Les Lions Indomptables se sont qualifiés en Coupe du Monde, ce mardi 29 mars 2022 en terre algérienne, au bout d’un match absolument fou. Sport News Africa vous propose un retour sur ce véritable cauchemar qu’a vécu l’Algérie.
De notre correspondant en Algérie
Au coup de sifflet final, Djamel Belmadi, le sélectionneur des Fennecs, s’est effondré sur le terrain du stade Mustapha-Tchaker de Blida. À genou, puis prosterné, les mains sur la tête, celui qui a le mieux représenté le renouveau du football algérien ces dernières années n’a pas pu contenir ses larmes.
Pour comprendre la détresse de Djamel Belmadi, et des millions de supporters algériens, il faut détailler la fin hitchcockienne de ce match retour des barrages du Mondial.
À la 118e minute, 160 secondes seulement avant la fin du temps réglementaire des prolongations, les Fennecs arrachent leur billet pour le grand rendez-vous du Qatar après l’égalisation d’Ahmed Touba (1-1). C’est en tout cas ce que semblait croire les dizaines de milliers de supporters venus apporter leur soutien à El Khedra.
Dans cette forteresse, qu’on pensait imprenable, l’effusion de joie fut incroyable. Les gradins du stade Mustapha-Tchaker ont tremblé pendant de longues minutes avant la catastrophe.
Sur un centre de Collins Fai, qui met le ballon à l’entrée de la surface de réparation, un attaquant camerounais réussi à dévier de la tête pour trouver Karl Toko-Ekambi, protégé du hors-jeu par un positionnement incompréhensible de Houcine Benayada. Le buteur de l’Olympique Lyonnais crucifie les Fennecs et envoie le Cameroun au Mondial à quelques secondes de la fin des quatre minutes supplémentaires.
Cette fois-ci, ce sont les quelques centaines de camerounais présents dans le stade qui se sont fait entendre. Si le bruit entendu n’est pas aussi puissant que la première détonation, l’émotion est encore plus grande pour des supporters qui avaient perdu espoir.
«Lorsqu'on est un lion, on peut vaciller, mais on ne meurt pas vraiment. Mes joueurs sont restés dans le match, même après ce but assassin, qui j'en suis sûr aurait anéanti plus d'une équipe, a confié Rigobert Song en conférence d’après-match. Il est important aussi de souligner que notre équipe n'avait plus rien à perdre, et que cette situation l'a aidée à tout donner, sans hésitation ni retenue.»
Véritable héros de cette rencontre, Karl Toko-Ekambi dira quant à lui : «Notre deuxième but, à seulement dix secondes de la fin n'était pas très évident, mais nous y avons cru jusqu'au bout.»
Cette qualification aurait pu donner de l’espoir à un peuple algérien déçu en Coupe d’Afrique des nations en janvier dernier et qui espérait voir les coéquipiers de Riyad Mahrez se confronter aux meilleures nations du monde au Qatar.
Avec ce nouvel échec, les Verts connaîtront très probablement un passage à vide, plus ou moins loin, avant de retrouver la motivation des dernières années.
Le constat est là. L’équipe nationale d’Algérie a échoué à garder son titre de champion d’Afrique et ne participera pas au Mondial 2022. Un véritable désastre pour une nation qui respire football.
Désormais, il faudra relever la tête et se concentrer sur les prochaines échéances qui arrivent très vite. Les Fennecs auront la chance de se rattraper durant la CAN 2023 qui se déroulera en Côte d'Ivoire dans une année et demie.
Reste aussi à savoir si Djamel Belmadi continuera l’aventure. Le «grand frère» n’a pas rassuré les fans algériens lors de son passage devant la presse.
«Je vais réfléchir comme il le faut dans les jours à venir, le plus important est que cette équipe nationale soit forte dans les prochaines années, a-t-il confié. L'Algérie reste une grande nation de football, il y a encore de belles choses à faire à l'avenir, avec ou sans moi. Je ne suis pas là pour accrocher un trône, et ne plus bouger.»
Selon nos informations, le sélectionneur algérien, qui est sous contrat jusqu’à la fin de la Coupe du Monde 2022, s’est donné un temps de réflexion. Il prendra sa décision durant les prochaines semaines. La tendance va, toutefois, vers un départ de Djamel Belmadi.
Touabi Juba ARRIS