Ancien international espagnol, Brahim Diaz, le milieu de terrain du Real Madrid, a décidé de jouer pour le Maroc. Walid Regragui, le sélectionneur des Lions de l’Atlas, l’a convoqué pour les matches amicaux du mois de mars face à l’Angola et la Mauritanie.
Le public d’Agadir, qui n’a pas si souvent l’opportunité d’accueillir les Lions de l’Atlas, devrait être assez nombreux à l’occasion des deux matches amicaux face à l’Angola le 22 mars et la Mauritanie le 26 mars. Même si elle n’a pas fait d’étincelles lors de la Coupe d’Afrique des Nations en Côte d’Ivoire, où elle a été éliminée dès les 8e de finale par l’Afrique du Sud (0-2), la sélection maghrébine reste particulièrement attractive, notamment à un an de la prochaine CAN que le Royaume organisera en 2025.
Les supporters se déplaceront également avec la quasi-certitude d’assister aux débuts de Brahim Diaz (24 ans) sous le maillot marocain, et probablement dès le match contre les Palancas Negras. Le milieu de terrain du Rezal Madrid a donné son accord à Walid Regragui, le sélectionneur des Lions de l’Atlas, et à Fouzi Lekjâa, le président de la Fédération (FRMF), après de longues discussions tripartites. Diaz, né à Malaga d’une mère espagnole et d’un père marocain, avait jusqu’à son récent choix, joué pour l’Espagne dans différentes catégories de jeunes (moins de 17, 19 et 21 ans), ainsi que pour la Roja, à l’occasion d’un match amical face à la Lituanie en juin 2021 (4-0). Mais la nature même de cette rencontre lui a donné la possibilité de changer de nationalité sportive, comme les règlements de la FIFA le permettent
Depuis cette date, Brahim Diaz n’avait jamais été rappelé, que ce soit par Luis Enrique ou Luis de la Fuente. « Le Maroc a su se montrer convaincant, et je crois que Diaz a fait un bon choix sportif. Au niveau de la sélection espagnole, il y a évidemment beaucoup plus de concurrence, car c’est une des meilleures équipes du monde. En décidant de porter le maillot marocain, le joueur sait qu’il va pouvoir évoluer dans une des meilleures sélections africaines, et qu’il pourra disputer des compétitions comme la CAN et la Coupe du Monde », se réjouit Hassan Benabicha, l’ancien joueur du Wydad Casablanca.
Agé de 24 ans, l’ex milieu de terrain de Manchester City et du Milan AC représente également un pari sur l’avenir. « Il est là pour un certain temps. Lors de la Coupe du Monde 2030, à laquelle le Maroc participera d’office en tant que pays co-organisateur avec l’Espagne et le Portugal), il n’aura que 30 ans. C’est incontestablement un joueur de très bon niveau, et qui va apporter quelque chose à la sélection nationale », intervient Abdeslam Ouaddou.
Aujourd'hui entraîneur de l’AS Vita Club (RD Congo), celui qui a joué à 59 reprises pour le Maroc perçoit favorablement l’arrivée de Diaz dans la Tanière. « Ses récentes prestations avec le Real prouvent sa qualité. Il avait déjà bien réussi lors de son passage en prêt au Milan AC. Pour le Maroc, c’est forcément un plus d’avoir un joueur de ce niveau. » Lorsqu’ils étaient sélectionneurs du Maroc, Hervé Renard et Vahid Halilhodzic avaient tenté de convaincre le joueur de porter le maillot rouge, mais sans y parvenir.
Le profil technique du joueur a séduit Walid Regragui. Le sélectionneur marocain ne dispose pas de beaucoup de gauchers dans son effectif, et Diaz en est justement un. « Il est adroit, joue juste, sans chercher à se compliquer la vie. Et Brahim Diaz n’est pas maladroit devant le but (il a marqué 8 buts toutes compétitions confondues depuis le début de la saison, dont 5 en Liga, ndlr). Il va lui falloir le temps de s’adapter à ses coéquipiers, mais je pense que cela se fera assez facilement et naturellement », reprend Hassan Benabicha.
Les discussions menées entre le joueur et son entourage proche – son père est son agent – d’une part, Regragui et Lekjâa d’autres ont été longues et hermétiques aux oreilles extérieures. « On peut supposer que Diaz a pu obtenir quelques garanties sur son statut en sélection, mais ce n’est qu’une supposition », conclut Benabicha. « Je pense que le sélectionneur n’a pas passé autant de temps à le convaincre pour finalement le laisser sur le banc de touche. Diaz sera à mon avis un des piliers des Lions de l’Atlas des prochaines années. »
Alexis BILLEBAULT
