Les clubs du championnat professionnel de l’Ethiopie peinent à honorer leurs engagements vis-à-vis de leurs joueurs. Beaucoup d’entre-eux souffrent financièrement. Et certains joueurs comme ceux de Jimma Abba Jiffar ont même arrêté les entraînements jusqu’à nouvel ordre.
La Betking Ethiopian Premier League (EPL) ira-t-elle jusqu'à son terme ? C’est en effet la question que beaucoup d’Ethiopiens se posent actuellement. Et pour cause, de nombreux clubs sont en proie à des difficultés financières. Et ne peuvent plus honorer les salaires de leurs joueurs.
D’ailleurs, Jimma Abba Jiffar (15e sur 16 avec 10 pts), champion de la Betking Ethiopian Premier League, il y a deux ans ne voient plus ses joueurs. Ces derniers ont tout bonnement arrêté les entraînements en attendant de rentrer dans leurs fonds. «Nous n'avons pas été payés depuis plus de trois mois. Nous n'avons pas d'autre source de revenus car notre travail est le football. Nous avons essayé d'expliquer cela à la direction du club encore et encore», confie en effet, un joueur de cette formation à The Reporter.
Selon le joueur ayant requis l’anonymat, après la 12ème journée, ils ont immédiatement arrêté l'entraînement. Il déplore encore : «Aucun des dirigeants du club ne s'est présenté pour en demander la raison», s’offusque-t-il.
Le directeur général par intérim du club, Abdissa Lema, apporte sa version des faits. Pour lui, le club était parvenu à un accord avec les joueurs pour résoudre le problème. «Nous sommes convaincus que l'entraîneur et certains joueur cadres du club répondront à notre demande. L'argent sera crédité sur notre compte à la fin du premier tour de la compétition», explique Abdissa. Il reconnaît par ailleurs que les joueurs attendent leurs sous depuis trois mois. «Nous travaillons pour résoudre le problème une fois pour toute. Dans les prochains jours, nous paierons l'intégralité des salaires de tous les joueurs», annonce Abdissa.
Jimma Abba Jiffar n'est pas le seul club confronté à ce problème. On dénombre, pas moins de quatre équipes qui souffrent notamment de difficultés financières. «La Fédération éthiopienne de football (EFF) devrait en discuter avec les clubs», martèle Kifle Seifu, directeur général de la Premier League. «On n'a pas une implication dans le traitement des salaires des joueurs. Notre rôle, c’est superviser le bon déroulement de la compétition», ajoute le patron de la Premier League.
Non sans rappeler pourquoi tant de clubs sont à la traîne financière. «Depuis l'année dernière, les clubs ont reçu des millions grâce à l'accord de droits de diffusion DSTV. Cependant, pour cette année, les clubs participants et la société de la ligue ont convenu de ne pas débourser l'argent. On attend que les clubs soumettent leur audit général. Plus de la moitié des clubs n'ont pas reçu de l'argent en raison de leur incapacité à soumettre des audits.»
La plupart des clubs EPL dépensent en moyenne 346.000 euros à 867.000 euros par an. De ce montant, 175.000 euros environ sont ainsi dépensés pour les transfert des joueurs. La Betking Ethiopian Premier a déjà joué sa 14ème journée.