Aux 13es Jeux africains en cours à Accra, Marie-Rose Laleye a glané deux médailles d'or en bras de fer gauche et droit. L'athlète béninoise de 24 ans rêvait de taper dans le ballon rond mais a arrêté à cause d’un évènement qui l’a plongé dans la dépression. Des années plus tard, le bras de fer lui a redonné le goût de refaire du sport et des compétitions.
De notre correspondant au Bénin,
Marie-Rose Laleye, deux médailles d'or en 48 heures, quelles sont vos impressions après cette performance ?
Marie-Rose Laleye : Je suis super heureuse et fière d'avoir remporté deux médailles en or et une médaille de performance.
Comment appréciez-vous les combats livrés à ces Jeux africains ?
Marie-Rose Laleye : J'ai rencontré des adversaires de taille, ça n'a pas été facile. Depuis le Bénin, je m'étais déjà préparée, physiquement et mentalement pour affronter cette difficulté. Ça s'est très bien passé. J'espère participer à plusieurs compétitions internationales, et pourquoi pas remporter des médailles en or pour mon pays lors des Londiaux.
Qu’est-ce qui vous a motivé à pratiquer le bras de fer ?
Marie-Rose Laleye : Avec le bras de fer sportif, je trouve le plaisir du sport. Le sport a une grande place dans ma vie depuis toujours. Il m'aide à me sentir bien physiquement et psychologiquement, à être à l'écoute de mon corps et de ma tête. Cela permet d'avoir confiance en moi et de mieux gérer les situations de stress. Pour moi, la pratique du sport est importante, car elle me permet d'avoir une sensation de bien-être, de garder une belle forme physique, d'être moralement bien, de me socialiser et de tisser des liens avec d'autres personnes partageant les mêmes intérêts, d'appartenir à une autre communauté.
A la base, Marie-Rose Laleye était passionnée par le football. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Toute petite, je me rappelle avoir battu plein de garçons dans les jeux de jambes au football. Je les défiais à tout moment. Je rêvais secrètement d'être une footballeuse. Mais une situation de ma vie m'a anéanti. Je préfère ne pas l'évoquer ici. J'ai cessé toute discipline sportive, j'ai déprimé pendant des années.
Comment en êtes-vous arrivée à renouer avec le sport et cette fois-ci avec le bras de fer sportif ?
J'allais à la salle de gym, car de base, j'étais passionnée de musculation. Beaucoup de coaches de plusieurs disciplines voulaient que je vienne m'inscrire chez eux, mais je ne m'étais pas décidée. J'ai fini par accepter l'invitation d'un coach des arts martiaux et de boxe. C'est après cette invitation qu'une amie m'a proposée une compétition de bras de fer compte tenu de ma forme et de mes performances à la salle. Sans hésiter, j'ai accepté sa proposition. J’ai commencé donc ce sport un peu par hasard, mais aussi par défi de l'inconnu.
Ces Jeux Africains sont votre deuxième compétition internationale et vous vous en sortez avec deux médailles d’or.
Avant le tournoi, j’étais un peu inquiète de me mesurer aux autres et de ne pas bien gérer. Mais j'étais aussi excitée par le défi qui m'attendait. J'ai remporté deux médailles d'or. C’est comme dans un rêve pour moi.
Quelles sont vos ambitions pour le futur ?
La soif du succès est mon quotidien. Faire connaître la pratique du Bras de Fer au Bénin par le biais de mes exploits et de tout ce que j'aurai à réaliser. Et pour ça, j'ai confiance en mon coach. Je veux réaliser de grandes choses dans cette discipline sportive. Je veux faire le tour du monde, je veux juste faire connaître mon nom partout dans le monde.
Que fait Marie-Rose Laleye en dehors de la pratique sportive ?
Je suis diplômée d'un BTS en Administration Numérique des Entreprises. Je travaille aujourd'hui en tant que Comptable dans une ONG. Mon objectif est d'avoir une licence en Gestion des Ressources Humaines ou en Marketing Communication et commerce. Et après faire un Master Pro.
Comment conciliez-vous le sport et les études à côté des difficultés du quotidien ?
Ce n'est pas facile, mais j'essaie toujours de trouver du temps pour chaque chose et je m'en sors pas mal. Les difficultés dans la pratique sont liées au manque de matériel pour nos entraînements et un endroit adapté pour ça. Nous avons besoin du soutien pour performer davantage.
Rachidi DOSSA
