Après plusieurs jours de rumeurs diverses et d’incertitudes, Vladimir Petkovic a été choisi pour occuper le poste de sélectionneur de l’Algérie. Il effectuera ses débuts officiels les 22 et 26 mars, contre la Bolivie et l’Afrique du Sud.
Sa première liste, attendue dans quelques jours, lancera la seconde vague de commentaires, après celle ayant déferlé dans les heures qui ont suivi l’officialisation de sa nomination en tant que sélectionneur de l’Algérie. Les 22 et 26 mars, les Fennecs affronteront à Alger la Bolivie et l’Afrique du Sud dans le cadre d’un tournoi réunissant également Andorre et organisé par la FIFA. Et il faut évidemment s’attendre à ce que Vladimir Petkovic apporte des changements par rapport aux joueurs retenus par l’ancien sélectionneur Djamel Belmadi pour participer à la CAN en Côte d’Ivoire.
Le Bosnien Vladimir Petkovic (60 ans), qui possède également les nationalités suisse et croate a annoncé qu’il y aurait quelques nouveautés dans cette première liste qui sera abondement commentée. De nouvelles têtes vont apparaître, mais pas celle de Yacine Adli, le milieu de terrain du Bayer Leverkusen, lequel a annoncé viser l’Equipe de France (Adli est né à Béziers, ndlr), une décision qui a valu à l’ancien bordelais une logorrhée d’injures sur les réseaux sociaux.
Et il y a de fortes chances que quelques historiques (M’Bolhi, Feghouli, Slimani…) soient écartés par l’ancien sélectionneur de la Suisse. « C’est dans la logique des choses : un nouveau coach vient avec ses idées, son plan de jeu, et Petkovic veut construire l’avenir avec un effectif en partie renouvelé. Tout le monde n’est pas forcément convaincu par ce choix, après presque six ans avec Belmadi. C’est normal, et seuls les résultats compteront », précise l’ancien international Bilel Dziri.
D’ici à la publication de cette fameuse liste, tous les acteurs et les observateurs du football algérien poursuivront leurs débats sur l’opportunité du choix effectué par Walid Sadi, le président de la Fédération. Le dirigeant a tranché après avoir essuyé les refus de Carlos Queiroz, qui avait pourtant été sollicité, et de Zinedine Zidane, qui a aimablement repoussé la proposition algérienne.
Petkovic a été préféré au Portugais José Peseiro, finaliste de la CAN 2023 avec le Nigeria mais qui n’a pas souhaité poursuivre son aventure avec les Super Eagles. «Personnellement, j’aurais aimé que l’Algérie engage Hervé Renard, qui connaît très bien l’Afrique et qui aurait sans doute été intéressé », intervient l’ancien milieu de terrain puis sélectionneur Ali Fergani, que l’arrivée de Petkovic n’enthousiasme guère. Il aurait fallu pour cela que la FAF nomme un intérimaire pour les matches de mars et ceux de juin en qualifications pour la Coupe du Monde 2026 contre la Guinée et l’Ouganda et que Renard prenne ses fonctions à la fin de son contrat avec la fédération française en août. Renard avait le profil idéal. »
Mais Walid Sadi n’a pas retenu cette solution, malgré l’existence de contacts entre les deux parties.
Lors de son bref passage à Alger, le temps de visiter le Centre Technique de Sidi Moussa, de signer son contrat et de dîner avec quelques membres de la FAF, dont le président, et avec Nabil Neghiz, qui devrait être un de ses adjoints, l’ancien coach des Young Boys Berne, de la Lazio Rome, de la Suisse et de Bordeaux a fait bonne impression.
« J’ai rencontré quelqu’un d’agréable, à l’écoute, curieux, très pointu sur les questions tactiques. Il comprend le français et s’exprime tout à fait correctement dans cette langue, même s’il a dit qu’il allait faire des progrès », explique Neghiz. « Il a de l’expérience, il a dirigé la Suisse avec qui il a eu des résultats, notamment un quart de finale lors du dernier Euro, il a remporté la Coupe d’Italie avec la Lazio Rome en 2013, c’est un entraîneur qui a l’habitude du haut niveau et de la pression. »
Même si Petkovic a demandé un peu de temps avant d’être jugé, le natif de Sarajevo sait qu’il sera rapidement soumis aux premiers jugements et accessoirement aux premières critiques si les résultats de mars ne correspondent pas aux attentes. L’ancien international Nordine Kourichi réclame un peu de patience avec le nouveau sélectionneur. « Il faut le laisser arriver et travailler, faire ses choix. Il ne faudra pas tirer de conclusions hâtives. Je ne veux pas personnellement porter un jugement sur un coach que je ne connais pas très bien. Il a été nommé, responstons le choix de la fédération. Et on verra avec le temps si c’est l’homme de la situation…»
Alexis Billebault