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Alain Smaïl (Coach Louis-François Mendy) : « S’attendre à une surprise en demi-finale »

Auteur du 2ème meilleur temps des séries sur le 110m haies, Louis-François Mendy est aux portes de sa première finale mondiale. L’athlète sénégalais dispute ce lundi (18h GMT) les demi-finales des Mondiaux d’athlétisme à Budapest (Hongrie) avec l’étiquette d’outsider. Pour SNA, son coach, Alain Smaïl a annoncé la couleur à quelques heures des demi-finales du 110m haies messieurs. Le technicien français est aussi revenu sur les raisons de l’année 2023 prolifique du néo recordman des Jeux de la Francophonie sans manquer de se projeter sur la préparation aux JO 2024.

De notre correspondant au Sénégal,

Louis-François Mendy
Louis-François Mendy, espoir de médaille du Sénégal aux Mondiaux d'athlétisme de Budapest

Comment avez-vous trouvé la course de Louis-François Mendy avec ce chrono 13’’24 ?

Je trouve sa performance exceptionnelle. C’est aussi l’avis de beaucoup de spécialistes, d’entraîneurs qui sont venus me questionner sur cette pépite. Il a fait une très belle prestation avec un chrono de 13’’24, qui est le 2ème meilleur temps de l’ensemble des trois séries. Ça fait pas mal de concurrents, des Américains, des Jamaïcains, des Français… Une prestation de qualité tant dans la fluidité de ses passages qu’au niveau chronométrique.

Ce sont ses premiers championnats du monde. Quels sont les écueils à éviter pour un novice ?

C’est la pression qui peut s’installer autour de lui, l’attente des différents partenaires, des institutions, de son entourage. Mais Franky (son surnom, ndlr) est psychologiquement très fort. Avant les séries de ce dimanche, il avait bloqué son téléphone. Il m’a assuré qu’il allait faire pareil aujourd’hui, qu’il allait juste appeler sa mère et éteindre son portable. Il est dans sa bulle, concentré et exceptionnellement professionnel.

« La cerise sur le gâteau c’est d’être en finale »

À Kinshasa, il s’est offert la médaille d’or aux Jeux de la Francophonie. Qu’est-ce que ce titre international représente dans sa progression ?

Il voulait faire honneur à son pays, ramener une médaille d’or. Il l’a réussi avec des chronos très intéressants au niveau international. Son parcours cet été a été ponctué par les jeux de la Francophonie. Le 2ème gros objectif, ce sont les championnats du monde. Il a déjà atteint une grande partie de ces deux objectifs.

Cette année, il a amélioré à plusieurs reprises son propre record du Sénégal du 110m haies. Qu’est-ce qui explique cette régularité dans ses performances ?

Il a battu 4 fois le record national du 110m haies. Ce qui est assez exceptionnel. L’explication est très simple. C’est un garçon que je suis depuis 6 ans. Pour préparer un athlète de haut niveau il faut un certain nombre d’années. C’est un long processus. Franky a toujours été régulier et très concentré dans ses entraînements. C’est une bête de travail. Ensuite, il y a une confiance totale entre lui et moi. Ce qui est un élément très important dans ses performances. Maintenant 2023 a été une année exceptionnelle avec une préparation de qualité. On a très bien travaillé dès le mois d’octobre (2022). Pendant 6 mois avec une préparation de base. On a évité les indoors stratégiquement. Pas de compétition durant le mois de mars. On a fait une simple périodisation. Ce qui explique cette montée en puissance dans les compétitions avec le chrono de 13’’18 qu’il a réalisé à Troyes (France) et la performance de 13’’24 ce dimanche, à 6 centièmes de son record.

Jusqu’où pensez-vous qu’il puisse aller en termes de chronos ?

La saison a été longue. Il a eu une quinzaine de courses dans les jambes. C’est une densité de performances assez exceptionnelles. 13’’18, 13’’24, 13’’33… Ce sont des temps très intéressants. On va attendre demain (ce lundi). On aura peut-être une surprise de sa part pour ces demi-finales. Durant sa course en séries, il réalise 13’’24 en étant gêné par le Jamaïcain qui trébuche en essayant de le rattraper. Ce Jamaïcain court pourtant en 12’’90. Ça laisse présager quelque chose de bon. Mais encore une fois, restons prudents, c’est une compétition, une épreuve technique, il y a des franchissements d’obstacles… Il faut maîtriser tout cela et ce n’est pas facile.

Il fait partie aujourd’hui du Top 12 mondial en termes de chronos. Que peut-il viser durant ces Championnats du monde ?

L’objectif était d’être parmi les demi-finalistes. Il l’a déjà atteint. La cerise sur le gâteau c’est d’être en finale. Ce serait quelque chose d’exceptionnel pour lui. Cela garantit une très bonne préparation en direction des Jeux olympiques de 2024. Le rêve c’est quelque chose de positif, donc on peut rêver.  S’il va en finale, avec un bon chrono de 13’’18 amélioré, avec les enjeux, la rivalité, la concentration… Tout est possible.

Le 1er juillet dernier il réalisait les minimas pour les JO de Paris. Étiez-vous surpris de ce chrono de 13’’18 à Troyes ?

Un petit peu surpris mais je m’attendais à quelque chose d’exceptionnel cette année. Tout au long de la saison, les temps d’entraînement déjà, il nous faisait des chronos intéressants sur la vitesse. On a travaillé sur la vitesse, il nous a fait des tests en force exceptionnels. Il poussait plus de 400 KG en demi-squat. Ce sont des performances exceptionnelles. Il est très fort en vitesse. La force et la vitesse ont été les deux ingrédients sur lesquels on a travaillé. Il faut qu’il soit très puissant. On s’attendait à des chronos de ce type.

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Quelle est sa marge de progression sur des aspects purement techniques ?

Quand on regarde toutes ses courses cette année, je dirais qu’il doit améliorer son départ sur la première haie, qu’il soit beaucoup plus performant sur les trois premières. Après, Franky n’a aucun problème à partir de la 4ème, on l’appelle maintenant le « Turbo », il dévore ses haies avec une belle fréquence. L’objectif est d’améliorer la première partie de course.

Il a désormais validé son billet pour Paris 2024. Quel sera l’objectif pour ces Jeux ?

Il nous faut une meilleure préparation. Là il s’agit de l’aspect financier. Le Comité olympique sénégalais a fait d’énormes efforts cette année avec la répartition de bourses olympiques dont Franky a bénéficié. Cela nous a permis de faire un stage d’une semaine avec trois athlètes dont Franky. Cela nous a permis de finaliser la préparation pour cette saison. C’est ce que nous allons faire l’année en planifiant deux stages. La préparation sera assez sereine. Il y a un aspect psychologique très important. On va axer la préparation mentale durant cette saison 2023-2024 par rapport aux Jeux olympiques. Mais ce sera après les demi-finales de ce lundi que je pourrais vous dire ce qui serait envisageable pour les JO.

Propos recueillis par Moustapha M. SADIO

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