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CAN 2023-Gadji Céli : « Seri - Fofana - Kessié - Sangaré c’est Tigana - Platini - Giresse - Fernandes »

Vainqueur de la CAN en 1992 avec les Éléphants, Gadji Céli s’est livré sur la finale de ce dimanche 11 février opposant la Côte d’Ivoire au Nigeria. L’ancien capitaine de la sélection ivoirienne s’est confié à Sport News Africa en marge de la table ronde entre des capitaines de sélections vainqueurs ou finalistes de la compétition. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la confiance est revenue chez le pays hôte qui compte sur le revenant Haller et son milieu de terrain que la légende de l’ASEC Mimosas compare au quatuor magique de l’équipe de France dans les années 80.

Côte d'Ivoire-CAN 2023
Seko Fofana et Ibrahim Sangaré, deux des hommes forts du milieu ivoirien

La déconvenue des Éléphants a était-elle finalement un mal pour un bien ?

Il faut dire que face à la Guinée Equatoriale, ça a été une grosse surprise pour nous. On n’a jamais imaginé qu’elle allait nous battre, encore moins nous humilier. On a vraiment été humiliés. Je pense que c’était une bonne chose pour nous parce qu’on pouvait s’arrêter en cours de route. Cela a plutôt réveillé le mental de tous ces jeunes-là qui se sont dit : « Attention, le pays nous appelle. Ils ont entendu l’appel de la nation ». C’était l’occasion pour eux de donner tort à tous ceux qui les ont insultés, qui ont douté d’eux. Ils se sont battus sur le terrain. Et c’est arrivé grâce au Maroc, il ne faut pas l’oublier. Parce que si le Maroc ne réalise pas son exploit, tu ne reviens jamais dans la compétition. Ils ont eu la chance de leur vie et se sont dit qu’il faut la saisir. Aujourd’hui, ils sont en finale, on prie pour gagner cette coupe.

Comment voyez-vous cette finale face au Nigeria qui a déjà battu la Côte d’Ivoire en poules ?

Le Nigeria est une équipe difficile à jouer. Elle est considérée comme la meilleure du tournoi alors que la Côte d’Ivoire a balbutié pour se retrouver en finale. Mais je le dis toujours, ce n’est pas la meilleure équipe qui gagne la Coupe d’Afrique mais c’est l’équipe qui gagne la Coupe d’Afrique qui est la meilleure. Si la Côte d’Ivoire gagne la coupe, c’est ça qu’on va retenir toute la vie. On ne dira pas que le Nigeria avait bien joué... En 1992, le Ghana était la meilleure équipe mais on les a battus en finale. Aujourd’hui, c’est ce que l’on retient et cela me vaut d’être assis au milieu de ces légendes parce que j’ai brandi la coupe ce jour-là.

« Si Ibrahim Sangaré était en pleine forme, on aurait eu le meilleur milieu au monde »

Comment les joueurs ivoiriens doivent-ils gérer le stress d’un tel rendez-vous dans un stade d'Ebimpé plein à craquer ?

On a dépassé l’étape de la gestion du stress parce qu’on a perdu 4-0 à Ebimpe. On a réussi à passer des tours dans cette enceinte (en demi-finale face à la RDC). C’est un bon présage, c’est bien pour le moral des jeunes, pour la Côte d’Ivoire. Désormais, Ebimpe, ce n’est plus un fétiche pour nous.

Quelle est la place d’Emerse Faé dans ce rebond de l’équipe de la Côte d’Ivoire ?

C’est le plus grand entraîneur aujourd’hui. Ramener la Côte d’Ivoire à ce niveau alors qu’elle était en train de plonger… C’est le plus grand entraîneur du monde, « du monde mondial » (rires) comme aimait le dire mon jeune frère Didier Arafat, Paix à son âme. Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures. Chaque changement qu’il fait apporte quelque chose à cette équipe. Tous ses changements ont porté leurs fruits lors des matchs. C’est ce qu’on attend d’un entraîneur. Donc il a la vision. On le félicite, derrière lui, ses adjoints Alain Gouaméné, Guy Demel…

Sébastien Haller va-t-il peser dans cette finale face à la meilleure défense de la compétition ?

Il a déjà pesé. Il n’est pas à 100 % parce qu’il était malade, en convalescence. En tant qu’athlète, ce n’est pas facile de rester un à deux mois sans jouer et regagner tout de suite sa condition physique. Il revient petit à petit et quand on le met, il apporte ce qu’il doit apporter. Ce n’est pas forcément le fait de marquer des buts mais de maintenir aussi des défenseurs. Il a été le pivot sur qui les autres s’appuient. Depuis qu’il est rentré dans l’équipe, il y a des occasions de but. Son rôle est très important. S’il était en pleine forme, il allait nous mettre trois buts en demi-finale.

Quel joueur dans cette équipe de Côte d’Ivoire vous ressemble le plus ?

Tous les joueurs qui sont dans l’équipe me ressemblent (rires). Il y a Michael Seri, Franck Kessié. Tout le monde a décrié les performances de Kessié. Je fais partie de ceux qui l’ont soutenu. Tu enlèves Kessié dans cette équipe… Un joueur qui a été élu meilleur footballeur en Italie (Milan) avant de partir à Barcelone. Qui tu veux mettre à sa place ? Prions qu’il soit en forme, c’est tout. Si Ibrahim Sangaré était en pleine forme, on aurait eu le meilleur milieu au monde. Je ne suis pas l’entraîneur mais j’allais mettre Seri-Fofana-Kessié-Sangaré pour stabiliser l’entrejeu. Les quatre joueurs sont à l’image du carré magique de la France des années 80 : Tigana-Platini-Giresse-Fernandes. On est content de nos enfants, ils ont fait du bon travail.

Lire aussi : CAN 2023 : Nigeria vs Côte d’Ivoire, il n’en restera qu’un !

Comment appréciez-vous le parcours du champion en titre sortant, le Sénégal ?

Il y a eu un peu de suffisance. Quand ils ont passé le premier tour, ils ont tellement fait un très beau premier tour qu’ils ont pensé que rien ne pouvait leur arriver. Là, ils ont payé parce que ce n’est pas cette équipe de Côte d’Ivoire qui devait faire peur au Sénégal. Ce sont les détenteurs de la coupe, ils devaient arriver au moins en demi-finale. Ce n’est pas leur talent qui a fait défaut mais la concentration.

Un autre récent champion d’Afrique, éliminé prématurément, l’Algérie. Comment peut-on l’expliquer ?

L’équipe d’Algérie regorge de très grands joueurs. Peut-être qu’il y a un manque au niveau de l’état d’esprit de ce groupe. Mais si l’on prend élément par élément, secteur par secteur, l’équipe algérienne est aujourd’hui la meilleure composition d’Afrique. Mais il y a l’état d’esprit. On ne le sent pas mais c’est une chose qui fait gagner. C’est quand l’équipe décide à l’unisson, de se battre pour hisser le plus haut possible le drapeau de leur pays, d’être solidaire entre eux. Cela crée une émulation difficile à voir. C’est le cas dans cette équipe de Côte d’Ivoire où il n’y a peut-être pas de grandes stars mais ça passe parce qu’ils y ont mis l’état d’esprit. C’est ce qui manque à l’Algérie. Peut-être qu’il y a beaucoup d’égos dans cette sélection algérienne, sinon c’est l’une des meilleures équipes du continent. À mon avis, ça ne devait pas être le Maroc, premier représentant africain en demi-finale de la coupe du monde, mais l’Algérie d’abord.

Par Moustapha M. SADIO

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