Au Congo-Brazzaville, les activités sportives des personnes vivant avec un handicap sont peu ou pas du tout visibles. Tant les compétitions ne sont pas organisées. Une situation imputable aux problèmes du manque de subventions au bénéfice de ces sportifs qui ont pourtant des talents à exprimer au même titre que des personnes dites valides. Pour mettre fin à cet état de fait, le président du Comité national paralympique Simon Ibovi rappelle à l’État son devoir régalien et au secteur privé sa citoyenneté. Mais sera-t-il écouté ?
De notre correspondant au Congo Brazza,
Sport News Africa : Président, vous avez assisté à la cérémonie d’ouverture de la saison sportive 2022-2023. Qu’avez-vous retenu du discours de monsieur Charles Makaya, directeur de cabinet du ministre et qui a rassuré le Comité national paralympique ?
Simon IBOVI : Vous avez également suivi le discours du directeur de cabinet du ministre des Sports. Il a commencé par faire le rapport de la saison passée où la moisson n’a pas été bonne pour la majorité des sportifs à tel point qu’il nous exhortés à faire plus en 2023. Pourquoi il l’a dit ? Parce qu’il sait que nous sommes les porte-étendards de la nation congolaise. Quand nous sortons, c’est pour aller défendre le drapeau du Congo.
Quels sont les rapports entre le ministère des Sports et le Comité national paralympique ?
Le Comité national paralympique que nous dirigeons est une structure qui gère le sport des personnes vivant avec handicap. Les relations entre le ministère et nous, sont classiques. Le ministère pour nous est un partenaire qui doit nous aider à mener des activités sportives au niveau national, au niveau continental et à l’échelle internationale. Et à l’inverse, le ministère a besoin de notre apport, comme c’est le cas avec d’autres fédérations ou Comités olympiques nationaux.
Dans votre intervention, vous avez indiqué que la moisson n’a pas été prometteuse la saison écoulée à cause du manque de subventions. Pourtant c’est le même discours que vous tenez souvent. Est-ce à dire que vous n’êtes pas écouté ?
Bien évidemment, la moisson ne peut pas être prometteuse lorsque les athlètes n’ont pas pu participer à des compétitions. Les athlètes peuvent en effet bel et bien participer à une compétition internationale et rentrer bredouille, c’est une autre paire de manches. Et là, on ne peut pas accuser le ministère des Sports. Du coup, on pointerait un doigt accusateur sur le Comité national paralympique qui n’a cependant pu faire pourtant une préparation efficiente.
Lorsque vous parlez de subventions, à quelles institutions vous vous adressez concrètement ? Au ministère ? Aux Fédérations ? Aux entreprises privées ?
Nous faisons allusion à la subvention venant de l’État congolais. Lorsqu’une fédération, Comité olympique ou n’importe quelle autre structure sportive a une compétition internationale, il revient à l’État de mobiliser et rendre disponibles les moyens pour que les athlètes soient mis en route. Et si les moyens ne sont pas rendus disponibles, c’est difficile que les athlètes se déplacent. Vous parlez des entreprises. Oui, une aide venant de leur part est la bienvenue. Elles sont tenues de nous accompagner dans la réalisation des activités comme les séminaires et les championnats nationaux.
D’ailleurs au ministère, il y a un département dont la tâche est de mener des plaidoyers auprès des entreprises privées. Afin que ces dernières assurent le sponsoring des activités sportives dans le pays. C’est dire qu’on ne peut pas compter seulement sur l’État.
La saison 2022-2023 ne fait que commencer. Quelles sont vos priorités pour ce nouvel exercice ?
Ces priorités devraient être définies par rapport aux enjeux. Je fais allusion à l’agenda au niveau international. Dans ce programme international, il y a en effet des événements tels que les premiers Jeux africains paralympiques d’Accra et le meeting d’athlétisme de Marrakech au Maroc. Pour nous, c’est un challenge que d’y participer. Mais il ne s’agira pas, comme je l’ai évoqué au début de notre entretien, de jouer aux figurants et rentrer bredouille au pays. Nous devrons participer pour gagner.
Or, de telles ambitions nécessitent une véritable préparation. C’est pourquoi, cette saison, le Comité national paralympique a prévu d’augmenter les effectifs d’encadreurs et d’athlètes, organiser les visites médicales se procurer le matériel sportif structure. En plus de restructurer les Comités départementaux paralympiques, d’organiser les compétitions nationales.
Si la charte révisée de l’UNESCO met l’accent sur le soutien aux personnes handicapées dans l’éducation physique et le sport contribue de manière significative au bénéficie pour la santé de tous. C’est pour cela que le comité national paralympique congolais sollicite un plaidoyer auprès des donateurs et bienfaiteurs de différentes sociétés afin que son plan d’action 2022-2023 ne puisse pas souffrir d’aucune entorse.
Par John Ndinga-Ngoma