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Foot féminin au Congo, tous les voyants au rouge

En lisant sur leur visage, les footballeuses du Congo-Brazzaville se portent toutes ou presque comme un charme. Et pourtant dans les cœurs, la douleur est à la mesure des contreperformances imputables aux conditions de travail.

Équipe nationale du Congo
Sélection féminine du Congo

Peu habitués à ce genre d’exploits, les Congolais rêvaient tout de même d’une sorte de « remontada » face à la Tunisie en match retour des éliminatoires de la 15e édition de la CAN qu’accueille le Maroc en 2024.

Malheureusement, l’espoir va s’envoler dans les travées du stade Alphonse Massamba-Débat. La faute au nul 1-1 concédé par les protégées de Berjona Mbemba qui s’étaient inclinées à l’aller 2-5. Une élimination qui intervient après celle des moins de 20 ans par l’Égypte lors des éliminatoires de la coupe du monde qui se jouera l’année prochaine en Colombie. Après le nul 1-1 à Brazzaville, les U20 congolaises ont subi une lourde correction au Caire 0-6.

C’est peu dire que le foot féminin du Congo-Brazzaville va mal…Si mal que l’heure est à l’identification des facteurs de ces contreperformances. En scrutant les prestations sur l’aire de jeu de la capitaine Grâce Welcome Akouala et ses coéquipières, on ne peut s’empêcher d’évoquer le bas niveau des ambassadrices congolaises souvent dominées dans tous les compartiments lors des matches aussi bien amicaux qu’officiels. « Les enfants n’ont pas de niveau », résume sèchement le coach d’un club de Pointe-Noire.

«Peu de moyens» pour la fédération

Et si elles n’ont pas de niveau, moult explications sont épinglées. « On n’a pas à blâmer les filles ! Avez-vous dans quelles conditions elles ont préparé ces éliminatoires ? Aucun match amical à part les séances d’entraînements. Regardez aussi la qualité du championnat national. Le championnat national s’est achevé il y a près de trois mois. Jusqu’ici, on attend. On ne connaît même pas la date de la prochaine édition. Toutes ces longues pauses n’arrangent pas les joueuses », déplore un coach.

Mais si Berjona Mbemba continue de se sentir « bien dans ce monde (du football, NDLR) », comme elle le confiait l’année dernière à la presse locale, ces contreperformances cachent mal la qualité et la quantité des moyens mobilisés pour l’organisation du football féminin au Congo-Brazzaville. « La fédération s’organise avec le peu de moyens dont elle dispose grâce aux subventions de la FIFA », indique une source proche de la Fédération congolaise de football (FECOFOOT). La source se félicite tout de même que les deux équipes (Diables rouges séniors et U20) aient été éliminées « à l’anti chambre des compétitions » par des équipes mieux organisées et mieux traitées par leurs États.

Allusion à peine voilée au gouvernement, notamment au ministère des sports, lequel a récemment déclaré ne plus soutenir l’équipe nationale féminine « faute de bons résultats ». Comme il l’a fait à l’endroit de nombreuses autres fédérations dont l’équipe nationale de handball masculin il y a deux ans.

Ne pas oublier les filles

Des décisions qui, aux yeux des acteurs, n’augurent pas un bel avenir pour le football féminin. « Cela montre qu’il y a une réelle indifférence de la part du ministère à l’encontre du football féminin. Et ce n’est pas nouveau ! Tous nous nous souvenons que l’AC Colombe n’avait pu jouer la ligue des champions parce que le ministère n’avait pas mis les moyens, alors que la fédération avait accompli sa part de tâche. Je crains ainsi qu’un jour on supprime le championnat de football féminin dans ce pays », affirme le président d’un club de Pointe-Noire.

Pourtant, pour la FECOFOOT, il faut tout faire pour que la professionnalisation devienne une réalité au pays. « Nous avons un défi à relever. Nous sommes en train de nous diriger vers le professionnalisme », déclarait récemment Jean Guy Blaise Mayolas, président de l'instance.

D’où l’appel à ne pas oublier les dames congolaises. « Regardez les Tunisiennes qui ont éliminé nos filles. La plupart évoluent dans des championnats européens en tant que professionnelles. Et les nôtres ? Elles évoluent dans un championnat qui n’est pas professionnel. Je suis sûr que si on les met dans les mêmes conditions optimales que les autres, nos joueuses feront quand même de bonnes choses », déplore Michel Kibiti, coach de l’AC Colombe un club de football féminin de Brazzaville.

John Ndinga Ngoma

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