Depuis son départ de Marumo Gallants (Afrique du Sud) en novembre dernier, le Français Sébastien Migné (49 ans) est à la recherche d’un poste. L’ancien sélectionneur du Congo, du Kenya et de la Guinée equatoriale, qui avoue «trouver le temps long», entend privilégier le projet sportif au volet financier.
De notre correspondant en France
Sportnewsafrica : Cela fait quatre mois que vous avez quitté l’Afrique du sud. Comment vivez-vous cette période de chômage ?
Sébastien MIGNE : Les premières semaines, je me suis reposé, j’ai pris du temps pour ma famille et pour moi. Mais, je vous avoue que je commence à trouver le temps long. Je ne suis pas de nature très patient, et ne pas travailler me pèse. Le football, c’est ma passion avant d’être mon métier. J’ai envie de reprendre une équipe, de retrouver les terrains, les vestiaires, échanger avec les joueurs. Je peux aussi vous assurer que ma famille a hâte que je retravaille (rires). Je ne suis pas comme un lion en cage, mais je sens bien que je ne dois pas être tous les jours facile à vivre.
Suivez-vous beaucoup de matches ?
Oui, bien sûr. J’ai suivi de très près la CAN au Cameroun, je regarde des matches européens. Mardi soir, le programme familial, c’était Koh-Lanta, mais moi, j’ai suivi Chelsea-Lille (2-0) en Ligue des champions. Comme il y a plusieurs écrans à la maison, cela n’a posé aucun problème (rires). Je travaille aussi sur des programmes d’entraînements que je mettrai en place quand je retrouverai un poste.
Justement, quelle est votre priorité : une sélection nationale ou un club ?
Ma dernière expérience, c’était dans un club, en Afrique du sud, et je dois reconnaître que ce ne fût pas le meilleur choix de ma vie. Je venais de passer une saison à Niort (France, Ligue 2), en tant que membre du staff de mon ami Sébastien Desabre, et j’ai eu cette opportunité de diriger Marumo Gallants. Je ne regrette pas, car c’est une expérience de vie qui m’a fait comprendre qu’il faut s’engager quelque part seulement quand les conditions sont réunies, et en Afrique du sud, elles ne l’étaient pas. Aujourd’hui, s’il devait y avoir une priorité, ce serait une sélection nationale, mais je reste très attentif à ce qui peut se passer dans les clubs.
L’Afrique reste-t-elle votre priorité ?
Oui. J’ai été sélectionneur de trois pays, adjoint de Claude Le Roy en RD Congo, au Congo et au Togo, et même si j’ai aussi accompagné Claude en Asie (Oman et Syrie), c’est en Afrique que j’ai vécu les meilleurs moments de ma carrière. C’est un continent où on peut connaître de grandes émotions, de très grands moments. Mais je ne ferme aucune porte, et je suis prêt à travailler en France, en Afrique ou en Asie.
Avez-vous envoyé votre CV à quelques fédérations ?
Je l’ai fait là où il y a des appels à candidatures, comme Madagascar par exemple. On sait qu’il y a des fédérations qui cherchent, ou vont bientôt chercher un sélectionneur, et je reste bien sûr attentif. Au niveau des clubs, cela bouge souvent notamment en Afrique du Nord. Mais le volet sportif sera primordial. La question financière n’est pas celle qui me fera décider ou non de ma future destination. Je travaille avec un agent, mais je ne suis pas fermé si un autre me permet de trouver un poste.
Le football est également une affaire de réseaux. Estimez-vous avoir assez entretenu les vôtres ?
Je pense avoir un peu trop négligé cet aspect. Je me suis sans doute trop répété que mes seules compétences suffiraient, mais je mesure aujourd’hui combien les réseaux sont importants. Je me rends compte également que les fédérations africaines ont sans doute davantage envie de faire confiance à des techniciens locaux. L’Algérie et le Sénégal ont remporté les deux dernières CAN avec des sélectionneurs qui sont pour moi des binationaux, car Cissé et Belmadi (le premier est arrivé en France à l’âge de 9 ans et Belmadi y est né, ndlr) ont été formés en France, mais ces deux réussites sportives ont donné des idées à des fédérations. Ce sera peut-être un peu plus compliqué qu’avant pour des techniciens étrangers de trouver un poste en Afrique…