La Côte d’Ivoire, qualifiée d’office pour la CAN qu’elle organisera en janvier et février prochain, sera un des favoris de la compétition. Younes Zerdouk, le sélectionneur des Comores, en est convaincu, après les deux récentes défaites de son équipe face aux Eléphants (1-3, 0-2) lors des éliminatoires.
Les Comores ont affronté deux fois la Côte d’Ivoire. Quelle impression d’ensemble vous a fait cette sélection ivoirienne ?
Une très bonne impression. On sent que cette équipe est déjà totalement tournée vers la CAN. Ce qui m’a vraiment marqué, c’est le sérieux avec lequel elle a joué contre nous. Elle nous a respectés, elle a joué avec beaucoup d’application. C’est très flatteur pour une équipe comme la nôtre, qui ne fait pas partie des meilleures d’Afrique. On sentait que les Ivoiriens voulaient gagner. D’ailleurs, l’attitude de Jean-Louis Gasset, leur sélectionneur, était très clair…
C’est-à-dire ?
Il semblait très impliqué, recadrait ses joueurs quand quelque chose ne lui plaisait pas. Jean-Louis Gasset est quelqu’un d’expérimenté, de calme, il a l’habitude de travailler avec des joueurs de haut niveau, il sait leur parler. Vraiment, j’ai perçu chez lui beaucoup de rigueur. Il y a une CAN qui va avoir lieu en Côte d’Ivoire, il sait qu’il y a beaucoup d’attentes et de pression, et il veut que son équipe soit prête. J’ai vraiment compris que ces deux matches face aux Comores étaient très importants pour lui.
Comment a joué la Côte d’Ivoire ?
En 4-3-3. Je crois que Jean-Louis Gasset a trouvé le bon système. Evidemment, ce système peut évoluer selon les besoins en cours de match, mais c’est sa base de travail. C’est une équipe qui aime avoir le ballon. Elle a deux latéraux, Konan et Aurier, qui montent beaucoup, qui aiment centrer. Au milieu, la paire Sangaré-Kessié est très complémentaire et est sans doute le rouage essentiel de cette sélection.
Ces deux joueurs s’entendent bien, ils travaillent beaucoup pour le collectif. Et devant, il y a bien sûr Haller, qui pèse beaucoup, est un vrai buteur, et qui revient en forme après avoir été absent plusieurs mois (l’attaquant ivoirien du Borussia Dortmund a été victime d’un cancer des testicules, ndlr). C’est une équipe complète dans toutes les lignes.
Avez-vous constaté une montée en puissance de cette sélection ivoirienne ?
J’avais regardé les matches joués en 2022. Oui, il y a clairement eu une montée en puissance. J’ai ressenti une vraie cohésion d’équipe, beaucoup de solidarité. En 2022, Gasset voulait sans doute voir beaucoup de joueurs, faire des essais. Il va sans doute encore en faire cette année, mais je pense qu’il a sa base de joueurs, son système. Je le répète, cette sélection est en mode CAN.
A-t-elle des points faibles ?
Comme toutes les équipes, elle n’est pas infaillible. Je pense qu’elle peut être mise en difficulté face à une équipe qui a la possession du ballon. Ou contre des adversaires vifs et techniques. Comme ses latéraux montent beaucoup, elle peut aussi être vulnérable sur les côtés. Mais cette sélection ivoirienne dégage beaucoup de puissance physique. Il y a de la qualité technique, tactiquement elle est d’un très bon niveau. Il faudra vraiment compter sur elle lors de la CAN…
Propos recueillis par Alexis Billebault