L'ancien international béninois Razack Omotoyossi a accordé un entretien à Sport News Africa au lendemain de l'élimination du Bénin des qualifications à la CAN Côte d'Ivoire 2023. Le «Taureau de Pobè» a analysé plusieurs sujets brûlants autour des Guépards du Bénin. Le joueur passé par le Sheriff Tiraspol, Al Nassr ou encore Metz a annoncé en exclusivité un projet pour la promotion du football au Bénin.
Sport News Africa : Le Bénin n'a pas réussi à se qualifier pour la CAN Côte d'Ivoire 2023. Comment expliquez-vous cette nouvelle désillusion ?
Razack Omotoyossi : Nous n'avons pas réussi à faire la bonne chose, on ne sait plus d'où on vient. Nous avons oublié notre passé, nos héros et les gens qui étaient là pour le football béninois pendant plus de cinquante ans.
Depuis 2019 où le Bénin a atteint les quarts de finale de la CAN, l'équipe a connu une dégringolade. Selon vous, quelles sont les raisons de ces échecs répétés ?
Razack Omotoyossi : Honnêtement, nous n'avons pas réussi à laisser derrière nous Égypte 2019. C'est encore dans les têtes et on n'a pas réussi à viser plus haut. La seule solution est notamment de retourner à notre planche à dessin avec les bonnes personnes et la bonne inspiration.
Comment appréciez-vous le rajeunissement de l'équipe par Gernot Rohr avec de très jeunes joueurs en équipe senior ?
Razack Omotoyossi : Je ne sais pas grand-chose sur l'entraîneur. Mais convoquer les jeunes en équipe est une bonne idée. Cependant, sélectionne-t-il les meilleurs joueurs ? Leur donne-t-il le soutien mental dont ils ont besoin pour jouer ? Certes, il faut un certain temps pour construire une équipe.
Le Bénin dans le groupe C des éliminatoires du Mondial 2016 en compagnie du Nigeria, l'Afrique du Sud, le Zimbabwe, le Rwanda et le Lesotho. Quelles chances pour les Guépards ?
Razack Omotoyossi : Je ne vois aucune chance de qualification si les acteurs ne changent pas. Du sélectionneur et du capitaine de l'équipe à la Fédération Béninoise de Football en passant par le ministère. Il faut promouvoir le bon football.
Votre appréciation sur le championnat professionnel du Bénin ?
Razack Omotoyossi : Nous avons vraiment de bons joueurs. Le Chef de l'État a investi énormément, des installations incroyables pour les joueurs. Chaque club a besoin d'un bon dirigeant pour prendre en charge les joueurs afin qu'ils donnent le meilleur d'eux sur le terrain.
Comment développe-t-on alors ce championnat du Bénin ?
Razack Omotoyossi : Pour attirer plus de fans et de sponsors, nous devons travailler davantage pour en effet atteindre les objectifs. Nous avons besoin de bons joueurs, des arbitres formés et certains des meilleurs entraîneurs du pays afin d'attirer plus de sponsors prochainement.
Les représentants béninois en compétitions africaines ne réussissent plus depuis des années. Comment inverser la tendance ?
Razack Omotoyossi : Il faut déjà avoir un bon club, une équipe très compétitive, des ressources financières. Des clubs et des joueurs extrêmement engagés et bons et même meilleurs que Zamalek ou autre.
Que devient Razack Omotoyossi ?
Razack Omotoyossi envisage de devenir une icône pour ouvrir une nouvelle voie pour le football béninois. Et aussi la Jeunesse Sportive de Pobè FC. Pour être honnête, je veux obtenir une confirmation et un soutien du gouvernement et de la fédération afin que je puisse ramener quelques ex-joueurs pour promouvoir le football des jeunes de 17-23 ans.
Vos meilleurs souvenirs sur le rectangle vert ?
Razack Omotoyossi : L'expérience la plus mémorable a été de jouer et courir sur le terrain avec la couleur jaune et verte. Ensuite, jouer pour le Zamalek d'Egypte et rejoindre la France. Quand j'étais à Helsingborg en Norvège, j'ai gagné le titre de «Meilleur buteur de la ligue» et de l'Europa Cup.
Rachidi DOSSA