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Nicolas Jackson, l’ancien feu follet du Casa Sports qui débarque à Chelsea

Chelsea s’est offert Nicolas Jackson comme nouvelle recrue sur le front de l’attaque. Le géant anglais s’offre le prodige sénégalais de Villarreal. Avec le sous-marin jaune, Jackson a réalisé une 2e partie de saison époustouflante. Sport News Africa retrace le parcours d’un crack à l’ascension fulgurante passé par Casa Sports et produit des navétanes, une compétition inter-quartiers très réputée au Sénégal.

Nicolas Jackson avec le Casa Sports
Nicolas Jackson avec le Casa Sports en Ligue 1 sénégalaise

C’est en 2017 qu’il débarque à Ziguinchor en provenance de la Gambie. Le gamin de 16 ans ne parlait quasiment pas un mot de wolof. Une barrière qu’il franchit pourtant sans encombre pour s’intégrer. « C’est quelqu’un de très humble. On n’arrêtait pas de le charrier parce qu’il ne parlait pas bien wolof, se rappelle Pierre Nzale. Il n’était pourtant jamais agacé par nos moqueries. Aujourd’hui c’est une référence qui n’hésite pas à côtoyer les jeunes du quartier quand il vient en vacances. C’est tellement rare de voir cela de nos jours », confie à Sport News Africa son ex coéquipier au Casa Sport.

15 minutes ont suffi aux supporters de Tilène pour le surnommer Neymar

Nicolas Jackson fait ainsi ses premiers pas dans les navétanes. Ce championnat populaire de quartiers est un passage quasi-obligatoire pour les jeunes pépites de la région. «Quand on nous l’a emmené, on l’a testé dès le lendemain lors d’un match amical contre l’ASC Stella. Tout le quartier était là pour ses premiers pas. C’est là que les supporters de Tilène lui ont donné le surnom de Neymar. Il n’a joué que 15 minutes parce qu’on voulait juste le voir un peu. A première vue, il n’avait rien d’un footballeur (rires) », raconte Safiétou Sagna, capitaine de l’équipe du Sénégal féminine et coach adjoint de l’ASC Tilène à l’époque.

Avec son diamant, Tilène remporte la très prisée coupe régionale de Ziguinchor à Kabadio puis les phases départementales. L’année suivante, Nicolas Jackson et l’ASC Tilène récidivent en remportant de nouveau les phases régionales. Dans la foulée, il rejoint les rangs de Casa Sports, club fanion de la région. « Il a toujours été quelqu’un qui croyait en lui. Nous étions du même quartier à Tilène avant de se retrouver tous les deux au Casa Sports. On allait ensemble aux entraînements et partagions le même lit en regroupement», a confié Pierre Nzale.

Débuts un peu plus difficiles à Casa Sport pour Nicolas Jackson «Neymar»

Nicolas Jackson a pris sa chance dans les navétanes grâce à sa technique soyeuse et sa légèreté balle au pied. En à peine une année à Ziguinchor, il est repéré par un collaborateur de Diomansy Kamara. L’ancien international sénégalais venait d’hériter du poste de manager général de Casa Sports. L’occasion faisant le larron, sa nouvelle trouvaille est proposée aux Vert et Blanc. « Quand il a rejoint le Casa nous étions en pleine préparation en Gambie, se remémore Badara Sarr, coach de Casa Sports à l’époque. Je lui ai fait une séance individuelle parce qu’on venait de terminer l’entraînement. J’ai été le seul coach à l’entraîner dans un club professionnel avant son départ pour l’Europe.»

Ses débuts furent délicats avec une réputation de joueur fantasque. ‘’Neymar’’ était plus qu’un sobriquet. «Je me souviens une fois après un entraînement, je le mets en garde en lui disant que s’il ne change pas sa façon de jouer, jamais il ne s’imposera à Casa Sports. Il me rétorque : ‘’ne t’inquiètes pas, c’est juste un jeu, il faut prendre du plaisir sur le terrain’’. J’ai alors compris à quel point il aimait ce jeu. Il a traversé des moments compliqués après une grosse blessure. Mais il a tenu bon pour finir par se faire une place dans l’équipe», se remémore Aliou « Casa » Traoré, dirigeant de la section féminine.

Nicolas Jackson avec l'ASC Tilène
Nicolas Jackson avec l'ASC Tilène

«C’était un diamant brut qu’il fallait polir»

L’entraîneur de Casa Sports est convaincu qu’il tient là un crack. Il décide alors d’aller à l’encontre de certaines réticences au sein de la direction. «Quand j’ai pris Nicolas Jackson dans le groupe, tous les dirigeants n’étaient pas d’accord. Ils le qualifiaient de joueur de navétanes, qu’il garde trop le ballon et qu’il a un jeu indiscipliné. C’était un talent à l’état brut qu’il fallait polir pour qu’il progresse sur le plan athlétique. Il était faible dans ce domaine. Ensuite il fallait, sur le plan tactique, lui donner les rudiments. C’est quelqu’un qui aimait porter le ballon, qui n’avait aucune pression. Il avait des qualités intrinsèques», avoue Badara Sarr.

Décrié par certains dirigeants, il suscite peu d’enthousiasme chez les fans du club de Ziguinchor. Il finit par se mettre tout le public du stade dans la poche lors d’un tournoi organisé par le club à Ziguinchor avec des équipes gambiennes et bissau-guinéennes. «Je me souviens qu’il était souvent critiqué par les supporters du Casa Sports. Mais dans ce premier match, les supporters ont découvert ses qualités. Il a mis tout le monde d’accord ce jour-là », témoigne Badara Sarr.

Jackson l’étoile filante

De ses débuts dans les navétanes en 2017 à son transfert vers Villarreal à l’été 2019, Nicolas Jackson est un jeune homme pressé. Son talent précoce est une évidence pour ceux qui ont eu la chance de le voir évoluer à Ziguinchor. « Je ne suis pas du tout surpris de le voir à ce niveau-là parce que j’ai vite compris qu’il allait devenir un grand joueur, confie Coach Badara Sarr. Je me disais que s’il est bien encadré, il peut faire une grande carrière. Il aimait le jeu, il n’avait pas peur de prendre le ballon et de prendre des coups. Il était intelligent et il s'adaptait très vite aux consignes. Il était insouciant.»

À 17 ans, Jackson impressionne le staff technique de Casa Sports. «C’était un super dribbleur, ce qui est une denrée rare dans le football d’aujourd’hui. Il allait très vite. Il avait de la puissance et savait jouer des deux pieds. Son jeu de tête était de qualité. C’est quand même un joueur d’un1,87m. Lors des tests physiques il avait de bonnes données même si on sentait qu’il n’était pas bien entraîné avant», explique Badara Sarr. Il ajoute : «On l’a fait jouer en numéro 10, parfois en milieu excentré gauche, puis à droite. Il avait cette polyvalence (…) Il a encore des choses à améliorer. Son repositionnement dans l’axe ne me surprend pas non plus. À un moment donné on le faisait jouer avant-centre ou attaquant de soutien.»

Si sur le plan technique, Nicolas Jackson avait tout pour lui, mentalement il était déjà focus. L’étoile filante croyait déjà en son destin à en croire Pierre Nzale, son ancien coéquipier de Casa Sports et voisin au quartier de Tilène. « C’était quelqu’un de déterminé qui avait un objectif et a mis tout en œuvre pour l’atteindre. Sur le terrain, rien ne pouvait l’impressionner. Il était toujours dans la création. C’était un leader naturel par l’action».

Moustapha M. SADIO

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