Sans opposant, Sissoko a été de nouveau élu à la tête du Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM) pour un septième mandat consécutif. Une longévité rare qui ne masque pas les profonds désaccords de la famille sportive malienne.
Après la décision du Tribunal de grande instance de la commune III de Bamako, l’Assemblée générale élective du CNOSM a pu se tenir comme prévu le samedi 6 juillet. Sans le principal opposant au bureau actuel, le président de la Fédération malienne de cyclisme, Sidy Bagayoko, Habib Sissoko a tranquillement été réélu pour la septième fois consécutive sans même passer par un vote ; une habitude.
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Conviés à l’hôtel Millenium, propriété de son ami et président de la Fédération malienne de basket, Jean-Claude Sidibé, les membres du CNOSM ont validé le prochain cycle s’étirant jusqu’à 2028 et qui couronneront 28 années consécutives de présidence pour Sissoko. Un record de longévité qui pose souci depuis un moment et a orchestré un mouvement de protestation, le CRMOSM (Collectif pour la refondation du mouvement olympique et sportif du Mali).
Absence du ministre des sports et enquête du Pôle économique et financier
Si l’élection a été célébrée avec la vingtaine de fédérations affiliées au CNOSM soutenant pleinement Sissoko, le ministre des sports, Abdoul Kassim Fomba, a brillé par son absence. Une preuve, selon les opposants, que la lutte n’est pas finie quant à l’avenir du Comité olympique malien.
Sur les 51 fédérations sportives recensées au Mali, seulement 23 sont affiliées au CNOSM. De quoi créer une incompréhension et de multiples fantasmes ; pourquoi en accepter certaines pour en refuser d’autres ? Outre le copinage et la loyauté, certains avancent des raisons financières ; plus de fédérations affiliées équivaudrait à des subventions davantage redistribuées et donc une partie en moins pour celles actuelles.
Critiqué pour l’opacité de ses opérations, le CNOSM et son président sont d’ailleurs visés selon Africa Intelligence par une enquête du Pôle économique et financier spécialisé pour déterminer de possibles détournement de deniers publics. Les résultats sont attendus prochainement.
Romain MOLINA