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Rudy Gestede : « Il était temps pour moi de commencer un nouveau chapitre »

International béninois entre 2013 et 2017, Rudy Gestede a mis fin à sa carrière en sélection à seulement 28 ans. Dans cet entretien avec Sport News Africain, il revient sur les raisons de cette décision. L’ancien attaquant des Ecureuils refait également son parcours de footballeur, entamé à Metz et bouclé en 2022 par un titre de champion d’Iran avec Esteghlal FC.

Rudy Gestede entretien avec SNA
Rudy Gestede lors d'un match contre Liverpool

Rudy Gestede, racontez-nous votre parcours au football…

Rudy Gestede : J'ai commencé au centre de formation du FC Metz à 12 ans. J'ai fait la Ligue 1 et la Ligue 2 avec le club. A l'été 2011, j'ai rejoint Cardiff City pour deux ans. J'ai eu ensuite une prolongation de contrat après trois mois de compétition. En 2012, on perd la Carling Cup contre Liverpool à Wembley. Nous sommes champions en 2013 et nous montons en Premier League. Ensuite je suis parti à Blackburn Rovers en 2013, probablement la meilleure période de ma carrière. C'est le moment où j'ai plus joué. Ça m'a permis de signer à Aston Villa en Premier League.

La saison a bien démarré personnellement avec 4 buts en 8 matchs mais collectivement nous étions en difficulté. Nous avons ensuite connu la relégation en fin de saison. Après 6 mois de Championship avec Aston Villa, je retrouve l’élite du football en signant à Middlesbrough. J’y suis resté 2 ans et demi. Pour changer d'air, je suis allé à Melbourne Victory en Australie pour une saison. Pour terminer ma carrière, j'ai fait la Grèce (Panetolikós FC, ndlr) et enfin l'Iran l'été dernier (Esteghlal Téhéran, ndlr).

Du FC Metz à Aston Villa, vous avez connu une fulgurante ascension. Que retenir de votre passage en Premier League ?

Je retiens du championnat une atmosphère et une ferveur exceptionnelle des supporters. Je note également un très grand professionnalisme. On met tout à la disposition des joueurs pour qu'ils performent, toute une équipe complète de de science du sport, coach en performance, staff médical complet. Il y avait cette avance sur la prise en charge des joueurs comparée au système français.

                                            Rudy Gestede «Van Dijk fait partie des défenseurs qui m’ont le plus marqué»

Quel défenseur vous a donné le plus du fil à retordre en Angleterre ?

Je dirai Van Dijk. J'ai joué contre lui quand il était à Southampton. Il était déjà très fort physiquement, il saute haut et court vite. Il est très intelligent dans son jeu et très calme. C'est l'un de ceux qui m'ont le plus marqué. Il y a un certain niveau défensif en Angleterre surtout sur l'aspect physique. Les défenseurs sont pour la plupart de vrais athlètes. La Premier League c'est un championnat différent.

Qu'est-ce qui a motivé votre choix pour la sélection du Bénin en 2013 ?

Au départ j'ai joué pour l'équipe de France U17 et U19. Les années sont passées, c'était un peu plus difficile d'accéder en équipe première. Le niveau était très élevé et je n'étais pas à ce niveau. Par mes origines, j'avais la possibilité de jouer avec le Bénin. J'ai échangé avec Laurent D'Jaffo (ancien international béninois devenu agent de joueur, ndlr). Il a milité auprès du ministre des Sports et de Anjorin Moucharafou, président de la FBF à l'époque. Ils m'ont contacté, on a eu de grandes discussions. C'était nouveau car je n'avais aucune famille restante au Bénin et pas vraiment baigné dans la culture béninoise. J'ai renoué avec mes racines en jouant pour le Bénin.

Vous avez joué avec les Ecureuils de 2013 à 2017 avant de mettre fin à votre carrière internationale à seulement 28 ans. Était-ce un choix ou une contrainte pour vous ?

J'ai arrêté pour plusieurs raisons. Au départ les conditions qui étaient offertes aux joueurs n'étaient vraiment pas bonnes. C'était plus contraignant de quitter son club, voyager et passer du temps en sélection. On se mettait en difficulté physiquement et mentalement, après le fait de revenir en club dans cet état, ça m'empêchait moi de bien performer. L'autre raison, à chaque fois que je passais en sélection j'avais des blessures mais quand je retourne dans mon club je n'avais plus rien. J'ai trouvé ça très étrange. Ça devenait difficile, je ne pouvais plus enchaîner. J'ai pris mes distances avec la sélection pour me concentrer sur mon club, mon état de santé et mon physique. J'aurai aimé participer à la CAN avec eux, passer de meilleurs moments. Malheureusement ça ne s'est pas fait, c'est le destin.

Six ans après votre retraite internationale, vous raccrochez les crampons. Qu'est-ce qui a milité pour cette décision ?

Pour les matchs, il y a toujours cette adrénaline mais j'avais moins envie de m'entraîner et de me préparer. J'ai terminé avec un titre de champion d'Iran, ça faisait 9 ans que FC Esteghlal n'avait plus gagné de titre de champion. Je me suis dit que c'était le bon moment pour arrêter sur le terrain.

S'il était permis à Rudy Gestede de reprendre sa carrière, que changerait-il ?

Je n’ai pas envie d'avoir de regret ou de penser à ce que j'aurai pu faire différemment. Les erreurs, les difficultés que j'ai pu avoir, font la personne que je suis, je me sens très bien comme cela et j'espère encore évoluer. On apprend, on change et on s'adapte chaque jour. Quand j'étais plus jeune, je me voyais dans les grands clubs européens. Mais la vie est faite ainsi. Il peut y avoir des problèmes physiques, des contreperformances, des mauvais choix de carrière et d'agent... J'ai un gros bagage qui me permet aujourd'hui d'avoir une justesse dans la prise de décision.

Fini le football mais une reconversion déjà toute tracée pour vous. Dites-nous plus sur cette nouvelle vie.

J'ai une valeur à ajouter au football de par mon expérience, mon parcours mon expertise. J'espère trouver le bon projet pour mettre ça en application. Je suis des cours de CEO in Sports organisation en anglais, qui vont me permettre d'approfondir mes compétences académiques et pratiques sur ce poste. Je continue à me former.

                                          «Marquer contre Manchester United reste un très bon souvenir»

Des conseils à ceux qui rêvent de faire carrière dans le football ?

L'industrie du football n'est pas toujours entourée de bonnes personnes. C'est un sport où il y a beaucoup d'argent qui traîne, des personnes malveillantes qui gravitent autour. Il faut savoir faire le tri, garder la tête sur les épaules et s'entourer de bonnes personnes. Par ma reconversion, je veux avoir un impact à ce niveau, soit dans un club où j'aurai un pouvoir exécutif, soit dans une académie d'un club en Europe ou ailleurs.

Pour conclure cette interview, citez trois faits majeurs qui auraient marqué votre carrière de footballeur ?

Je retiens mon premier but en équipe professionnelle contre Clermont en Coupe. Le deuxième, mon premier titre de champion Championship avec Cardiff. Pour terminer, mon but contre Manchester United. Nous avons perdu ce match mais marquer contre Manchester United reste tout de même un très bon souvenir.

Rachidi DOSSA

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