciale avec le Rwanda. « Tout cela est de nature à avoir un impact sur le sport qui n'est pas une bulle à part, qui ne fonctionne pas en vase clos », analyse Dr Mamadou Koumé.
L’Etat rwandais a déjà reçu une première alerte avec l’abandon de l’équipe belge Soudal-QuickStep pour le Tour du Rwanda 2025. Les tensions géopolitiques ont conduit la formation à renoncer à sa participation, « craignant pour la sécurité de ses membres ».
Héritier d’un pays déchiré par une guerre civile en 1994, le Président rwandais Paul Kagame a fait du sport un véritable levier de rayonnement international. Une occasion pour le dirigeant d’attirer les investissements et les touristes, mais aussi de montrer aux yeux du monde qu’il a réussi à reconstruire son pays après les affres de cette guerre civile.
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Le Rwanda qui est plus un pays d'accueil des événements sportifs qu'un acteur des compétitions pourrait souffrir de la situation de guerre en RD Congo, d’autant que son influence s’étend au-delà des frontières. Le pays sponsorise de grands clubs européens tels que le Paris-Saint Germain, le Bayern Munich ou encore Arsenal qui arborent le logo « Visit Rwanda », sur leurs maillots et dans leurs stades. Ce partenariat de sponsoring a été pris pour cible par Jordan Madiande, un citoyen engagé d'origine congolaise. Ce dernier a lancé avec son cousin une pétition dénommé « Stop au partenariat de la honte PSG X Visit Rwanda » sur la plateforme change.org. Elle a recueilli 73 652 signatures à la date du 21 mars 2025. Dans une lettre adressée à Arsenal, au Bayern Munich et au PSG, la ministre des Affaires Etrangères de la RD Congo, Thèrese Kayikwamba Wagner, les a également exhortés à « mettre fin aux partenariats entachés de sang avec Visit Rwanda ».
Dans sa volonté de renforcer son influence sportive, le pays des mille collines espère aussi abriter un Grand Prix de Formule 1, en 2026. Paul Kagame l’a d’ailleurs affirmé officiellement en déclarant que « le Rwanda souhaite ramener le frisson de la course automobile en Afrique ». Jusqu’à présent, seuls l’Afrique du Sud (1993) et le Maroc (entre 1925 et 1958) ont eu l’opportunité d’organiser une telle compétition.
Thérese Kayikwamba Wagner a interpellé le PDG de la F1, Stefano Domenicali, en demandant à l’instance de mettre un terme aux discussions concernant la candidature rwandaise. « La F1 veut-elle vraiment que son image de marque soit entachée par une association sanglante avec le Rwanda », a-elle écrit dans un courrier.
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En réponse, un porte-parole de la F1 a déclaré que l'organisation suivait de près « le conflit en RD Congo », précisant que la « F1 évalue chaque demande potentielle en détail, en s'assurant que toute décision future est dans le meilleur intérêt du sport et de ses valeurs ».
Malgré le contexte politique tendu, le Rwanda peut toujours prétendre à l’organisation de ce Grand Prix, estime Dr Mamadou Koumé. « La Formule 1 n’est pas un sport olympique. Peut-être qu’il y aura moins d’impact. Par le passé, elle a été présente en Afrique du Sud du temps de l’apartheid ». Toutefois, il souligne que « la voix des puissances occidentales va compter dans la crise en RD Congo. Et les organisations sportives internationales seront obligées de la prendre en considération et d'en tirer les conséquences ».
À travers des événements majeurs comme la Basketball Africa League (BAL) et les AfroBasket masculin (2021) et féminin (2023), Kigali s’impose comme une plaque tournante du sport africain. Le pays va accueillir du 17 au 25 mai la Conférence Kalahari de la BAL 2025.
Sources : reuters.com, Dw.com, Associated Press, The Times, France 2, TV5 Monde, BBC Afrique, le Monde.fr