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Yassine Bounou, l'«araignée» marocain

A 31 ans, Yassine Bounou figure parmi les meilleurs portiers de la planète. L’international marocain sera l’une des pièces maitresses des Lions de l’Atlas au Qatar (20 novembre-18 décembre). Un dernier rempart, travailleur et patient, dont on ne tarit pas d’éloges dans son pays.

De notre correspondant au Maroc,

Après avoir rejoint le centre de formation du Wydad à 8 ans, Bounou y est resté plus de 10 ans

Le parcours de Yassine Bounou est atypique. Son histoire montre qu’avec patience et abnégation tout peut être réussi. Le dernier rempart des Lions de l’Atlas doit son succès à son travail, mais surtout à sa patience. Né au Canada, Bounou revient dans son pays d’origine. Son père y enseigne en tant que professeur dans une école supérieure bien connue. Le jeune Yassine, amoureux de ballon, intègre donc, à 8 ans, le centre de formation du Wydad de Casablanca. Club le plus titré du Royaume chérifien. Il y fait ses premières armes. Il durera chez les Rouge-Blanc afin d’y parfaire sa formation. A 19 ans, Bounou est pourtant toujours barré par un certain Nadir Lamyaghri, titulaire aussi en sélection. Mais le jeune portier apprend vite.

Le jour où le regard a changé

Suivi par d’anciens internationaux marocains tels que Badou Zaki, beaucoup de bien sont dits du portier. «ll se caractérisait par de nombreuses techniques dont les gardiens de but avaient besoin, et j'ai toujours parié qu'il serait un jour l'un des gardiens les plus en vue au monde», confiait Badou Zaki, ex-Ballon d’Or africain. Toutefois, Bounou devra attendre pour être propulsé numéro 1 au Wydad. En 2011, tout change. En finale de la Ligue des champions de la CAF face à l’Espérance Tunis, Lamyaghri se blesse. Bounou prend sa place dans les cages du Wydad et s’illustre lors d’une rencontre mémorable. Ses arrêts spectaculaires montrent qu’un grand gardien est né. Même si le Wydad s’incline finalement (1-0), la prestation de Bounou, «homme du match», est sur toutes les lèvres au Maroc.

Du côté des fans du Wydad, on ne parle que du jeune portier qui fera vite ses valises pour rejoindre l’Atletico Madrid. Mohcine S., fan inconditionné du Wydad, se souvient de ses quelques matchs en «Botola». «C’est d’abord un gardien de but élégant, qui a la carrure. Il (Bounou) n’a pas peur de sortir pour empêcher l’attaquant de marquer. S’il était un joueur de champs, il pourrait facilement évoluer comme défenseur ou milieu défensif avec son jeu», décortique ce fan.

Sans durer en «Botola», Bounou arrive en Espagne en 2012. Chez les Colchoneros, il sera malheureusement barré par la rude concurrence. «Bono récolte les fruits de sa patience, de son état d’esprit et de son grand professionnalisme. Il est resté engagé et attend l'occasion, depuis qu'il était au Wydad, où il a joué très jeune aux côtés du premier gardien de but Nadir Lamyaghri. J'ai également prédit qu'il serait le gardien titulaire de l'Atletico Madrid pendant son séjour au club. Mais les choses ne sont pas allées en sa faveur. Seulement, avec sérieux et patience, il a pu gérer la pression et rivaliser avec les meilleurs gardiens de la Liga», disait Zaki.

La grosse désillusion chez les Colchoneros

Avec les Colchoneros, les choses ne se déroulent donc pas comme prévu. Bounou évolue d’abord en D3. Le départ de ses concurrents doit lui permettre d’être numéro 1, mais la formation dirigée par Diego Simeone préfère Jan Oblak. Une frustration pour Bounou qui demande un transfert afin de poursuivre sa progression. Le Marocain est prêté à Saragosse alors en D2 en 2014. Il y passe deux ans avant de rejoindre la Catalogne en signant à Gérone en 2016. Un club où il réalise de belles saisons malgré la descente en D2.

Le portier de 1,92 m est vite repéré par Séville qui lui offre une belle opportunité de poursuivre sa carrière en Liga. Là aussi, la concurrence est rude pour le joueur arrivé en prêt. Si Sergio Rico passe derrière lui, Tomas Vaclik est bien considéré comme le portier titulaire. Bounou s’illustre tout de même en Coupe d’Europe et durant quelques rencontres de Liga. La saison 2020 restera d’ailleurs de beaux souvenirs, puisque le Marocain permet à Séville de remporter Ligue Europa en réalisant des matchs de haute facture face à Manchester United. Mais surtout contre l’Inter Milan. Entre-temps, Bounou était numéro 2 en sélection et a regardé Munir El Kajoui garder les cages des Lions de l’Atlas en Russie en 2018 et lors de la Can 2017.

Enfin la reconnaissance

Bounou, l'éclosion au bon moment

En 2021, l’international marocain figure parmi les meilleurs gardiens de Liga. Le trophée Zamora récompensant le meilleur portier lui échappe toutefois. Ce n’est que parti remise. En 2022, à l’issue d’une saison mémorable (24 buts encaissés), Bounou obtient enfin le sésame devenant le deuxième gardien africain récompensé après Jacques Songo’o. Une juste distinction qui arrive à point nommé. Puisque le Marocain est devenu entre temps l’une des pièces maitresses des Lions de l’Atlas. Alors qu’il était numéro 2 dans les cages il y a quatre ans. Au Qatar, le Maroc mise énormément sur le longiligne gardien, qui reste sur trois clean sheets avec sa sélection.

Avec une poule compliquée, la défense et particulièrement Bounou auront un rôle déterminant pour espérer franchir le premier tour.  «Je prédis une excellente performance de Yassine Bounou dans le Mondial. Il fait partie de la liste très restreinte des meilleurs portiers au monde, surtout qu’il a franchi un palier avec le FC Séville», déclare optimiste Badou Zaki. Pour le public, une bonne Coupe du monde du Maroc passera forcément par de solides performances du dernier rempart des Lions de l’Atlas.

Mohamed HADJI

Lire aussi : Mondial 2022 : le calendrier complet

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