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CAN 2023 (Q) : au Burkina Faso, les choix de Velud passent mal

Le sélectionneur de l'équipe nationale de football du Burkina Faso, Hubert Velud, fait face à une pluie de reproches de la part des supporters des Étalons et des journalistes exaspérés par ses choix tactiques. Velud est juste rattrapé par son conservatisme et son manque d'audace.

De notre correspondant au Burkina Faso,

Hubert Velud, sélectionneur des Etalons du Burkina Faso.

En football, certaines polémiques sont circonstancielles, d’autres sont rituelles. Les premières surgissent au gré des événements et les secondes sont inscrites dans le calendrier : c’est évidemment le cas de celles qui suivent immuablement les sorties des Etalons du Burkina Faso. L'exercice consiste à se scandaliser de l’absence d’un joueur, de préférence en la liant avec la présence d’un autre ou encore des attitudes de joueurs, voire du sélectionneur à travers une communication bien changée. Au Burkina, les choix tactiques balbutiants ont dessiné une nouvelle image de Hubert Velud, au cœur des critiques match après match.

Lire sur le sujet : CAN 2023 : le Burkina Faso candidat au titre ? Hubert Velud temporise

Une première alerte en mars 2023

La double confrontation des 3ème et 4ème journées des éliminatoires de la CAN 2023 en mars dernier face aux Eperviers du Togo avait provoqué une première alerte dans l’esprit du sélectionneur, Hubert Velud, surtout le nul concédé à Lomé (1-1). Le visage affiché par les Etalons n'avait pas plu au public sportif burkinabè qui l'avait fait savoir sèchement aux dirigeants, au staff technique et aux joueurs. Les difficultés collectives et le manque de répondant après cette double confrontation ont instillé le doute dans l’esprit de tout le monde.

Alors qu'une réconciliation était attendue lors de cette trêve internationale du mois de septembre 2023, les Etalons, qui retrouveront le Maroc, ce mardi, en match international amical n'ont toujours pas réussi à remporter un match après leur qualification à la CAN 2023, en concédant le nul contre l'Eswatini (0-0), vendredi 8 septembre, durant la dernière journée des qualifications.

Le 4-3-3 de Velud, le public n'en peut plus

Pour Rodrigue Compaoré : « Hubert Velud fait fausse route avec l'équipe, notamment en raison de son incapacité à se renouveler tactiquement avec un 4-3-3 improductif au vu des choix de joueurs dans le onze initial. A chaque fois qu'il nous remet son 4-3-3, pas plus tard que face à l'Eswatini, le sélectionneur nous montre qu'il ne connaît pas les qualités et les défauts de A à Z de son effectif. Nous avons besoin d'un 4-3-3 ridicule ? » s'est-il interrogé.

De son côté, Kassoum Nikiéma, autre supporter, ne constate pas d'amélioration dans le jeu. « Je me pose toujours une question après chaque sortie des Etalons sous l'ère Velud : "Quelle innovation a-t-il apporté à cette sélection ? Qu'a-t-il donné de mieux que son prédécesseur Kamou Malo ?" On se rappelle pourtant qu'au lendemain de la CAN 2021 au Cameroun, le président de la Fédération burkinabè de football, Lazare Banssé annonçait que le trophée était désormais l'ambition. C'est dans ce sens qu'est intervenu le changement du sélectionneur », rappelle t-il. « Aujourd'hui, sans être professionnel en la matière, nous trouvons que la voie empruntée actuellement ne nous apportera que déception. Nous avons juste un seul souhait: chercher mieux pendant qu'il est encore temps. »

D'après Adiwo Kisina : « Hubert Velud n'a pas sa place du côté des Etalons. Il a un mauvais discours. Imaginons ce qu'il fait dans les vestiaires devant les joueurs ! Qu'est-ce qu'il a proposé comme solution en deuxième période face à l'Eswatini ? Incapable de changer un système en cours de match ! Velud est trop monotone dans ses systèmes de jeu ! »

Toutefois, il est à noter qu'une infime portion du public pense que les joueurs ont aussi leur part de responsabilité. « Il faut dire vrai, le problème n'est pas uniquement l'entraîneur, soyons réalistes, nos joueurs n'ont pas le niveau qu'on prétend leur donner. Des joueurs sur terrain qui ne peuvent même pas faire deux bonnes passes. Ils sont inefficaces devant les buts. Je comprends pourquoi on n'arrive pas à avoir de nombreux joueurs des grands championnats », déplore Abdoulaye To. « Il faudrait mettre les joueurs en cause pour qu'ils se réveillent. Quelque soit la qualité de l'entraîneur, si les joueurs ne font pas parler leur technicité et une volonté de gagner, les résultats seront catastrophiques. »,Reste à savoir si Hubert Velud va enfin avoir le déclic tant souhaité par le public sportif burkinabè.

Ablam GNAMESSO

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