Le championnat d’Espagne espère accroître son influence en Afrique. LaLiga a lancé ses opérations sur le continent depuis 2015 en installant des bureaux zonaux dans différentes sous-régions. En Afrique subsaharienne où la Ligue 1 française et surtout la Premier League étaient les plus présents, le championnat ibérique revient en force aux yeux des consommateurs. Représentante de LaLiga dans cette partie de l’Afrique, Ramata Thiam a ccordé une interview exclusive à Sport News sur les motivations de cette approche, les défis de l’expansion du football espagnol en Afrique et l’ouverture de la nouvelle base d’Abidjan.
Vous êtes la représentante de LaLiga en Mauritanie, Sénégal et Côte d’Ivoire. Pouvez-vous revenir sur la genèse de cette implantation en Afrique subsaharienne ?
LaLiga est présente en Afrique depuis six (6) ans maintenant, avec nos premiers bureaux en Afrique du Sud plus précisément dans la ville de Johannesburg. Progressivement, nous nous sommes installés sur le continent et aujourd’hui nous comptons avec 2 bureaux et 7 délégations sur le continent.
Qu’est-ce qui motive vraiment ce déploiement de la ligue espagnole dans cette zone ?
La principale raison c’est d’être plus proche de nos fans. La zone MENA (Middle East and North Africa, ndlr) est la plus grande en termes d’audience pour nous, avec pas moins de 800 millions de téléspectateurs durant la saison 2020-2021.
Comment la Ligue espagnole de football compte t-elle faire pour renverser le rapport de force dans le cœur des africains face à la Premier League ?
Le championnat espagnol est très différent, il est plus technique, donc tout d’abord par la beauté du jeu, par la présence du talent africain et par notre présence sur le continent. Nous sommes la seule ligue à avoir des bases en Afrique.
Est-ce que le fait de voir plus de joueurs du continent évoluer en Espagne ces derniers temps, participe à accroître la fanbase de LaLiga en Afrique au-delà du produit phare El Clasico ?
Bien sûr. Quand il y a un joueur africain dans une équipe de LaLiga, cette équipe devient automatiquement plus connue sur le continent et notamment plus au pays du joueur en question. En de la présence de talents africains au sein du championnats d’Espagne, nous sommes proches de nos fans, nous parlons lzurs langues. Nous communiquons également sur nos réseaux sociaux en plus de trente (30) langues locales africaines.
Il y a un an, Dakar faisait partie des 5 villes mondiales choisies pour le déploiement d’un immense tapis rouge dans le cadre de la promotion du Clasico. Est-ce une marque d’intérêt de la part de LaLiga à l’endroit du continent ?
Absolument. L’objectif de LaLiga c’est d’être présente sur le continent et à côté de ses fans. Le Sénégal a une grande culture du football et Dakar, sa capitale regroupe beaucoup de fans de LaLiga en plus d’être une ville connue sur tout le continent. C’est donc logiquement une candidate idéale pour représenter l’Afrique dans une campagne globale.
Comment les communautés locales réagissent à cette implantation d’un des plus grands championnats de football au monde ?
Les populations africaines réagissent de manière très positive. Nous visons à partager notre savoir-faire, aider à valoriser le football local et transmettre des valeurs à travers le football pour autonomiser les populations. Dans cette mission, nous avons eu à approcher et toucher les populations avec diverses actions. Des formations d’entraîneurs, des tournois, des journées de leadership et de partage avec les jeunes, des projets culturels…
Comment se déroule l’ouverture de la nouvelle base en Côte d’Ivoire, la dernière née ?
Elle se déroule progressivement. La Côte d’ivoire faisait déjà partie des territoires avec une importante présence de LaLiga mais cette année nous avons eu un accroissement d'activités sur le terrain.
Au-delà des activités de promotion du championnat ibérique, quels autres événements LaLiga a-t-elle eu à faire ou projette de mener dans la sous-région ?
Cette saison a été très riche en projets sur le continent. En plus des activités de promotions du championnat avec les Watch Parties, pour n’en citer que quelques-uns, nous avons lancé le dictionnaire de football au Sénégal en espagnol, wolof, pulaar, seereer et diola en collaboration avec l’Institut Cervantes, pour l’apprentissage de l’espagnol et la promotion des langues locales. Nous avons également organisé le tournoi La Ligue d’égalité au Cameroun visant à faire participer les jeunes filles. C’est le seul tournoi féminin de catégorie U13-U15 dans le pays. Nous avons impulsé « Show your other side » au Nigéria, pour promouvoir l’égalité de genre et la migration légale. Et finalement le concours african « MVP Player » dans tout le continent, avec comme objectif de décerner le trophée de meilleur joueur africain évoluant en Liga, voté par les fans. Cette saison 2021-2022, c'est le gardien de but marocain du FC Séville, Yassine Bounou qui a été élu à une grande majorité.
Par Moustapha M. SADIO
