Après une saison pleine de suspense, l'AS FAR a renoué avec le titre de champion du Maroc. Il aura fallu quinze longues années pour voir les militaires soulever la "Botola Pro" à Tanger. L'un des internationaux de l'équipe, le latéral gauche rwandais Emmanuel Imanishimwe (30 sélections), revient sur les contours de ce succès construit dans la douleur.
Emmanuel Imanishimwe, après une longue et difficile saison, l'AS Far est enfin championne du Maroc, quels sentiments vous animent ?
Emmanuel Imanishimwe : Tout d'abord, je suis tellement heureux parce que c'est la Ligue professionnelle du Maroc, la "Botola Pro D1 inwi". Donc ce n'était pas facile d'aller décrocher ce titre de champion avec mon équipe, l'AS FAR, après des années d'attente. C'est pourquoi, je suis très heureux d'y arriver enfin.
Quelles ont été les clés de ce sacre ?
Emmanuel Imanishimwe : À mon avis, la première clé de ce titre en championnat est que nous avons été une équipe. Dans toutes les situations, nous avons répondu en tant qu'équipe et ensemble. C'est l'élément essentiel qui nous a permis de terminer en tant que champion devant le Wydad Casablanca.
N'avez-vous pas eu un peu peur que le titre vous échappe lors des dernières rencontres ?
Oui, je le reconnais. J'avais peur, car, dans ma tête, si nous perdions cette course au titre, ce serait la plus grande déception de ma vie de footballeur. C'est ce qui faisait qu'on avait un peu douté sur la fin de saison qui a été compliquée.
En deux saisons, l'AS FAR a remporté deux trophées (Coupe + Championnat), quelles seront vos ambitions la saison prochaine ?
Ce sont des bonnes choses. Maintenant, je veux continuer avec l'équipe pour être en finale de la Ligue des champions de la CAF. Car, pour moi, nous avons une bonne équipe et je suis convaincu que nous pouvons y arriver la saison prochaine.
Avez-vous des sollicitations d'autres clubs, notamment hors du Maroc ?
(Rires). Tout ce que je peux dire est que pour l'instant, je suis sous contrat avec l'AS FAR. Donc, à mon niveau, je me concentre déjà sur la prochaine saison ici avec l'équipe. Après, si d'autres clubs veulent me signer, ils doivent négocier l'AS FAR avant...
Qu'a-t-il manqué à l'équipe en Coupe de la CAF et en Coupe Arabe ?
C'est vrai que nous n'avons pas été en finale dans ces deux compétitions. Nous avons raté le coche. Mais c'est la loi du football. Des fois, vous gagnez, d'autres fois, vous perdez. Mais je reste convaincu que les choses iront mieux dans ces compétitions l'année prochaine.
Quels seront les objectifs avec votre équipe nationale, le Rwanda. La prochaine CAN est déjà hors de portée, mais pensez-vous être suffisamment armés pour ne pas manquer la CAN 2025 ?
Mon ambition avec la sélection nationale est de disputer la CAN, la plus grande compétition africaine. Mais je sais qu'il faut bosser plus dur, car c'est très difficile déjà d'y participer. Toutefois, je pense qu'en 2025, nous allons y être.
Comment trouvez-vous le Maroc, son football, les exigences du public, la vie...
D'abord le Maroc, c'est un pays agréable avec de bonnes personnes. Ici, presque 90 % des gens adorent le football. Et ils aiment aussi le football de haut niveau.
Quelle est la différence entre la ligue marocaine et la ligue rwandaise ?
Il y a une différence entre les deux pays, parce que le Maroc est maintenant l'un des meilleurs pays de football en Afrique. De notre côté, nous commençons à nous améliorer dans le football. Cela passe aussi par la construction de plus de stades et l'appui aux jeunes pour qu'ils puissent lancer leur carrière professionnelle. Notre football va plus évoluer si nous avons plus de joueurs professionnels comme ici au Maroc et dans d'autres pays africains.
Propos recueillis par Mohamed Hadji
