fbpx

Sénégal-Ferdinand Coly : « Une victoire méritée et juste »

Le Sénégal est devenu champion d’Afrique pour la première fois de son histoire  face à l’Egypte dimanche soir (0-0, 4-2 aux t.a.b). Ferdinand Coly, l’ancien défenseur des Lions de la Teranga et finaliste en 2002, estime que le titre obtenu par les joueurs d’Aliou Cissé est logique.

Sénégal
Ferdinand Coly

Sport News Africa : Que ressentez-vous depuis le sacre du Sénégal ?

Ferdinand Coly : Beaucoup de joie et de fierté. Le Sénégal attendait cela depuis longtemps. C’était le seul grand pays d’Afrique à ne jamais avoir gagné la CAN. J’estime que cette victoire est méritée et juste.

Comment avez-vous vécu cette finale ?

Avec une certaine anxiété. Le Sénégal avait perdu ses deux premières finales en 2002 et en 2019, et il y a forcément des souvenirs qui sont remontés. Bien sûr, j’étais aussi optimiste car si cette équipe est parvenue à arriver en finale deux fois de suite, ce n’est pas un hasard. Cela prouve qu’il y a du très bon travail de fait. Mais quand l’adversaire s’appelle l’Egypte, on se doit d’être prudent. C’est une équipe expérimentée, très difficile à jouer, assez efficace. Mais aussi une équipe fatiguée par les trois prolongations qu’elle avait dû jouer lors des trois tours précédents. Le match a été conforme à ce que j’attendais, avec une équipe égyptienne attentiste, laissant l’initiative du jeu au Sénégal, mais toujours capable de piquer en contre, comme elle sait si bien le faire.

Le penalty manqué par Sadio Mané au bout de six minutes vous-a-t-il fait craindre une nouvelle désillusion ?

Le coup fût difficile à encaisser sur le coup, mais la réaction des joueurs a été celle qu’il fallait, notamment celle de Mané. Cet échec ne l’a pas abattu, il s’est très vite ressaisi et a tenu son rôle de leader. Ce fût une finale assez fermée, avec une domination du Sénégal, surtout en première période. Cela s’est un peu équilibré ensuite, mais je n’ai pas vraiment été étonné que ce match se termine aux tirs aux but. C’est ce que voulaient les Egyptiens, qui avaient montré leur maîtrise dans cet exercice face à la Côte d’Ivoire et au Cameroun. Et Sadio Mané a su prendre ses responsabilités en tirant le dernier penalty, alors qu’il en avait raté un deux heures plus tôt.

Le Sénégal aurait-il pu remporter la CAN si Mané ne s’était pas montré aussi décisif ?

Il a pris une part très importante dans cette conquête, c’est évident. Il a marqué trois buts, délivré deux passes décisives. Mais son influence sur le jeu des Lions a été très importante. Il a été le vrai leader technique de cette équipe. Sadio avait déjà réalisé de très bons matches avec la sélection, mais il a particulièrement brillé au Cameroun. Notamment lors de la demi-finale face au Burkina Faso (3-1), où il fût étincelant. Oui, avec un Sadio Mané à ce niveau, le Sénégal avait des chances supplémentaires de gagner la CAN. Mais c’est un succès que le Sénégal doit aussi à la qualité de son effectif, et certains joueurs ont été très importants, comme Edouard Mendy, Kalidou Koulibaly, Saliou Cissé, Abdou Diallo, Nampalys Mendy…. Les joueurs  voulaient gagner cette CAN, et l’état d’esprit affiché, l’implication, la détermination de chacun ont été exemplaires.

« Cissé n’a jamais baissé les bras »

Un homme tient également une place prépondérante dans ce succès : Aliou Cissé, le sélectionneur, qui n’a pas toujours été épargné par les critiques…

Aliou Cissé est en place depuis sept ans, et avec lui, le Sénégal a donc gagné cette CAN, a été finaliste en 2019, quart de finaliste en 2017 et participé à la Coupe du Monde 2018, tout en étant toujours en lice pour participer à celle qui aura lieu au Qatar en fin d’année. Les progrès du Sénégal sont donc évidents. Oui, il a pu être critiqué sur certains de son choix, comme  par exemple lorsqu’il faisait jouer son équipe en 3-5-2. Et j’avais dit à l’époque que ce n’était pas une bonne idée, que cela ne correspondait pas aux qualités de l’équipe. Oui, vu le potentiel de son effectif, on pouvait parfois attendre une meilleure qualité de jeu. Ça a été poussif au début de la CAN. Je crois qu’après le premier tour, tout le monde a pu constater un changement de comportement de l’équipe, et c’est probablement parce que le staff, et Aliou en tête, ont tenu le bon discours. Le coach a entendu pas mal de critiques depuis des années, ça n’a pas été facile pour lui, comme on peut l’imaginer, mais il n’a jamais baissé les bras.

En 2002, après la Coupe du Monde, Bruno Metsu avait quitté le Sénégal, pour partir entraîner Al-Aïn, aux Emirats Arabes Unis. Envisagez-vous un scénario identique pour Aliou Cissé ?

C’est à lui qu’il faut poser la question… mais honnêtement, je ne crois pas du tout qu’il puisse partir dans les prochains mois. Au mois de mars, le Sénégal va retrouver l’Egypte avec à la clé une qualification pour la Coupe du Monde. Puis, en juin 2023, il y aura la CAN en Côte d’Ivoire. Je pense qu’il a très envie de mener à bien ces deux missions…

Alexis BILLEBAULT

SNA vous en dit plus !

Pas de recommandation
SPORTNEWSAFRICA,
LA RÉFÉRENCE DU SPORT EN AFRIQUE
TOUS LES SPORTS
SUIVEZ-NOUS SUR :
linkedin facebook pinterest youtube rss twitter instagram facebook-blank rss-blank linkedin-blank pinterest youtube twitter instagram