Petit pays de 12 millions d’habitants, la Tunisie est la seule nation africaine qui a réussi à se hisser en 8es de finale aux Championnats du monde volleyball 2022. De retour de Pologne, le Directeur technique national de la Fédération tunisienne de volleyball (FTVB), Bassem Fourati, s’est entretenu avec Sport News Africa. L’ambitieux technicien a expliqué comment la Tunisie compte faire pour rester maitre en Afrique et titiller les meilleures nations européennes pour les prochains Mondiaux de volley.
De notre correspondant en Tunisie
Les Championnats du monde volley-ball en Pologne et en Slovénie ont pris fin le 11 septembre. Les Aigles de Carthage ont été sortis en 8es de finale par les Polonais, champions du monde en titre. Ils sont déjà de retour au bercail. Le Directeur technique de la FTVB, Bassem Fourati, s’est réjoui du parcours de la sélection. « Ce n’est pas par hasard que la Tunisie soit la seule nation africaine qualifiée au second tour dans ces Championnats du monde 2022. Depuis 2017, la Tunisie a remporté 3 fois d’affilée les Championnats d’Afrique. Nous avons choisi la continuité dans le staff technique. C’est le même coach qui est là depuis 2017. C’est la 2e fois que notre pays se qualifie pour les 8es de finales. La première fois, c’était en 2006 », a souligné le technicien au micro de Sport News Africa.
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La solution pour réduire le gap avec les pays européens
La tête pensante du volley tunisien ne veut pas se contenter de voir les Aigles de Carthage franchir le premier tour. Il veut voir plus d’internationaux tunisiens dans les meilleurs clubs européens pour réduire le gap, voire bousculer les nations européennes lors des prochains Championnats du monde. « Les meilleurs joueurs de volley ne jouent pas dans leur championnat national. Ils s’expatrient là où il y a le gratin mondial à savoir en Pologne et en Italie », fait savoir le DTN de la FTVB. Il précise : « Notre championnat local est un peu déséquilibré. Il y a une équipe largement au-dessus et qui rafle tout (Espérance de Tunis, ndlr). Tous les grands pays de volley poussent leurs joueurs à aller dans les meilleurs championnats. Nous avons un joueur qui est à Poitiers (Aymen Bouguerra, réceptionneur-attaquant, ndlr). Cette année, nous espérons voir d’autres joueurs en professionnel en France. Ainsi, on espère que nos joueurs vont s’améliorer et s’approcher du niveau technique des meilleurs au monde. »
« On va aider nos clubs à mieux se structurer et avoir des indemnités de formation »
Pour y arriver, le Directeur technique national de la Tunisie confie que la Fédération compte faire le nécessaire pour restructurer les clubs : « On est en train de travailler avec nos clubs pour réglementer le départ de nos joueurs pour l’Europe. On va aider nos clubs à mieux se structurer et avoir des indemnités de formation avec le transfert de nos joueurs. » Avec cette future manne financière, les clubs tunisiens vont améliorer leur formation et mieux contribuer au développement du volley. Ce ne sera que bénéfique pour la sélection.
Par ailleurs, Bassem Fourati a loué le remarquable travail du sélectionneur Antonio Giacobbe. Le technicien italien de 75 ans a mené Hamza Nagga et ses coéquipiers sur le toit de l’Afrique lors des 3 précédentes éditions des championnats d’Afrique. Mieux, c’est encore lui qui était aux commandes la première fois que la Tunisie avait franchi la phase de groupes lors du Mondial de 2006. « C’est un travailleur. Il cherche toujours la perfection. Il communique bien avec ses joueurs. En plus, il parle couramment l’anglais. Avec sa grande expérience, il connait très bien les équipes africaines mais aussi les autres équipes du monde. Cela facilite le travail. Partout où il est passé, il a laissé des traces », s’est félicité le directeur technique.
En ce début de septembre, les U21 de l’Egypte ont battu leurs homologues tunisiens en finale des championnats d’Afrique que ce soit chez les garçons comme chez les filles. Mais la direction technique de la Tunisie n’est nullement impressionnée par les progrès de l’Egypte.
« Nous n’avons plus droit à l’erreur. Nous allons renforcer notre équipe séniore avec les jeunes talents. C’est comme ça qu’on prépare la relève. Nous avons nos U21 qui ont été en finale du championnat d’Afrique. La compétition a permis d’améliorer le niveau technique des joueurs. Ils ont été battus par l’Egypte. Mais ils ont atteint l’objectif qui était de se qualifier aux championnats du monde. Deux ou trois joueurs parmi ces jeunes vont intégrer l’équipe première, rassure Bassem Fourati. L’Egypte ne nous inquiète pas. Pour les petites catégories, l’objectif est de participer aux Championnats du monde et de se frotter aux meilleures équipes pour progresser. Nous préparons sereinement l’avenir. Nous avons la taille chez les U19 filles comme garçons. Nous travaillons sur une base solide », assure le DTN de la FTVB.
