Qualifiée pour la CAN 2025 après seulement quatre matchs éliminatoires, la sélection nationale de football du Cameroun n’est peut-être pas encore assurée de disputer la prochaine Coupe d’Afrique des Nations (CAN). La cause ? Le litige qui oppose la fédération à l'ancien sélectionneur, Antonio Conceiçao.
Un voile d'incertitude entoure l’avenir de la sélection nationale de football du Cameroun. Bien que déjà qualifiés pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2025 avec deux journées d’avance, la participation des Lions Indomptables à la prochaine grand-messe du football continental serait menacée. Une ombre plane, celle de la FIFA.
Selon des indiscrétions recueillies par Sport News Africa, l’instance mondiale envisagerait de suspendre le pays de Roger Milla suite au non-paiement des indemnités liés à la « rupture abusive de contrat » de l’ancien sélectionneur du Cameroun, le Portugais Antonio Conceiçao. Montant de l’enveloppe : 1,6 millions d’euros (plus d’un milliard de francs CFA). « La menace de la FIFA est réelle, il ne s’agit pas d’une rumeur », confirme une source au ministère camerounais des Sports.
L’affaire Conceiçao remonte au mois de février 2022. Alors que le tacticien portugais venait d’offrir une médaille de bronze au Cameroun qui terminait sur la troisième marche du podium de la CAN à domicile, Samuel Eto’o, tout juste élu président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) réclame sa tête. A l’époque, le ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi s’y était publiquement opposé. C’était lors d’une émission diffusée par la télévision nationale le 13 février 2022 : « L’entraîneur-sélectionneur des Lions est maintenu à son poste, au regard de son bilan positif ».
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En 23 matchs officiels sous Conceiçao, les Lions Indomptables totalisent 14 victoires, 6 nuls et 3 défaites, pour 14 rencontres sans encaisser le moindre but. Un bilan élogieux, mais pas convainquant pour un Eto’o qui s’était donné pour ambition de nationaliser le banc. Très vite, le nom de Rigobert Song circule. A Yaoundé, les autorités hésitent par mesure de prudence, mais « la Fécafoot a donné des garanties qu’en cas de procédure, elle ferait le nécessaire pour régler le problème », argue une source ayant connaissance du dossier.
Le limogeage de Conceiçao fut alors prononcé. Et comme cela paraissait prévisible, le Portugais a tout de suite saisi la FIFA pour « rupture abusive de contrat ». L’ancien sélectionneur de l’équipe nationale du Cameroun a eu gain de cause en juillet de la même année. La Commission du statut du joueur de la FIFA ayant condamné le Cameroun à lui verser 1,6 millions d’euros (plus d’un milliard de francs CFA). Mais, depuis cette date, la Fécafoot n’a toujours pas réglé la note.
Alors que la FIFA menace d’appliquer les dispositions prévues en la matière dans son Règlement sur le Statut et le Transfert des Joueurs, notamment la suspension de l’Association membre, affectant son équipe nationale et ses clubs, certaines sources proches du sérail soutiennent que Yaoundé ne devrait pas réagir avant une éventuelle sanction. « La Fécafoot doit être mise face à ses responsabilités et en assumer toutes les conséquences » argue-t-on au ministère des Sports. Affaire à suivre…