Il a attendu un peu plus d’un mois avant de sortir de son silence et expliquer ce qui n’a pas marché au Cameroun. Djamel Belmadi, le sélectionneur de l’équipe nationale d’Algérie, a dévoilé sa version de l’histoire ce dimanche 27 février, lors d’une conférence de presse.
Les coéquipiers de Riyad Mahrez sont complètement passés à côté de leur tournoi. N’ayant empoché que deux petits points en phase de groupes, les champions d’Afrique 2019 ont dit adieu au passage à leur impressionnante série d’invincibilité (35 matchs).
Un échec retentissant dans un pays où le football, sport roi, anime le quotidien des citoyens tout au long de l’année et où l’équipe nationale est source de bonheur mais aussi, parfois, de grandes désillusions.
Si le public algérien n’a pas incombé la responsabilité de cette sortie précoce en compétition africaine à Djamel Belmadi, les fans d’El Khadra attendait avec impatience la version du sélectionneur national. Et ce dimanche 27 février 2022 en conférence de presse, le technicien algérien est revenu, face à la presse locale, dans le détail sur les raisons de l’échec de son groupe au Cameroun.
« Ces dernières années étaient une succession d’éléments favorables. Un échec est une addiction d’éléments défavorables. Il y a eu une faillite collective dont je suis responsable », a-t-il d’abord expliqué.
Djamel Belmadi évoque ensuite la première étape de l’exercice : « La préparation a été chaotique... Une date de rassemblement de départ était prévue le 27 décembre. Au final, j’ai eu mon effectif sur lequel je peux compter le 3 janvier et nous l’avons su 2-3 jours avant. Ça chamboule toute la préparation. Il y a un manque de considération envers ce continent. » Ici, le patron de la formation algérienne rappelle la décision des clubs européens de garder les joueurs africains plus longtemps que prévu. Il a ensuite évoqué le désistement de la Gambie, sparring-partner des Verts.
Méconnaissables dans le jeu, les Fennecs n’ont réussi à remporter aucune victoire durant cette 33e édition. Dépassés sur le plan physique, les Algériens ont payé le tribut des séquelles de la Covid-19. « Je ne peux pas tout dire, mais c’est à vous de comprendre. Nous avons 5 joueurs qui n’ont pas eu la Covid, a révélé Djamel Belmadi. 23 joueurs sur 27 sont positifs. La moitié du staff aussi. C’était une hécatombe, la préparation était chaotique », révèle technicien algérien. « On n’avait pas de force pour courir. Ce sont des données athlétiques, a-t-il enchainé. C’est nos fondamentaux, ça se voit à l’entraînement. »
Après s’être étalé sur les conditions difficiles dans lesquelles son équipe s’est préparée, l’entraîneur algérien a évoqué l’état de la pelouse du stade de Douala et l’enchainement des matchs.
« Il y a le premier match contre la Sierra Leone. Je l’ai dit sur notre terrain à nous, et on l’a dit chez eux. L’Algérie a besoin d’avoir un bon terrain, a-t-il déclaré. En plus, on n’avait pas le droit à un cooling-break alors que d’autres si. »
Si Djamel Belmadi a essayé de justifier leur élimination précoce en invoquant ces circonstances atténuantes, il n’a pas oublié de rappeler le plus grand problème des Verts en janvier dernier : l’inefficacité du secteur offensif.
« Les occasions ne rentrent pas. On n’était pas assez tueurs, pas assez chirurgicaux. On sort frustrés, fâchés, fatigués. Tout n’a pas été parfait, a-t-il expliqué. On a les situations pour marquer mais on ne les met pas au fond », a-t-il notamment regretté.
Touabi Juba Arris